BLOOM s’attaque depuis 2009 aux principaux facteurs qui menacent l’existence des requins et a remporté de grandes victoires aussi bien en Asie qu’en Europe.
Alors que les requins jouent un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes marins, leur population a été gravement affectée par la pêche industrielle intensive. Entre 100 et 275 millions de requins sont tués chaque année dans le monde et leur disparition pourrait engendrer des bouleversements écologiques majeurs dans l’habitat marin. Pour essayer de renverser cette tendance, BLOOM s’attaque depuis 2009 aux principaux facteurs qui menacent leur existence et a remporté de grandes victoires en Asie et en Europe.
Les requins sont considérés comme les grands prédateurs de l’écosystème marin, ils se situent au sommet de la chaîne alimentaire et ont par conséquent un rôle régulateur sur les populations animales aquatiques/marines. Cela les rend essentiels à la santé de l’océan et indispensables pour notre équilibre alimentaire.
Malheureusement l’espèce se trouve en danger d’extinction car leur population a été gravement affectée au cours des dernières décennies principalement par la surpêche encouragée par les flottes industrielles qui pêchent dans les pays développés mais aussi dans les pays en voie de développement. Selon une étude réalisée par le Groupe de spécialistes des requins de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) datant de janvier 2019, 28% des 284 espèces de requins évaluées sont menacées (10 en danger critique d’extinction, 20 en danger d’extinction et 49 en état de vulnérabilité), tandis que 19% d’entre elles risquent de le devenir. Du fait de leurs caractéristiques biologiques (longévité extrême, croissance lente et fécondité faible), les requins d’eau profonde sont particulièrement vulnérables à la surpêche.
À l’échelle mondiale, les requins sont ciblés pour leur viande et leur huile de foie, mais la plupart du temps, ils sont péchés uniquement pour leurs ailerons très appréciés sur les marchés d’Asie du Sud-Est. Le « shark finning » ou « aileronnage » est une pratique qui consiste à découper les ailerons de requins en raison de leur forte valeur commerciale. Estropiés, les requins sont rejetés le plus souvent vivants dans l’océan. Les ailerons de requins sont principalement destinés à la confection d’une soupe traditionnelle de la culture asiatique.
Informations tirées d’un document de l’UICN « Shark finning » (juin 2003) : « La découpe des ailerons de requins et le rejet des corps constituent un gaspillage en protéines et autres produits dérivés de requins, utilisant seulement 2 à 5% du requin pour rejeter tout le reste. Cette pratique menace de nombreux stocks de requins, la stabilité des écosystèmes marins, des pêcheries traditionnelles durables et des pêcheries de plaisance importantes sur le plan socio-économique. […] Il est clair que l’interdiction de la découpe d’ailerons de requins dans les océans du monde entier et les hautes mers générerait beaucoup d’avantages. Cela favoriserait la gestion durable des stocks de requins par les flottes de pêche industrielles, la subsistance et les pêcheries de plaisance, l’entretien des fonctions des écosystèmes marins et la protection des espèces menacées. Plusieurs pays parmi les plus grands pêcheurs de requins (Brésil, Afrique du Sud, États-Unis, Oman, la pluspart des États fédérés d’Australie et le Costa Rica) ont interdit la conservation d’ailerons sans les corps de requins correspondants. L’Union Européenne est actuellement dans la phase finale de rédaction de nouveaux règlements destinés à interdire la découpe des ailerons afin de protéger les stocks de requins épuisés et sérieusement menacés par l’excessive mortalité résultant de cette pratique. Une fois adoptée, cette interdiction s’appliquera sur les eaux de toute la communauté européenne et tous les navires européens. […]La meilleure façon de mettre en œuvre l’interdiction est d’exiger que les carcasses de requins soient débarquées avec leurs ailerons attachés, la possession d’ailerons séparés du corps représentant une infraction. »
Pour aller plus loin : lire l’étude de l’UICN sur le risque d’extinction des requins et des raies dans le monde.
BLOOM s’inquiète depuis plus de dix ans de la dégradation de l’état de conservation de ces requins qui risquent l’extinction. Nous avons mené des campagnes intensives dès 2009 afin de sensibiliser le grand public ainsi que les décideurs politiques sur les principaux facteurs qui menacent leur existence.
Nous savons que la plupart des captures de requins sont réalisées par des pays où il n’existe aucun plan de gestion des flottes de pêche, ni aucune forme de contrôle des navires, mais celles-ci se produisent également dans les pays où la régulation et le contrôle sont la norme.
Tenter de réguler les pêcheries de requins par la voie législative était une stratégie évidente pour les pays développés mais impossible et peu efficace dans les pays en développement. C’est pourquoi en Asie, BLOOM a décidé de cibler les consommateurs de soupe d’aileron de requin (la demande), plutôt que l’offre, impossible à réguler. En Europe nous avons prêté main forte à la coalition “Shark Alliance”1 l’ONG Shark Alliance a été fondée en 2006, elle regroupe 60 ONG dont BLOOM qui lutte en faveur de la protection des requins pour améliorer le cadre législatif concernant la pêche de squales.
