1) Nous avons ferraillé contre les destructeurs de l’océan et leurs alliés politiques pour obtenir une protection réelle des aires marines dites « protégées »
La France déclare protéger plus de 30% de son territoire marin mais c’est une protection factice : en 2023, les chalutiers ont opéré quasiment 400 000 heures dans les aires marines dites “protégées”, alors que ce chiffre devrait être de zéro. En réalité, moins de 0,1% de nos eaux métropolitaines sont protégées selon les standards scientifiques internationaux, et les engins de pêche industrielle chalutent constamment les fonds marins, qui ne sont aucunement interdits des zones dites « protégées ». Cette mascarade a des conséquences dramatiques pour le climat, la biodiversité marine et les pêcheurs eux-mêmes.
En seulement deux ans, BLOOM a exposé le scandale des aires marines dites « protégées » au grand jour. Cette imposture « à la française » était largement ignorée. Désormais, Emmanuel Macron et ses gouvernements successifs, aussi instables soient-ils, ne peuvent plus feindre l’ignorance : en poursuivant dans la voie de la fausse protection de l’océan, ils choisissent de protéger les destructeurs de l’océan et non les citoyens, la biodiversité, les habitats marins, les puits de carbone et le climat.
Notre mission collective est de dessouder l’alliance néfaste scellée entre les lobbies industriels et les décideurs politiques pour qu’ils cessent de défendre à tout prix les chalutiers et les navires industriels qui ravagent les zones supposées être protégées de leurs méthodes de pêche à fort impact.
Ensemble, nous avons fait d’une véritable protection de l’océan une demande incontournable, portée au sein d’une coalition française et internationale unique : la « Coalition citoyenne pour la protection de l’océan », forte de près de 150 ONG et mouvements et plus de 50 000 citoyens.
Cette mobilisation d’ampleur, orchestrée par BLOOM, s’élève aujourd’hui d’une seule voix pour mettre fin à la mascarade de la protection « à la française » qui plaide pour une approche minimaliste de décisions « au cas par cas » : un coup le chalutage est autorisé, l’autre coup… il est autorisé aussi ! Mais dans d’autres zones, à d’autres saisons…
On peut l’affirmer haut et fort : les aires marines protégées au « cas par cas », c’est du grand n’importe quoi !
En juin 2025, la France accueillera la Conférence des Nations Unies sur l’océan. 2025 sera l’année de l’océan, notre année. Nous allons intensifier la pression, amplifier notre message, montrer les bénéfices d’un océan vivant, isoler les destructeurs et mettre fin à leurs complicités délétères avec les politiques et la grande distribution.
Un océan vivant n’est pas une utopie, c’est notre horizon !
C’est pour cet horizon que nous nous battons : pour un océan vivant, restauré des drames écologiques imposés par l’échelle industrielle insoutenable des activités humaines, pour un climat stabilisé qui épargne les Terriens de ses ravages sans précédent.
L’enjeu : obtenir des aires marines réellement protégées.
Nos actions : nous avons multiplié les fronts, les actions et les récits pour faire entendre la voix des écosystèmes vulnérables laissés à la merci des bulldozers des mers. En 2024, nous avons publié 28 communiqués de presse et actualités sur le seul thème de la fausse protection de l’océan par la France.
- Nous avons montré l’envers du décor : les mensonges répétés du gouvernement, l’influence et le cynisme des lobbies industriels, l’absence d’ambition des acteurs politiques à toutes les échelles. Rien n’a échappé à notre vigilance. Nous avons inlassablement et systématiquement dénoncé l’absence de volonté politique, suivi et vérifié chaque contrevérité et fausse information, exposé au grand jour chaque manipulation.
- Nous avons fait connaitre ce que doivent être les aires marines protégées, nous avons soutenu et diffusé la parole des scientifiques du monde entier et traduit en actions politiques concrètes leurs recommandations. Nous continuerons ce travail.
- Nous avons construit une Coalition française et internationale déterminée à protéger l’océan, rassemblant des organisations, des personnalités publiques et des citoyens conscients des enjeux de protection des océans. La Coalition Citoyenne pour la protection de l’océan est réunie autour de la défense de 15 points clefs pour protéger l’océan, le vivant, le climat et notre avenir.
- Nous avons organisé un évènement politique, artistique et scientifique à Bruxelles le 16 octobre pour le lancement de la Coalition Citoyenne pour la Protection de l’Océan au niveau européen, en présence de députés et membres de la Commission européenne et plus de 200 autres invités venant de la société civile.
- Nous avons produit trois nouveaux rapports analysant de façon inédite l’imposture des aires marines protégées « à la française » (c’est-à-dire nullement protégées !). Cela porte à huit le nombre total d’analyses et de rapports dénonçant le faux semblant de protection de la France produits par BLOOM depuis le début de notre campagne. Lorsque nous affirmons que la protection française est un mensonge inacceptable, nos arrières scientifiques sont en béton armé !
- Nous avons publié le rapport explosif « Bulldozées » classant les AMP européennes selon l’intensité de leur exploitation et montrant la responsabilité particulière de la France, détentrice du lamentable record d’avoir l’aire marine « protégée » la plus intensément chalutée d’Europe : le Talus du Golfe de Gascogne, qui concentre à elle seule plus de 200 000 heures de pêche au chalut en 2023.
- Nous avons dénoncé les liens des lobbies de la pêche industrielle avec l’éolien en mer dans une enquête unique démontrant comment la pêche industrielle détourne le processus démocratique et capte la manne de l’éolien offshore aux dépens des petits pêcheurs artisans et des écosystèmes vulnérables, à travers l’étude de cas du projet éolien offshore de Belle-Île-en-Mer en Bretagne. Ce sont ainsi quelques 700 millions d’euros qui devraient atterrir dans les poches du lobby du chalut dans les dix prochaines années, alors que l’urgence est à la protection des écosystèmes et à la transition du secteur de la pêche.
- Nous avons dénoncé les actions délétères du gouvernement français qui a formé une coalition antiécologique à Bruxelles afin de torpiller les ambitions britanniques en faveur du milieu marin. Lorsque nos voisins d’outre-Manche ont annoncé l’interdiction du chalutage de fond au sein de certaines de leurs aires marines protégées, le gouvernement français a en effet menacé le Royaume-Uni de « mesures de rétorsion », expliquant que c’était « l’avenir de la pêche française » qui était en jeu. Nous avons démontré que derrière ce discours alarmiste se cachait une volonté farouche de maintenir le statu quo, puisque seuls 67 navires français de plus de 15 mètres étant impactés, ces derniers y passant en moyenne… 3,16% de leur temps de pêche ! Et aucun d’entre eux n’y passant plus de 15% de son temps…
- Nous avons dénoncé l’hypocrisie éhontée du gouvernement français en matière de protection de l’océan, en contredisant systématiquement les mensonges du Secrétaire d’État à la mer d’alors, M. Hervé Berville, notamment auprès de l’ARCOM, et du ministre de la mer démissionnaire Sébastien Loher sur l’Annelies Ilena, le plus grand chalutier pélagique du monde.
- Nous avons convaincu un producteur indépendant de réaliser un documentaire « Aires marines protégées : une imposture française » écrit par le grand reporter Jean-Pierre Canet, qui a été diffusé partout en France, notamment auprès des acteurs politiques. Nous avons organisé 10 projections et débats autour de ce film, de l’Assemblée nationale à Boulogne-sur-Mer en passant par Biarritz.
- Nous poursuivons notre dialogue avec les pêcheurs dans différents territoires, notamment dans le Pays basque, dans les Hauts-de-France et en Bretagne, afin de comprendre et construire avec eux la pêche de demain en lien avec les aires marines protégées.
