18 décembre 2023
Le 28 novembre dernier, une digue de plus a lâché.
Sur le plateau de l’émission « Les super-pouvoirs de l’océan » présentée par Léa Salamé et Hugo Clément, le secrétaire d’État à la mer Hervé Berville a menti aux Françaises et Français de façon répétée et délibérée.
Il a osé affirmer plusieurs fois que les navires-usines géants et les chalutiers étaient interdits dans les aires marines protégées (AMP) ! Alors qu’il est lui-même l’artisan de cette réalité française aberrante : NON, les engins de pêche destructeurs et la pêche industrielle ne sont pas interdits dans les aires marines protégées.
Fact-checking d’une parole gouvernementale qui a perdu attache avec la forme la plus élémentaire d’intégrité.
Si des méthodes de pêche équivalant à des bulldozers sous-marins sont encore autorisées dans les aires marines dites « protégées » en France, c’est notamment en raison de l’opposition de M. Berville en personne à une réelle protection de l’océan : rappelez-vous sa prise de position le 8 mars dernier au Sénat lorsque ce dernier s’est dit « totalement, clairement, et fermement » opposé à l’interdiction des engins destructeurs dans les aires marines protégées.
Sidérée, l’équipe de BLOOM a immédiatement rétabli la vérité : contrairement à ce qu’a affirmé Hervé Berville, il y a bien des navires-usines dans les aires marines dites « protégées » en France.
Des monstres industriels de plus de 80 mètres de long étaient en train de ravager les eaux de la Manche au moment même où M. Berville proférait ses mensonges sur une chaîne du service public.
Sur les 15 jours précédant l’émission télévisée, l’un de ces chalutiers géants, le « Scombrus » (81 m) venait de passer 93% de son temps dans les aires marines « protégées » françaises à aspirer des millions de kilos de poissons au nez et à la barbe des pêcheurs artisans français, désespérés et impuissants face à la volonté politique du gouvernement français de laisser ces machines de guerre industrielles détruire l’océan et leur métier, dans des opérations de pêche s’apparentant à des rafles sans merci.
Immenses chalutiers et irresponsables politiques sont les « super-destructeurs de l’océan ». Ils forment un système solidaire de corruption, d’opacité et de désolation environnementale et sociale.
Quand le gouvernement en est à détruire le langage et à mentir sans ciller, droit dans les yeux, sur une chaîne de service public, aux Françaises et Français, on sait que ce n’est pas une bataille qui nous attend pour défendre l’intérêt général, l’océan et le climat, mais une guerre d’usure.
Il n’est pas question de les laisser faire.
31 mars 2023
Dans la nuit du 30 au 31 mars 2023, les bureaux de l’Office français de la biodiversité (OFB), l’administration publique en charge de la protection de la biodiversité et de la gestion des aires marines protégées (AMP), brûlaient à Brest.
06 décembre 2023
A la veille de l’année 2024, décrétée « Année de la mer » par la Présidence de la République, la bonne nouvelle pour l’océan nous vient de Nouvelle-Calédonie, qui a récemment annoncé la création de 105 000 km2 de nouvelles réserves de « protection stricte ». La Nouvelle-Calédonie montre au gouvernement français comment créer de véritables aires marines protégées (AMP) qui excluent la pêche et sont alignées sur les recommandations des scientifiques. Cette annonce hisse la couverture de la « protection stricte » en Nouvelle-Calédonie à 10% de ses eaux, alors que ce chiffre est proche de 0% en France métropolitaine.
11 décembre 2023
Alors que les négociations entre les États membres pour les quotas de pêche de l’année 2024 viennent de se conclure ce lundi 11 décembre, BLOOM a saisi le Tribunal administratif de Paris pour obtenir les plans de gestion établis par les organisations de producteurs (1). Ces documents détaillent les règles de répartition entre les pêcheurs au sein d’organisations de producteurs et, en fin de compte, permettent de comprendre qui récupère réellement les possibilités de pêche. Bien qu’approuvées par le Ministère, ces informations indispensables à l’analyse de la gestion des pêches restent toujours inaccessibles.