BLOOM ouvre des bureaux à Hong Kong en 2009 afin de s’attaquer au marché stratégique de vente de plats à base de requin en Asie. Une campagne de sensibilisation très efficace a été menée à Hong Kong entre 2010 et 2013 auprès des hôtels de luxe avec pour but, dès le départ, de modifier la perception des mets à base d’ailerons de requin afin de réduire son succès auprès des jeunes asiatiques.
À l’aide d’un plaidoyer construit sur une recherche robuste et inédite réalisée en étroite collaboration avec l’Université de Hong Kong, BLOOM mène une campagne d’information auprès des hôtels de luxe pour les convaincre de cesser de servir des produits issus de requins. Notre campagne réussit en un temps record à convaincre les grandes chaînes hôtelières de Hong Kong et leurs maisons mères ainsi que les clubs (très importants dans la culture britannique) de cesser les ventes de plats à base de requin (notamment la soupe d’ailerons de requins). Retrouvez les synthèses des résultats de nos recherches sur les habitudes de consommation de requins à Hong Kong : avril 2015 et avril 2011.
La campagne de BLOOM, totalement nouvelle pour les entreprises de Hong Kong, crée un effet d’annonce en domino :
2010-2013 – plus de 60% des hôtels de luxe cessent de servir du requin à leurs clients
2012 – Cathay Pacific annonce que la compagnie aérienne cessera de transporter des requins issus de sources non durables
Cette décision fait suite à un courrier initié par Alex Hofford, un environnementaliste basé à Hong Kong, qui a été signé par BLOOM et une quarantaine d’autres ONG comme the Hong Kong Shark Foundation. Alex Hofford entame ainsi en collaboration avec BLOOM et d’autres ONG, une campagne ciblant les compagnies aériennes puis le transport maritime de façon à rendre les approvisionnements de plus en plus difficiles vers Hong Kong.
Sur le continent européen, BLOOM a contribué au succès de la coalition d’ONG “Shark Alliance” dont elle faisait partie, ceci dans le but d’améliorer le cadre législatif concernant la pêche de requins. Plusieurs grandes victoires législatives ont été remportées, à savoir :
2009 – BLOOM fait fermer la dernière pêcherie de requin-taupe d’Europe
En étroite collaboration avec la Shark Alliance, BLOOM insiste pendant le Grenelle de la Mer sur l’urgence absolue de fermer la dernière pêcherie de requin-taupe en Europe, qui se trouve à l’Ile d’Yeu. BLOOM obtient gain de cause. Un quota fixé à zéro pour cette pêcherie, décidé au Conseil des Ministres de Bruxelles de décembre 2009, entérine la décision française.
2013 – Le Shark-finning est interdit en Europe !
BLOOM contribue au succès de la très performante coalition d’ONG « Shark Alliance » qui mène une campagne de plusieurs années pour faire interdire la découpe des ailerons de requins à bord des navires. Une pratique accélérant le déclin déjà vertigineux des populations de requins à l’échelle mondiale, en plus d’être barbare. BLOOM contribue à la consultation de la Commission européenne sur le « shark finning » en janvier 2011, plaidoyer actif auprès du cabinet présidentiel et du gouvernement, participations à la « shark week » etc.
La Consultation offre trois options :
BLOOM soumet sa contribution en soutenant le scénario n°3 qui sera repris par la Commission européenne.
2012 à 2015 – BLOOM réduit à peau de chagrin la demande de Squalane animal par l’industrie cosmétique occidentale
En novembre 2012, BLOOM publie la 1ère estimation de la production globale et du commerce d’huile de foie de requin profond et révèle que le secteur cosmétique est responsable de 90% de l’utilisation de squalane de requin dans le monde (une substance hydratante couramment utilisée en cosmétique), bien que des substituts végétaux existent (à base d’olive ou de sucre de canne). BLOOM prévient les grandes sociétés cosmétiques occidentales que leurs produits seront testés d’ici un an ou deux, et leur laisse ainsi le temps de modifier leurs chaînes de production, approvisionnements et d’écouler les stocks.
En mars 2015, BLOOM publie les résultats des tests réalisés en partenariat avec l’Institut des Sciences Analytiques affilié au CNRS sur 72 crèmes hydratantes comportant la mention « squalane » sur leur étiquette. Les résultats sont formels pour 62 de ces crèmes : une sur cinq contient du squalane de requin en moyenne. En revanche, moins de 10% des crèmes occidentales testées comportent du squalane animal contre la moitié des crèmes asiatiques testées !
Les résultats montrent la grande efficacité de l’approche stratégique de BLOOM pour couper le robinet d’un approvisionnement non durable, menant des espèces à l’extinction, ainsi que la nécessité de mettre désormais l’accent sur le marché asiatique.
2015 – VISA INFINITE doit retirer son offre de pêche sportive au requin
Sous la pression de BLOOM et des citoyens, Visa Infinite retire en quelques heures seulement l’offre que l’entreprise propose à ses clients privilégiés
Mais notre combat pour sauver les requins de l’extinction ne s’arrête pas là. BLOOM, avec la société civile, les coalitions impliquées dans la lutte contre le « shark finning » et le grand public, continue à exiger une bonne application du règlement européen et la fin du commerce des ailerons de requin dans l’Union européenne.
Voici les derniers rapports produits par les institutions publiques et les démarches que BLOOM a entreprises en conséquence :