- Nous avons lancé sept nouvelles actions en justice au niveau local et national pour obtenir une réelle protection de l’océan, mettre fin aux violations du droit et aux complaisances de la France et du gouvernement avec les destructeurs. Les trois recours suivants sont les plus emblématiques :
- Nous avons lancé un recours sur la protection des écosystèmes côtiers prétendument « protégés » des îles de Houat et Hoëdic afin que la législation datant de 1990 sur l’interdiction du chalutage dans la bande côtière des trois milles nautiques soit enfin appliquée, et que l’aire prétendument « protégée » de Houat et Hoëdic soit effectivement à l’abri des chalutiers de fond qui opèrent dans le golfe du Morbihan.
- Nous avons attaqué la violation du droit européen par la France qui autorise le chalutage dans les aires marines dites “protégées” de Méditerranée désignées pour la protection de la posidonie et des coraux. Une interdiction qui figure dans le droit européen depuis 2006 et que la France ignore sciemment depuis lors.
- Nous avons attaqué le décret aberrant de “protection forte” du gouvernement français devant le Conseil d’État, recours que le juge administratif a rejeté en choisissant, après des mois d’attente, de communiquer cette décision calamiteuse en plein chaos médiatique du jour de l’élection de Trump, le 6 novembre. C’était une terrible déception et un coup porté à notre foi en la justice comme rempart des citoyens contre la destruction du monde naturel. Cela ne laisse plus qu’une seule alternative : nous devons nous assurer qu’Emmanuel Macron annule le décret permettant le ravage constant des aires marines « protégées » et s’aligne sur les recommandations scientifiques et les objectifs européens avant juin 2025.
- Nous avons suivi et resserré les liens avec les députés français et européens, dans le cadre des nouvelles législatures, et nous avons continué de suivre et de participer aux différents travaux législatifs et aux consultations publiques pour porter l’enjeu de la transition sociale et écologique de nos activités.
Notre impact : grâce à notre campagne tambour battant, le monde entier connaît désormais l’hypocrisie de la fausse protection « à la française »
- La Coalition pour la protection de l’Océan rassemble désormais près de 150 ONG et mouvements, 120 personnalités publiques et plus de 50 000 citoyens et ne cesse s’agrandir.
- Notre pétition pour de vraies AMP compte aujourd’hui près de 140 000 signatures ! Plus rien n’arrêtera la mobilisation citoyenne.
- Notre campagne pour de vraies AMP a généré plus de 80 retombées presse en 2024, parmi elles un article du Monde analysant le grand écart entre les annonces du gouvernement et ses actes, le JT de France 2 où nous avons montré les impacts du chalutage dans les aires marines dites “protégées”, ou encore le 1 Hebdo, qui a réalisé un numéro spécifique sur la question de la pêche, notamment dans les AMP.
- Notre dénonciation sans relâche de l’imposture française a payé : le « MPA Atlas », outil international qui comptabilise les aires marines protégées dans le monde, a actualisé ses données pour la France pour refléter la réalité : la France métropolitaine a ainsi moins de 0,1% de protection stricte.
- Notre campagne créative a généré un raz-de-marée citoyen sur les réseaux sociaux : nous avons été soutenus par des artistes nationaux et internationaux hors pair à l’instar de la collaboration unique que nous avons menée avec la chanteuse Björk, l’activiste Camille Etienne et l’ONG SOA, ou encore avec la bédéiste française Pénélope Bagieu ou Cht.am sur Instagram, touchant des millions de personnes sur le sujet des AMP.
2) Nous avons révélé et combattu les pratiques destructrices de la pêche industrielle européenne
Depuis le baptême du Scombrus en 2020, un navire-usine de 81 m, BLOOM dénonce le pillage hivernal de la Manche par des navires-usines pouvant atteindre 145 m de long. Ce modèle industriel détruit la faune marine, menace la pêche artisanale et monopolise les quotas au profit de quelques multinationales. C’est ainsi qu’en Europe, 1% des plus gros navires débarquent près de la moitié des captures de poissons. Cette concentration des capacités de pêche s’explique par le soutien des gouvernements aux industriels qui s’imposent au moyen d’une course technologique à la performance et au gigantisme dans un contexte mondial de surpêche et de dégradation des écosystèmes, dont ils sont responsables.
L’enjeu : exclure les navires industriels de plus de 25 mètres de la bande côtière des 12 milles nautiques et répartir les quotas de pêche selon des critères sociaux et écologiques
Un seul des navires-usines que nous combattons avec ardeur capture chaque jour l’équivalent de ce qu’attrapent 1000 navires de pêche artisanale dans le même temps. Tous les hivers, ces méga-chalutiers s’approchent très près des côtes et pêchent dans les aires marines protégées de la Manche. En pillant la bande côtière, ils menacent les équilibres trophiques et les activités des pêcheurs côtiers.
Nous demandons l’adoption de deux mesures urgentes :
- que les navires de plus de 25 m soient interdits dans les eaux territoriales, c’est-à-dire la bande côtière des 12 milles (environ 22 km).
- que les quotas de pêche soient répartis sur la base de l’article 17 de la Politique commune de la pêche, c’est-à-dire selon des critères objectifs, transparents, sociaux et écologiques. Cela commence par lever le voile de l’opacité qui règne autour de leur répartition.
Nos actions : documenter, investiguer, révéler, combattre
- Nous avons dénoncé un transfert de quota illégal qui allait bénéficier au plus grand chalutier pélagique du monde, l’Annelies Ilena, surnommé le « navire de l’enfer », de la France vers la Pologne. Il s’agissait de quota de merlan bleu, une espèce utilisée pour la fabrication du surimi, qui était destiné à bénéficier à la compagnie des pêches de Saint-Malo.
- Nous avons organisé une mobilisation citoyenne contre le gigantisme industriel et l’Annelies Ilena (manifestation, interpellation sur les réseaux sociaux des dirigeants politiques) qui a été largement relayée par les médias et les élu·es à l’Assemblée nationale et au Conseil régional de Bretagne.
- Nous avons révélé l’opacité qui règne autour des quotas de pêche. Les organisations de producteurs en charge de répartir les quotas sont de véritables boîtes noires. Nous avons commencé à rendre leur fonctionnement anormal plus familier des médias.
- Nous avons saisi la justice administrative pour forcer la transparence et la bonne administration concernant les populations de poissons sauvages, et pour obtenir les plans de gestion qui régissent les règles de répartition des quotas entre les pêcheurs.
- Nous avons infiltré en Allemagne l’inauguration du Jan Maria, un chalutier de 88 m équipé d’une innovation destructrice : le triple chalutage, et destiné à cibler crevettes et poissons de fond. Nous avons documenté l’inadéquation de cette technologie ultra-efficace avec la fragilité des espèces marines. Le navire est luxueusement équipé d’écrans géants, d’une salle de sport et d’un sauna. Au dernier étage, le capitaine est confortablement installé devant des technologies militaires sophistiquées, dignes de la NASA, pour traquer les poissons sans répit. Aux étages inférieurs, la démesure règne avec l’usine de transformation, les filets géants et les « rock hoppers », des cylindres énormes placés à l’avant du filet de pêche et conçus pour écraser tout sur leur passage.
- Nous avons révélé le comble du cynisme capitaliste : l’éco-labélisation de cette machine d’extermination des animaux et habitats marins par le label de fausse « pêche durable », le MSC (Marine Stewardship Council).
- Nous avons pris en flagrant délit ces navires-usines géants en activité de pêche dans l’aire marine dite « protégée » des Bancs des Flandres, entre 8 et 9 milles de la côte. Nous avons capturé des images inédites du Zeeland, un chalutier pélagique de 116 m de long, en train d’aspirer le poisson à l’aide d’un énorme tuyau au lieu de remonter le filet…
- Nous avons développé un outil technologique inédit, TrawlWatch, avec le collectif « Data for good », engagé au service de l’intérêt général, pour traquer les navires en direct, même lorsqu’ils sont hors de portée des antennes terrestres.
