27 juin 2023
C’est un jour de deuil pour la biosphère. La droite, l’extrême droite et une large partie des libéraux du groupe RENEW (où siègent les député-e-s macronistes) s’étaient juré de massacrer la « Loi sur la restauration de la nature ». C’est chose faite en Commission Environnement.
L’alliance antiécologique réunissant les députés d’extrême-droite (ID), de la droite conservatrice (PPE et ECR) et de la droite libérale (RENEW) a eu raison du vote de la Commission Environnement au Parlement européen ce matin. Saboter l’ambition de la Loi sur la restauration de la nature n’était pas suffisant : par 44 voix contre 44, les députés ont rejeté ce texte crucial pour l’avenir de nos sociétés et de la biosphère dans son ensemble.
Au moment où l’océan surchauffe et où l’Espagne suffoque, c’est de la folie.
Après les votes de rejet en Commissions de l’Agriculture et de la Pêche, les députés membres de la Commission Environnement n’ont pas adopté le texte, à une voix près, signant l’acte d’irresponsabilité de la droite libérale et conservatrice, tout autant que de l’extrême droite.
Les eurodéputés disposent désormais de deux semaines avant le vote final du texte en plénière, pour le moment prévu au cours de la semaine du 10 juillet, pour en rehausser l’ambition, notamment marine.
En dépit du feu vert du Conseil de l’Union européenne, qui s’est réuni à Luxembourg le 20 juin et s’est accordé sur l’objectif de restaurer au moins 20% des terres et des mers européennes d’ici 2030, les parlementaires de la Commission Environnement, sourds à l’urgence écologique, ont poursuivi leur travail de sape.
Désossé lors du vote entamé dans une ambiance électrique le 15 juin et conclu aujourd’hui à Bruxelles, le texte sur la restauration de la nature, pièce maîtresse du Green Deal européen, doit désormais être sauvé de l’abîme et restauré des entailles profondes qui ont anéanti son ambition et sa portée.
→ Lire notre communiqué analysant le parcours erratique du projet de règlement européen.
Alors que l’océan Atlantique fait face à une canicule marine inédite et que l’Espagne est confrontée à une vague de chaleur durable, les enjeux autour de la Loi sur la restauration de la nature sont d’autant plus pressants qu’ils doivent permettre à l’Union européenne de répondre de façon adaptée et immédiate à la déstabilisation climatique et à l’essoufflement des écosystèmes et des espèces.
Des députés de l’arc écologique de gauche comme Caroline Roose et Marie Toussaint (EELV), Younous Omarjee et Manon Aubry (France insoumise), Raphaël Glucksmann et Aurore Lalucq (Place publique) sont à pied d’œuvre au Parlement européen pour rehausser l’ambition perdue du texte en vue du vote en plénière.
Faisant écho aux recommandations de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), des panels intergouvernementaux sur l’évolution du climat et de la biodiversité (GIEC et IPBES) et de plus de 1000 scientifiques dans un appel adressé aux institutions européennes, ces députés et leurs collègues européens soutiennent trois mesures concrètes pour enrayer le dévissage des écosystèmes océaniques et des communautés de pêcheurs qui en dépendent :
Ces trois amendements constituent des fondements essentiels pour mettre en œuvre des mesures immédiatement efficaces pour la pérennité des emplois littoraux européens, l’avenir du climat et des écosystèmes européens, aujourd’hui brutalisés par des méthodes de pêche industrielle incompatibles avec les objectifs européens affichés dans la Stratégie Biodiversité à l’horizon 2030 ou avec le Plan d’Action de l’UE pour l’océan.
Jusqu’ici instrumentalisé par les groupes politiques dans une bataille pré-électorale à un an des élections européennes (voir notre analyse sur le régime de la terreur de la droite européenne et le jeu toxique de la droite libérale), la Loi sur la restauration de la nature doit désormais sortir de la « bulle de Bruxelles » pour que les députés prennent la mesure de l’attente citoyenne vis-à-vis d’actions concrètes permettant d’ouvrir des perspectives d’avenir rassurantes et durables.
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