Notre impact :
- Nous avons sensibilisé les citoyens, les médias et les politiques grâce à nos vidéos virales et vues des millions de fois chacune, reprises par les JT de M6, TF1, FR2, FR3 régions Bretagne et Hauts-de-France.
- Nous avons mis au cœur du débat public le problème majeur de la complicité des pouvoirs politiques avec les lobbies industriels avec notre campagne contre les chalutiers géants, et notamment le cas de l’Annelies Ilena, dont l’impact médiatique a été phénoménal.
- Nous avons obtenu une victoire contre l’Annelies Ilena lorsque le Secrétaire d’État à la mer, Hervé Berville, avait annoncé qu’il s’opposait à l’exploitation de ce navire et annulait le transfert de quotas indispensable à la Compagnie des pêches de Saint-Malo pour exploiter ce navire gigantesque. Malheureusement, la dissolution et les remaniements ministériels ont remis en cause cette victoire et le ministre de la mer, le Lorientais Fabrice Loher, s’est empressé de remettre en cause la parole de son prédécesseur. Nous avons dénoncé publiquement les mensonges du Ministre Fabrice Loher qui accusait son prédécesseur Hervé Berville d’être responsable de l’échange de quotas pour le compte de l’Annelies Ilena.
- Nous avons forcé le gouvernement à concéder un peu de transparence sur la gestion des organisations de producteurs, les organes qui « tiennent » toute la distribution des quotas en France et donc tout le secteur : le gouvernement a publié un nouvel arrêté, suite à la pression que nous avons exercée sur les plans de gestion, pour que ceux-ci soient plus détaillés et harmonisés.
3) Nous avons commencé la grande bataille contre le financement public de la destruction de l’océan. Nous ne nous arrêterons qu’à la victoire.
En 2024, nous sommes descendus dans l’arène et avons attaqué le mal à la racine : le financement public de la destruction de l’océan. Car il faut bien se figurer que sans l’argent public qui coule à flot dans les comptes des flottes industrielles, nous aurions déjà mis fin aux ravages des animaux et des écosystèmes marins. C’est aberrant de devoir empêcher la puissance publique et les élus de soutenir l’anéantissement du poumon bleu de la planète et du plus grand espace sauvage du monde. C’est pourquoi notre seule consolation face à la collusion des politiques avec les industriels qui entraîne la destruction de l’océan, du climat et des emplois, sera le succès. Notre détermination pour couper le robinet financier aux pêcheurs de subventions est totale.
L’enjeu : éliminer les subventions publiques néfastes qui encouragent la surcapacité des flottes, les pêches illégales, la surexploitation des populations de poissons et les pêches destructrices, néocoloniales et climaticides.
Nos actions : nous avons analysé, publié, dénoncé et combattu les aides néfastes, pied à pied, du niveau local jusqu’au niveau européen
- Nous avons collaboré avec l’Institut Rousseau pour estimer les montants des subventions publiques allouées au secteur de la pêche en France entre 2020 et 2022, un exercice qui n’avait plus été conduit depuis le rapport de la Cour des comptes en 2010. Nous avons révélé que les exonérations sur le carburant ont représenté 206 millions d’euros, soit 63% du montant des subventions estimées, que 47% de la détaxe gasoil ont été captés par les navires de plus de 24 mètres, qui ne représentent que 3% de la flotte et qu’à peine 11% des aides étaient des dépenses favorables à la transition durable.
- Nous avons présenté nos travaux au Parlement européen, à des élu·es nationaux et lors d’auditions parlementaires, notamment dans le cadre du projet de loi de finances 2024.
- Nous avons dénoncé, décrypté et combattu une calamité productiviste : la « feuille de route halieutique » bretonne, adoptée en février 2024 par le Conseil régional de Bretagne, et prévoyant de soutenir financièrement la construction de navires de pêche semi-hauturiers et hauturiers d’ici 2027 ! Sur la centaine de pages que compte ce document, aucune mention n’est faite de la pêche artisanale qui est pourtant la plus durable sur les plans social, écologique et économique.
- Nous avons saisi la justice pour empêcher les élus bretons d’agir contre les recommandations scientifiques mondiales : en mai dernier, BLOOM a adressé un recours gracieux au Conseil régional de Bretagne demandant l’annulation de sa décision de construire de nouveaux navires de pêche, qui s’inscrit en porte-à-faux avec le consensus international qui demande unanimement une baisse de l’effort de pêche. En l’absence de réponse, nous avons déposé un recours auprès du Tribunal administratif de Rennes en août 2024.
- Nous avons poursuivi le combat contre les magouilles de la région Bretagne en dénonçant fermement la création du fonds de co-investissement « BreizhUp Pêche », destiné à contourner l’interdiction européenne de financer la construction de navires de pêche ! Dans ce contexte, nous avons révélé au grand public en juin dernier les insultes dépassant toutes les limites d’un élu de gauche de la Région Bretagne, connu pour ses propos complotistes, Daniel Cueff, qui a expressément visé BLOOM en qualifiant les ONG de « terroristes ». Nous avons alerté sur le danger de ces dérives du langage, préfiguratrices de dérives graves des pratiques vers l’autoritarisme.
- Nous avons entamé, à l’été 2024, la bataille judiciaire contre le fonds honteux « BreizhUp Pêche » voté par tous les groupes politiques à l’exclusion des Écologistes au Conseil régional de Bretagne : nous avons signalé l’illégalité de ce fonds à la Commission européenne et avons adressé un recours gracieux au Conseil régional de Bretagne afin que celui-ci annule sa décision.
- Nous nous sommes mobilisés ensemble contre un danger supérieur à Bruxelles : une proposition de la Hongrie de Viktor Orbán d’anéantir les possibilités de réussite de la transition énergétique en exemptant de tout effort de décarbonation certains secteurs extrêmement polluants comme l’aviation, le transport maritime ou la pêche, dans le cadre d’une révision de la directive sur la taxation de l’énergie.
Notre impact : l’évitement d’une directive catastrophique pour le climat à Bruxelles, une première victoire devant la justice européenne
- Notre alerte et votre mobilisation ont évité l’adoption d’une directive sur la taxation de l’énergie qui aurait anéanti les objectifs du Green Deal européen de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030 et d’atteinte de la neutralité carbone d’ici 2050. Grâce aux interpellations citoyennes, la France, les Pays-Bas, la Belgique et l’Estonie se sont opposés à la proposition de la Hongrie d’exempter de l’effort de décarbonation les secteurs de l’aviation, du transport maritime et de la pêche.
- Nous avons obtenu une première victoire devant la justice européenne sur le dossier des aides publiques illégales accordées à la pêche électrique par les Pays-Bas. Le juge européen a reconnu que la Commission européenne avait manqué à son obligation d’examiner les plaintes que nous lui avions adressées plus de six ans auparavant et a confirmé notre légitimité à poursuivre notre combat de longue haleine contre les subventions potentiellement illégales allouées à la pêche électrique aux Pays-Bas. La bataille continue !
Nous avons posé les jalons structurels de notre bataille contre les financements néfastes qui encouragent et permettent même la destruction de la biodiversité marine et du climat. Nous cherchons à avoir un impact systémique. La bataille se déroulera sur le temps long : le temps législatif et judiciaire.
4) Nous avons fait ce que l’État aurait dû faire depuis longtemps : un bilan de l’impact des pêches
Grâce à un financement 100% citoyen, nous avons fait ce que l’État aurait dû faire depuis longtemps et répondu à un besoin essentiel : nous avons monté un groupement de recherche interdisciplinaire et posé les fondements scientifiques d’une révolution du secteur de la pêche. Nous avons comparé, pour la première fois, les différents types de pêche entre eux et établi la ruine sociale et écologique des pêches industrielles utilisant des engins remorqués comme les chaluts de fond et les sennes.
Une première étape avant toute transition consiste à comprendre l’existant du secteur et évaluer sa performance, en l’occurrence la performance des différentes flottilles de pêche en France. Pour cela, notre groupement de recherche s’est fixé un point de départ sous forme de constat : on ne peut plus évaluer les pêches que sous l’angle de la « productivité » car cet objectif ne traduit pas la capacité des pêches à créer de l’emploi, à utiliser correctement l’argent public qu’elles reçoivent, ou encore à limiter l’atteinte à l’environnement. Ce changement de paradigme peut être comparé aux limites du PIB en économie : on ne peut plus uniquement mesurer la richesse des nations sous le seul angle de la croissance !
De ce point de départ naît le premier bilan social-écologique des flottilles de pêche françaises. Un « bilan marin » transversal qui prend en compte 10 indicateurs variés pour la première fois.
Les résultats sont sans appel : la pêche industrielle qui utilise des engins remorqués (typiquement des chaluts) a une très mauvaise empreinte sociale-écologique. Non seulement elle contribue à la destruction des écosystèmes océaniques en surexploitant les stocks, en abrasant les fonds et en étant très émissive en CO2, mais en plus, elle créé trois fois moins d’emplois et deux fois moins de valeur ajoutée que la petite pêche côtière utilisant des engins sélectifs ! Cette dernière est gagnante sur tous les tableaux, pourtant elle est très peu soutenue par la puissance et les subventions publiques, contrairement aux grands chalutiers de fond !
Ce premier « état des lieux choc » scelle le futur des énormes navires chalutiers : leur modèle est sans avenir. Nos travaux ont confirmé que les organisations citoyennes devaient se saisir de ces questions essentielles de pilotage d’un secteur à l’impact disproportionné. Nos travaux ont été indispensables pour faire sauter le verrou politique qui contrôle, main dans la main avec les lobbies industriels, les questions de recherche qui sont « autorisées » à être posées concernant le secteur de la pêche.
Un vent bloomesque a soufflé sur les thématiques scientifiques et bousculé l’omerta que faisaient régner les lobbies industriels et les autorités publiques sur la recherche française.
Nos travaux scientifiques se poursuivent donc en collaboration étroite avec différents chercheurs d’établissement publics pour approfondir le premier diagnostic établi, identifier les leviers et proposer un chemin de transition pour que l’ensemble du secteur, du poisson à l’assiette, change ses pratiques.
Nos actions :
- Nous avons publié notre rapport « Changer de cap. Pour une transition sociale-écologique des pêches», qui pose les bases de la transition en s’appuyant sur les travaux de chercheurs de l’Institut Agro et AgroParisTech, membres de notre groupe de recherche sur la transition des pêches.
- Nous avons alerté décideurs et médias (matinale de France Inter, Le Monde, Libération, L’OBS, AFP, Reporterre…) sur le constat de ruine sociale et écologique associé à la pêche industrielle chalutière et d’avenir encourageant pour la petite pêche.
- Nous avons présenté les résultats de nos travaux à l’Académie du climat, au Parlement Européen et en ligne auprès de 200 participants. Au Parlement, notre initiative a été soutenue par des eurodéputés de tous bords (Raphaël Glucksmann, Caroline Roose, Catherine Chabaud).
- Nous avons présenté nos résultats à plusieurs groupes de pêcheurs artisans pour qu’ils prennent conscience du bienfondé à défendre leur modèle (ce que l’ensemble des politiques publiques n’ont pas fait jusqu’ici).
- Nous avons affirmé notre présence sur les ports de pêche, en Bretagne, Normandie, dans le Nord, en Méditerranée et dans le Pays basque, afin de comprendre les enjeux de la transition au quotidien.
- Nous avons poursuivi nos travaux pour parfaire le scenario d’une transition sociale-écologique des pêches : la réallocation des subventions, des quotas, les impacts du changement des pratiques de pêche sur l’aval.
Notre impact : la pêche industrielle au chalut, particulièrement de fond, est désormais identifiée dans l’espace public comme un modèle de ruine sociale et écologique
- En nous basant sur la science nous avons réussi à établir les limites incontestables de la grande pêche industrielle chalutière.
- De nombreux articles reprennent nos comparaisons qui permettent de voir qui créé de l’emploi et de la valeur ajoutée et qui détruit les écosystèmes.
- Nous avons diffusé les indicateurs du groupe de recherche et les avons présentés à des cabinets de conseil en stratégie, finance, à des décideurs et des organismes publics.
- Nous avons réussi à créer une école de pensée en changeant la manière dont les secteurs productifs doivent être évalués : c’est-à-dire autrement qu’en ne regardant que les volumes qu’ils créent et en utilisant des paramètres tant sociaux, écologiques qu’économiques.
Nos travaux sont en train de révolutionner le secteur de la pêche.
5) Nous avons assigné TotalEnergies, ses dirigeants et principaux actionnaires devant la justice pénale
L’enjeu : démontrer la responsabilité pénale de TotalEnergies pour les impacts climatiques et faire interdire les nouveaux investissements fossiles.
Encore une nouvelle année de records climatiques morbides : la température de la planète a dépassé les 1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle, les catastrophes climatiques sont désormais quotidiennes, et les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter alors que les puits de carbone s’effondrent de manière extrêmement inquiétante. La santé de notre planète se rapproche dangereusement de points de bascule irréversibles et dévastateurs, ce qui a mené une cohorte de scientifiques climatiques à parler de péril climatique imminent et irréversible, une urgence mondiale sans plus aucun doute possible.
Pourtant, ce ne sont pas les responsables qui payent le prix de l’inaction, bien au contraire. Pendant que des centaines de millions de personnes peinent à survivre à des inondations, des feux de forêts, des canicules et des tempêtes de plus en plus intenses et fréquentes, les compagnies pétrolières poursuivent sans contrainte leur expansion fossile puisqu’elle est lucrative… et légale !
Le changement climatique est devenu l’une des principales causes de destruction de l’océan qui, en retour, ne permet plus de réguler aussi efficacement le climat. Les températures de surface de l’océan se maintiennent à un niveau anormalement haut, ce qui présage du pire pour la santé des écosystèmes et de l’ensemble de la vie océanique. Rappelons qu’au moins 25% de la biodiversité marine dépend des récifs coralliens, alors que ces derniers sont sous la menace d’une disparition totale au-delà d’un réchauffement de 2°C. Malheureusement, nous devrions atteindre cette température autour de 2040. Les répercussions d’un tel désastre se feraient évidemment sentir sur l’ensemble de la vie océanique et terrestre. Les mammifères marins sont également menacés par les effets de l’acidification sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. Les tendances indiquent par exemple que les baleines à bosse pourraient complètement disparaître d’ici 40 à 50 ans.
Le changement climatique est causé à 75% par les énergies fossiles, c’est-à-dire le charbon, le pétrole, et le gaz. Les émissions de gaz à effet de serre relâchées lors de leur combustion vont continuer d’augmenter, étant donné que de nouveaux projets d’énergies fossiles continuent d’être développés en 2024.
Les ouvertures de nouveaux projets fossiles et de campagnes d’exploration ne sont pas simplement anachroniques, elles sont criminelles. Les conclusions scientifiques et recommandations internationales le rappellent continuellement sans jamais être prises en compte par les plus gros pollueurs.
Par exemple, depuis la COP28, TotalEnergies a annoncé 21 nouveaux investissements dans des projets d’énergies fossiles. Pourtant, les plus grosses compagnies pétrogazières, dont TotalEnergies, savaient depuis plus de 50 ans que leurs activités alimentent le changement climatique, mais ont pourtant décidé de le cacher, d’empêcher une régulation efficace de l’industrie fossile, de retarder la nécessaire transition énergétique.
Il est plus que temps de faire reconnaitre cette stratégie de prolifération des énergies fossiles pour ce qu’elle est : criminelle.
Nos actions : mener un contentieux climatique pénal inédit devant une juridiction française et coordonner des victimes climatiques à l’international
- Nous avons déposé plainte au pénal en mai 2024 contre TotalEnergies, ses dirigeants, et principaux actionnaires pour leur contribution majeure au changement climatique qui a provoqué la mise en danger de la vie d’autrui et des homicides involontaires. Avec huit victimes du changement climatique du monde entier, BLOOM demande à la justice pénale française de reconnaitre le danger supérieur pour la biosphère tout entière que représente TotalEnergies et de condamner l’entreprise pour sa stratégie d’expansion fossile qui mène à un globocide.
- Nous nous sommes mobilisés dans la rue pour dénoncer les criminels climatiques encore impunis. Trois jours après le dépôt de la plainte, BLOOM a manifesté devant le siège d’Amundi, premier actionnaire de TotalEnergies. Cette manifestation a été violemment réprimée et l’un des huit plaignants, Benjamin, un mineur de 17 ans, a fini en garde à vue, alors qu’il demandait justice pour la mise en danger de sa vie, tout comme Hadrien, l’un de nos collaborateurs, qui manifestait pacifiquement devant le siège d’Amundi.
- Contre la violence policière illégale qui s’est déployée contre nos équipes et contre tous les militants du climat, BLOOM a immédiatement saisi la défenseure des droits, Claire Hédon, dès la constitution des faits en mai 2024 pour dénoncer la répression croissante et inquiétante des militants écologistes.
- Avec d’autres mouvements et ONG se battant pour la justice climatique, BLOOM a également saisi, en juin 2024, le Rapporteur spécial de l’ONU sur les défenseur·es de l’environnement, Michel Forst, d’une plainte pour dénoncer la répression grave et disproportionnée subie par les militant·es lors de la mobilisation du 24 mai devant le siège d’Amundi. Plusieurs militant·es ont également déposé un signalement auprès de l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN).
- Nous avons alerté sur le sort des autres plaignants de notre plainte pénale qui continuent de subir les effets du changement climatique, notamment Khanzadi à cause des inondations au Pakistan, et Frank à cause des typhons aux Philippines.
- Nous avons assisté des scientifiques accusés devant la justice d’alerter sur l’urgence climatique en cours, en faisant témoigner Frank venu des Philippines pour alerter les juges français sur la gravité de la situation.
- Nous avons organisé des rencontres entre organisations environnementales et scientifiques du climat pour partager l’état de l’art des connaissances climatiques, notamment sur la science de l’attribution qui fait le lien entre les émissions de gaz à effet de serre et les conséquences du changement climatique.
Notre impact : une première victoire éclatante contre TotalEnergies et le début d’une longue bataille judiciaire et législative sur la responsabilité climatique des majors pétrolières
- Notre plainte pénale contre TotalEnergies et ses actionnaires a connu un retentissement médiatique mondial et suscité l’intérêt de la presse économique, notamment le très influent Financial Times.
- Notre action en justice a également inspiré des associations internationales qui réfléchissent en ce moment à décliner notre plainte pénale devant leurs juridictions judiciaires.
- Nous avons provoqué un débat politique et juridique sur le sort des victimes climatiques et la responsabilité des compagnies pétrogazières.
- Nous avons remporté une première victoire majeure contre TotalEnergies !Notre campagne conjointe avec l’ONG The Green Connection contre les deux projets gaziers de TotalEnergies au large de l’Afrique du Sud a porté ses fruits : le 29 juillet 2024, Total a annoncé renoncer au développement des puits de Brulpadda et Luiperd que la major française convoitait depuis 2019 et 2020 respectivement, au large de Port Elizabeth et Cape Town. C’est une immense victoire pour BLOOM et The Green Connection !
En 2024, nous avons poursuivi le combat contre les pêches thonières européennes néocoloniales et destructrices dans l’océan Indien
L’enjeu, décuplé par la rapidité à laquelle le changement climatique affecte les pays du Sud, est d’obtenir des changements structurels dans la manière dont la pêche est pratiquée, de contribuer à lutter contre la pauvreté, contre les fraudes et la corruption rampante et de protéger les écosystèmes marins d’Afrique, les droits humains, la sécurité alimentaire et les normes de transparence.
L’un des objectifs spécifiques est de protéger les communautés de pêcheurs locaux non subventionnés de la concurrence déloyale des grandes pêcheries étrangères largement subventionnées.
En 2024, ce programme a été déployé autour de trois piliers :
- Un combat contre les pratiques de pêche destructrices ;
- Une enquête sur la contamination du thon au mercure ;
- Une action de recherche et plaidoyer pour transformer les politiques d’achat de la grande distribution.
6) Nous avons combattu les pêches thonières industrielles dans l’océan Indien
L’enjeu : mettre fin au pillage industriel des eaux africaines et aux violations des droits humains
Nos actions : recherches inédites, actions en justice, dénonciation de stratagèmes politiques néocoloniaux
Nous avons utilisé notre statut d’observateur à la Commission thonière de l’océan Indien (CTOI) pour :
- Dénoncer dans une tribune publiée dans Le Monde la posture néocoloniale de la commission européenne à la CTOI, défendant coûte que coûte les intérêts des industriels européens, avec un impact désastreux sur la sécurité alimentaire et l’indépendance économique des pays côtiers de l’océan Indien ;
- Dénoncer l’aberration écologique et économique de l’autorisation des “dispositifs de concentration du poisson” (DCP), des engins de pêche très destructeurs et polluants, quasi-exclusivement utilisés par les flottes européennes dans l’océan Indien, dans une “note de position” publiée en amont de la réunion annuelle de la CTOI, organisée à Bangkok (Thaïlande) du 13 au 17 mai 2024 et qui a fait grincer les industriels.
- Notre directeur scientifique, Frédéric Le Manach, a coécrit un article publié dans la prestigieuse revue scientifique Nature sur les défis de l’allocation des captures au sein des organisations régionales de gestion des pêches, mettant en avant la nécessité de renforcer les droits souverains des États côtiers pour qu’ils puissent récupérer une juste part des ressources halieutiques prélevées dans leurs eaux.
- Malgré notre campagne, les industriels ont emporté une manche en faisant annuler une résolution cruciale pour l’environnement qui avait été honteusement combattue par l’Union européenne en 2023.
- La détermination des lobbies thoniers à saigner les eaux africaines à blanc est totale, comme la nôtre à les combattre sur tous les fronts. Les lobbies ont les politiques dans la poche, mais nous n’avons pas dit notre dernier mot.
- C’est pourquoi nous poursuivons nos travaux de recherche pour éclairer l’opinion publique et les distributeurs sur les vices de l’industrie thonière. Nous avons publié deux nouveaux rapports :
- Face à nos révélations et faute de pouvoir contester nos chiffres, l’industrie thonière s’est organisée pour nous attaquer par l’intermédiaire de faux journalistes sur de prétendus conflits d’intérêts en inventant de toutes pièces des financements qui viendraient des industriels du pétrole pour nous permettre de tuer la pêche et de couvrir l’océan de plateformes pétrolières… Ne riez pas, c’est précisément la ligne de leur théorie du complot ! C’est un peu alambiqué, on vous explique : les lobbies industriels voudraient faire croire que nous sommes financés par des géants du pétrole comme TotalEnergies (alors que nos comptes sont publics et certifiés par un Commissaire aux comptes mais peu leur importe la réalité) pour soutenir les extractions de pétrole offshore ! Que TotalEnergies, l’une des entreprises les plus écocidaires au monde, ait besoin d’une petite ONG pour détruire des peuples et des écosystèmes entiers et installer ses projets à plusieurs dizaines de milliards de dollars est assez cocasse, mais pas autant que la contradiction inhérente à cette théorie du complot face au fait, bien réel pour le coup, de nos poursuites pénales contre les crimes commis par les projets climaticides de TotalEnergies…
- Dans cette entreprise de décrédibilisation de BLOOM, les lobbies thoniers s’appuient exclusivement sur une série d’articles publiée par le journal Le Point, pour lesquels nous avons porté plainte pour diffamation. Nous avons également répondu publiquement aux mensonges d’ORTHONGEL, le lobby français de l’industrie du thon, qui s’attaquait à notre rapport “Du paradis à l’abîme”.
L’année 2025 sera riche en nouvelles révélations
7) Nous avons révélé un scandale majeur de santé publique : la contamination du thon au mercure
L’enjeu : protéger la santé publique de la contamination au mercure due à la surconsommation de thon
En plus des désastres environnementaux, sociaux et néocoloniaux que cause la pêche industrielle au thon, nous avons démontré que l’industrie du thon va un cran plus loin : elle contamine sciemment des centaines de millions de personnes.
Le thon, poisson le plus consommé d’Europe, est en effet l’une des espèces les plus contaminées au mercure. Sachant qu’une écrasante majorité des poissons qu’elle commercialisait étaient nocifs pour la santé humaine, l’industrie thonière s’est infiltrée, dès 1985, dans la fabrication des limites maximales en mercure. Cela a eu pour effet une fixation des seuils à un niveau plus de trois fois plus élevé que pour d’autres poissons comme le cabillaud, sans aucune raison valable. C’est ainsi que le thon, un poisson hautement contaminé, a pu être commercialisé sans encombre. Aujourd’hui ces normes aberrantes sont encore en vigueur, et la fabrique du doute mise en œuvre par l’industrie du thon pour détourner l’attention vers les pseudo-bénéfices nutritionnels du thon se poursuit. La toxicité du thon passe complètement sous les radars, à tel point que les autorités publiques françaises ne contrôlent plus les taux de mercure du thon en conserve depuis 2023.
Nos actions :
- Pendant dix-huit mois, nous avons mené une enquête scientifique explosive dénonçant un scandale de santé publique majeur lié à la contamination systématique du thon au mercure. A retrouver dans notre vidéo d’enquête.
- Nous avons montré la manière dont les lobbies de l’industrie thonière ont influencé les normes en leur faveur en s’infiltrant à toutes les étapes de fabrication des seuils et des recommandations sanitaires.
- Nous avons fait analyser 148 conserves de thon provenant de cinq pays différents par un laboratoire indépendant et montré que 100% des boîtes étaient contaminées au mercure. Pis : plus d’une boîte sur deux dépassait la norme en mercure la plus stricte définie pour d’autres produits de la mer (tout en restant légale).
- Nous avons généré un impact médiatique de grande ampleur qui a fait résonner ce scandale au niveau international et nous avons collaboré avec des journaux comme Le Monde, El Español, et des médias en ligne comme Konbini.
- Nous nous sommes alliés avec foodwatch, une association de défense des consommateurs, pour lancer une campagne d’interpellation et de responsabilisation de la grande distribution.
- Nous avons interpellé une cinquantaine d’enseignes de la distribution dans six pays européens pour leur demander de retirer de leurs rayons toutes les boites contaminées au-dessus du seuil le plus strict pour les poissons en Europe.
- Nous avons interagi avec les autorités publiques et les élu·es.
- Nous avons saisi la Commission d’accès aux documents administratifs en décembre 2024 pour connaître les contrôles que la Direction générale de l’Alimentation est censée mettre en œuvre et qu’elle omet de nous communiquer.
Notre impact :
- La sortie de notre enquête a suscité un véritable raz-de-marée médiatique. Dès l’aube, le sujet faisait « la une » de la presse écrite et des radios et était relayé dans toute l’Europe. Au total, plus de 700 articles sont parus dans les médias français et européens en une seule journée. L’Espagne a consacré à elle seule plus de 100 articles à notre étude tandis que de son côté, la Radio Télévision Suisse (RTS) a décidé de réaliser à son tour 55 analyses sur des conserves de thon pour mettre en garde sa population. En Italie le sujet a largement été relayé par la presse et sur les réseaux sociaux.
- En quelques heures, notre enquête a enflammé les réseaux sociaux : notre vidéo réalisée avec Konbini est devenue virale et compte à elle seule plus de 3,5 millions de vues sur Instagram et un demi-million de vues sur TikTok. Nos autres vidéos d’enquête et d’interpellation de la grande distribution, ainsi que les reprises spontanées de Brut, Hugo Décrypte, France Info etc. totalisent elles aussi des millions de vues. Dans les 48 heures, des influenceurs, des humoristes et des politiques s’étaient saisis du sujet, devenu incontournable. Le soir même, l’autrice de notre étude, Julie Guterman, était sur le plateau de C à vous sur France 5.
- Interpellé par un journaliste de France 2 le jour de la parution de notre enquête, Michel-Edouard Leclerc s’est engagé à mener des analyses sur ses propres boîtes et « à les supprimer s’il faut les supprimer ».
- Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre : le député EELV M. Nicolas Thierry a interpellé la ministre de la Santé, Mme Geneviève Darrieussecq, lors d’une session de questions au gouvernement, l’après-midi même de la sortie de notre étude. La sénatrice UDI Elisabeth Doineau a également posé une question au gouvernement sur la contamination des thons au mercure. La Secrétaire d’État chargée de la consommation, Mme Laurence Garnier, a répondu qu’elle porterait « le sujet plus loin, et au niveau européen s’il y a[vait] lieu ». Nous lui avons écrit dès le lendemain.
- En panique, plusieurs acteurs de l’industrie thonière, tels que Petit Navire et la Fédération des industriels des aliments conservés, ont émis des communiqués de presse dans l’urgence pour tenter de rassurer les consommateurs, sans répondre à notre accusation principale : la règlementation a été faite par eux, pour eux, pour protéger leurs profits et non pour protéger la santé publique.
- L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a changé ses recommandations concernant le thon ! Quelques jours avant la sortie de notre enquête, suite à nos interrogations et à celle du Monde, cet organisme d’État dont la mission consiste à « assurer la sécurité sanitaire des aliments pour les humains et les animaux en France » mais qui ne mettait absolument pas en garde de façon appropriée sur les dangers de l’ingestion de thon, a transformé son laïus. Désormais, l’Anses épingle clairement le thon comme aliment risqué, notamment pour les publics vulnérables (les personnes enceintes et les jeunes enfants).
- En France et au Royaume-Uni, des cantines scolaires ont retiré le thon de leurs menus pour protéger la santé des plus jeunes.
- Yuka, l’application qui décrypte la composition des produits alimentaires & cosmétiques, a invité sa communauté à signer notre pétition en expliquant à ses communautés la difficulté d’identifier le mercure, qui n’est pas indiqué sur les étiquettes des produits.
8) Nous avons redéfini la notion usurpée de « durabilité » dans la pêche avec les plus grands scientifiques mondiaux
L’enjeu :
Redéfinir les critères de durabilité dans la pêche pour que le terme « pêche durable » cesse d’être brandi par les destructeurs industriels de l’océan entoute impunité et s’assurer que les 11 règles d’or pour une pêche véritablement « durable », définies par les plus grands chercheurs mondiaux, soient mises en œuvre par les acteurs du marché.
L’océan joue un rôle vital dans la stabilité de notre planète, mais sa santé est aujourd’hui gravement menacée par des pratiques destructrices de pêche industrielle. Paradoxalement, une pêche « durable », souvent présentée par les industriels et les enseignes de la grande distribution comme la solution universelle pour protéger l’océan, fait davantage partie du problème que de la solution. En réalité, les fondements scientifiques du concept de « pêche durable », datant de l’après-guerre, sont à lafois erronés et inadaptés aux enjeux actuels d’effondrement climatique et biologique des espèces. Malgré cela, industriels, enseignes et décideurs politiques perpétuent sciemment ce modèle de gestion prétendument « durable », qui sert avant tout une visée productiviste motivée par le profit, au mépris des coûts environnementaux et sociaux.
Aujourd’hui, les distributeurs vendent plus des deux tiers des produits de la mer consommés en Europe, ce sont donc les premiers responsables de la non-durabilité des pêches. Si les grandes et moyennes surfaces refusaient d’acheter des produits issus de pêches destructrices, opaques et impliquées dans des scandales de violations des droits humains, les pêcheries n’auraient pas d’autre choix que de suivre des règles du jeu éthiques et correspondant aux attentes des citoyens.
Nos actions :
-
- Nous avons demandé aux distributeurs de décoloniser leurs rayons de thon pêché par les Européens avec des pratiques aux coûts environnementaux et sociaux inacceptables, fruits d’une politique d’emprise de l’Union Européenne sur les eaux côtières africaines.
- Nous avons fait pression sur Carrefour, le plus important distributeur français et 5ème en Europe, par le biais d’une mise en demeure en novembre 2023 pour qu’il déploie une politique d’achat exemplaire sur le thon, et qu’il pousse les autres acteurs du marché à suivre son modèle.
- Nous avons envoyé une centaine de courriels aux acteurs de la grande distribution en Europe pour les alerter sur l’impact désastreux des produits qu’ils mettent dans leurs rayons et exiger une réforme de leurs pratiques.
- Nous avons travaillé pendant plus de deux ans avec les meilleurs scientifiques mondiaux de l’océan et produit un article scientifique révolutionnant le concept de « durabilité », qui est paru dans une prestigieuse revue internationale affiliée au journal scientifique de premier rang Nature. Notre travail démontre deux choses : les standards actuels de « pêche durable » sont erronés et obsolètes et la pêche doit suivre onze règles d’or pour être véritablement durable.
Avec une quinzaine de scientifiques, nous avons exhorté le nouveau commissaire européen à la pêche et à l’océan, le professeur Kóstas Kadís, de dessiner un Pacte Européen pour l’Océan radicalement ambitieux, capable d’enrayer la crise environnementale et sociale en cours.
Notre impact :
- Une première victoire : nous avons fait bouger la politique d’achat du thon de Carrefour ! Moins d’un an après notre mise en demeure, Carrefour a fait un pas important vers notre objectif final – que l’enseigne mette fin à la vente de thon issu de la surpêche – en prenant une première mesure : le géant français a annoncé, pour les conserves de sa marque distributeur, arrêter la vente de thon issu de populations surpêchées dans l’océan Indien. Cette annonce concerne ses quatre plus gros marchés européens : la France, l’Italie, l’Espagne et la Belgique.
- Notre article scientifique redéfinissant la durabilité et établissant les règles d’or d’une pêche réellement durable a explosé les compteurs et été téléchargé 19 000 fois. Il se classe au premier rang en termes d’impact parmi tous les articles publiés par le journal !
- Notre publication scientifique a connu un retentissement auprès de la presse du monde entier, avec des retombées dans plus de 20 pays et une centaine d’articles de presse, notamment dans des journaux de premier plan tels que Le Monde, El Universal, Mongabay, El Pais, PoliticoPro.
- Des personnalités influentes en France et à l’international ont largement relayé la tromperie que représentent les labels de certification, et en particulier le MSC, sur les réseaux sociaux.
Suite à nos révélations, vous avez été si nombreux à mettre la pression au label de fausse pêche durable MSC sur les réseaux sociaux que le MSC a été contraint de désactiver les commentaires de son compte instagram et de publier en urgence de nouveaux posts pour tenter de gérer la crise.
Nous nous sommes battus devant les tribunaux et avons saisi la justice pour mettre fin aux comportements destructeurs
En 2023, nous concrétisions notre engagement à systématiser la mobilisation du levier juridique. En 2024, fidèles à notre engagement de ne laisser passer aucune atteinte et de n’accepter aucun laxisme, nous n’avons pas fléchi pour que les responsabilités politiques et juridiques soient reconnues et sanctionnées. Cette voie d’action déterminante pour obtenir des évolutions structurelles a de nouveau été largement mobilisée.
L’enjeu : lutter contre la fraude, les illégalités environnementales et l’aveuglement politique
Nos actions en justice portées devant le juge judiciaire et administratif aux niveaux européen et français n’ont qu’un seul objectif : faire condamner les compromis court-termistes, politiques et industriels, qui continuent de sacrifier l’environnement en contournant un cadre juridique devant en garantir la protection.
Loin d’être inerte, le droit est un outil dynamique qui doit répondre aux enjeux de l’époque. Les juges sont en meilleure position que d’autres acteurs de la société pour que leurs décisions façonnent le monde à l’aune de la question vitale que représentent la déstabilisation du climat et l’effondrement de la biodiversité pour les générations futures. En un mot, pour le maintien de la vie, humaine et non-humaine, sur Terre.
Nos actions : saisine d’autorité de contrôle, du juge européen et français, recours devant les juridictions administratives et pénales
Le levier juridique nous permet d’agir de façon transversale au soutien de l’ensemble des combats et campagnes de BLOOM.
- Nous avons continué d’œuvrer pour plus de transparence en formulant des demandes de communications d’informations environnementales. Dans de trop nombreux cas, nous devons encore constater la non-publication et la non-communication de documents devant pourtant être publics.
- Le manque de diligence de l’administration dans le respect des délais de publication de ces données est inadmissible. Il en a été ainsi concernant :
-
- des données essentielles pour le suivi des mesures d’accompagnement post Brexit accordées à certains navires,
- des données de santé publique dans le cadre de notre campagne sur la contamination du thon au Mercure,
- l’utilisation des produits de la taxe éolienne aux Comités des pêches maritimes,
- les quotas de pêche, et en particulier les échanges opaques réalisés entre les différents États membres de l’Union européenne au profit du navire usine Annelies Ilena ou encore
- des données de suivis de l’activité de pêche des navires.
- Nous ne manquons jamais de saisir la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) pour faire constater ces manquements et faire respecter nos droits.
- Nous avons déposé plainte au pénal contre TotalEnergies pour faire reconnaitre la responsabilité de la major pétrolière dans les catastrophes climatiques meurtrières ! Le dérèglement climatique n’est pas une fatalité, il est la conséquence de choix irresponsables d’une minorité. Après plus d’un an et demi de travail acharné, BLOOM, avec deux autres associations et huit plaignants victimes d’événements extrêmes dans le monde entier, a agi auprès du tribunal judiciaire de Paris. Ce nouveau procès climatique contre TotalEnergies a une configuration inédite. Il vise le groupe ainsi que ses dirigeants et actionnaires au titre de quatre infractions, dont la mise en danger d’autrui et l’homicide involontaire. Avec cette action et notre campagne « totalcriminal» nous voulons qu’enfin les spéculateurs du chaos climatique soient reconnus coupables.
- Nous avons saisi le juge administratif pour obtenir la protection des écosystèmes et des fonds marins, ainsi que la sanction de politiques en contradiction avec les engagements de la France.
- Dans un recours devant le Conseil d’État avec d’autres associations, nous avons demandé l’interdiction de la pêche au maigre à la « senne coulissante » dans les six milles nautiques. Alors que le maigre se rapproche des côtes par bancs en période de reproduction, cette technique de pêche par encerclement a notamment permis une pêche démesurée de 130 tonnes de grands maigres géniteurs le 21 février 2023. Laisser de telles pratiques de pêche se reproduire fait courir un risque direct sur le maintien des populations de maigre et plus globalement les écosystèmes marins.
- Devant le tribunal administratif de Rennes, avec deux autres associations, Eau & rivières de Bretagne et Pleine Mer, nous avons porté un recours visant à faire appliquer l’interdiction du chalutage dans la bande côtière des trois milles autour des îles de Houat et Hoëdic. Pour la préservation de ces écosystèmes fragiles, nous demandons l’annulation d’une dérogation anachronique datant de 1956.
- Nous avons agi contre le chalutage illégal en Méditerranée avec l’ONG ClientEarth. Nous avons saisi le tribunal administratif de Paris pour faire constater la mauvaise interprétation par la France d’un texte européen qui devrait conduire à garantir l’interdiction du chalutage dans les sites Natura 2000 désignés pour protéger certains habitats aussi exceptionnels que vulnérables comme les prairies sous-marines, les habitats coralligènes et les bancs de mäerl.
- Dans le cadre d’une procédure parallèle sur ce sujet, nous avons par ailleurs saisi la Commission européenne d’une demande de réexamen d’un texte européen autorisant une dérogation pour la pêche au « gangui », technique présente en Méditerranée, au-dessus des herbiers de posidonie. Face au refus de la Commission, nous avons saisi le tribunal de l’Union européenne pour continuer à faire valoir nos arguments.
- BLOOM, aux côtés de l’association britannique Blue Marine Foundation, a soutenu une mesure britannique cruciale pour la protection des écosystèmes marins, des oiseaux marins et des cétacés. Nos deux associations sont intervenues en soutien pour appuyer l’interdiction de la pêche au lançon, un petit poisson essentiel à l’équilibre des écosystèmes marins, décidée par le Royaume-Uni et contestée par l’Union européenne dans le cadre d’une procédure d’arbitrage international. A l‘heure où le Royaume-Uni prend des actions concrètes pour protéger l’océan, cette position de l’Union européenne, va à l’encontre des recommandations scientifiques, de ses engagements et constitue une pression diplomatique néfaste pour l’environnement et les pêcheurs artisans.
- Nous nous sommes battus contre un laxisme journalistique préoccupant. « Chiens de garde » de nos démocraties déjà trop fragilisées, les journalistes ont une responsabilité de premier ordre qu’ils doivent honorer sans concession. Nous avons pourtant constaté à regret la diffusion d’informations fausses dans plusieurs médias à forte audience. En 2023, cela nous avait déjà obligés à porter plainte pour diffamation contre le journal Le Point et l’un de ses journalistes, Erwan Seznec. En 2024, cela nous a conduits à effectuer un signalement auprès de l’ARCOM, autorité de régulation de l’audiovisuel et du conseil de déontologie des journalistes et des médias (CDJM) après que l’ancien secrétaire d’État à la mer, Hervé Berville, a tenu, sur France 2, des propos manifestement mensongers sur la pêche industrielle dans les AMP.
Notre impact : le maintien d’un fort niveau de pression sur les destructeurs et les politiques, des arbitrages favorables, des questions cruciales posées aux juridictions judiciaires
- Nous avons obtenu une décision du juge européen confirmant notre légitimité à poursuivre un combat de longue haleine contre les subventions illégales allouées à la pêche électrique aux Pays-Bas. Cette décision reconnaît que la Commission européenne a manqué à son obligation d’examiner les plaintes que nous lui avions adressées il y a plus de six ans.
- Nous avons poussé le juge administratif à trancher des questions délicates à forts enjeux environnementaux mais aussi politiques, même si nous avons été plus que déçus par l’arbitrage du Conseil d’État sur la fausse protection des aires marines protégées : la plus haute juridiction administrative française a refusé de s’opposer au pouvoir politique et de faire jurisprudence pour protéger les écosystèmes marins et les puits de carbone essentiels à la stabilité du climat. Il nous faudra donc multiplier les recours devant d’autres juridictions.
- Nous continuons nos collaborations fructueuses avec différentes cliniques juridiques, par exemple celle de SciencesPo Paris, de Harvard Law School et de Paris Dauphine PSL.
Nos campagnes coup de poing ont généré un tsunami communicationnel et médiatique
Notre détermination sans relâche, notre expertise scientifique, notre stratégie politique, nos recherches iconoclastes, nos investigations de terrain, nos actions dans les institutions et nos combats judiciaires ont porté leurs fruits et connu un écho médiatique et citoyen immense.
Au-delà de l’éveil des consciences sur les enjeux cruciaux pour lesquels nous nous battons, nous avons démultiplié notre impact grâce à des partenariats stratégiques avec des ONG, des mouvements et des collectifs, des jeunes militants, des scientifiques et d’autres acteurs clefs.
Nos actions et nos prises de parole 100% indépendantes ont largement été reprises dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Notre impact dans les médias conventionnels :
- BLOOM a été mentionnée près de 2000 fois dans les médias cette année. C’est plus de deux fois plus qu’en 2023.
- Claire Nouvian ainsi que d’autres personnes de notre équipe sont intervenues toute l’année et de façon régulière à l’antenne de France Inter (radio la plus écoutée de France), ainsi que dans des émissions télévisées (JT, reportages…) et autres émissions radiophoniques.
- Frédéric Le Manach, notre directeur scientifique, Swann Bommier, notre responsable du plaidoyer, Laëtitia Bisiaux, notre chargée de projet sur la pêche industrielle et Julie Guterman, notre chargée de recherche sur la contamination du thon ont été entendus sur plusieurs plateaux télévisés et dans des médias “pure players” comme Konbini.
Sélection de quelques retombées médiatiques :
Notre campagne sur la contamination des thons au mercure a eu un retentissement énorme dans les médias :
Notre équipe a participé à plusieurs documentaires et reportages :
Nous avons pris la parole dans divers podcasts. En voici quelques-uns :
- Réécouter Claire Nouvian sur le podcast Bonjour Demain en novembre
- Réécouter l’épisode “En Bretagne, Omerta chez les pêcheurs” de Pagaille, le podcast de BLAST, dans lequel nous suivons en direct un vote des écologistes au Conseil Régional de Bretagne. On y retrouve Swann Bommier qui présente les revendications de la Coalition citoyenne pour la protection de l’océan. Interviennent également Didier Gascuel, chercheur en écologie marine, ainsi que les pêcheurs Charles Braine et Gwenn Pennarun, respectivement présidents des associations Pleine mer et Ligneurs de la Pointe Bretagne.
- Réécouter l’épisode de “Penser les luttes” de Radio Parleur dans lequel Swann Bommier présente le combat continu de BLOOM contre les lobbies de la pêche industrielle.
- Réécouter l’épisode de Transistoch dans lequel Valérie Le Brenne, responsable de la campagne sur les subventions, présente BLOOM, ses différentes campagnes ainsi que ses succès.
- Réécouter l’épisode de Listen Note, dans lequel Hadrien Goux, chargé de campagne sur les énergies fossiles, détaille l’importance de porter devant les tribunaux la responsabilité des entreprises qui travaillent dans le secteur des énergies fossiles et de les qualifier juridiquement en tant que responsables d’homicides en raison des conséquences directes de leurs actions sur l’accélération du changement climatique.
- Réécouter l’épisode de Sève Média, avec Hadrien Goux, chargé de campagne sur les énergies fossiles.
Notre impact sur les réseaux sociaux
Nos publications et vidéos sur les réseaux sociaux ont été vues par des millions de personnes, permettant de sensibiliser un public de plus en plus large. En un an, plus de 35 000 nouveaux abonnés ont suivi notre compte Instagram, qui a dépassé cette année le cap des 100 000 abonnés !
Sélection des moments forts de l’année 2024 :
Nous avons collaboré avec plusieurs artistes, sportifs·ves, activistes, influenceur·euses et associations. Ces collaborations créatives ont enrichi nos comptes de contenus stimulants et très engageants.
Conclusion
En juin 2025, la France accueillera la Conférence des Nations Unies sur l’océan.
2025 sera l’année de l’océan, ce sera notre année.
Nous allons intensifier la pression, amplifier notre message, montrer les bénéfices d’un océan vivant, isoler les destructeurs et mettre fin à leurs complicités délétères avec les politiques, quelques médias réactionnaires et la grande distribution.
Un océan vivant n’est pas une utopie, c’est notre horizon !
Nous irons jusqu’à la victoire. Ensemble.
Merci de nous lire, de partager ce message de bilan de nos actions et victoires en 2024 et de renouveler votre soutien.
C’est grâce à chacune et chacun d’entre vous, personne d’autre, que nous pouvons agir avec autant de détermination et de clarté.
Nous n’avons qu’un mot : MERCI.