15 juin 2023
Il ne fait pas bon être député de droite ces jours-ci à Bruxelles.
Ignorant la multiplication d’évènements climatiques extrêmes et faisant fi de rapports scientifiques toujours plus alarmants, le groupe de la droite conservatrice PPE (où siègent les députés « Les Républicains ») a tenu une ligne dure contre la proposition de « Loi sur la restauration de la nature », au point de créer un climat de terreur à l’encontre de ses députés qui oseraient défier les consignes de vote inflexibles données par la présidence.
Ce qui se joue en trame de fond derrière cet acharnement inouï contre un texte essentiel pour la nature et le climat, c’est une grande manœuvre politicienne en vue des élections européennes dans un an. La stratégie de la droite consiste, d’une part, à mener une offensive en règle de conquête de la future Commission européenne en infligeant un échec cuisant avec ce texte au vice-président de la Commission européenne, le socialiste Frans Timmermans, et d’autre part, à soigner le clientélisme électoraliste auprès des agriculteurs conventionnels européens en défendant les règles du « vieux monde » (monocultures intensives, subventions, pesticides, présentation de la nature comme un ennemi à maîtriser etc.)
Il y a un an, la droite européenne avait fixé son opposition farouche à la « Loi sur la restauration de la nature » avant même que la Commission européenne n’ait eu le temps de sortir sa proposition législative. Dans un communiqué de presse, le PPE fustige une législation présumée « réduire la production alimentaire européenne ». Une ligne argumentaire faible, démentie par les faits objectifs et les recherches scientifiques, mais il faut bien un prétexte au PPE pour défendre ses positions indéfendables.
Dès décembre 2022 et janvier 2023, les parlementaires PPE déposaient une série d’amendements visant à rejeter la « Loi sur la restauration de la nature » et à tuer dans l’œuf cette législation lors des votes en Commissions de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Environnement. Une stratégie parlementaire d’une brutalité inédite dans un Parlement européen habité par la recherche du compromis et de la négociation.
Au cours des dernières semaines, cette guerre déclarée du PPE envers toute ambition écologique a pris une nouvelle dimension, avec l’instauration d’un véritable climat de terreur et une chasse aux sorcières au sein du groupe pour imposer une consigne de vote inflexible à toutes celles et ceux qui oseraient dévier de la ligne politique établie par sa direction un an plus tôt. Une méthode indigne des démocraties européennes.
Ces manœuvres particulièrement brutales ont visé à anéantir toute possibilité d’adoption de la loi sur la restauration de la nature lors du vote en Commission ENVI, à l’instar de ce qui s’est produit dans les commissions AGRI et PECH, mais cette offensive est aussi celle menée par les élus du PPE contre le commissaire européen Frans Timmermans afin de pousser ce dernier à retirer son texte et à être fragilisé en vue de la grande bataille pour la conquête de la Commission européenne qui se joue déjà, à un an des élections.
Fin mai, l’extrême droite, la droite et les libéraux scellaient une alliance toxique dans les Commission de l’Agriculture (23 mai) et de la Pêche (24 mai) et rejetaient en bloc la « Loi sur la restauration de la nature », permettant au PPE d’interpeller le Commissaire européen Frans Timmermans pour l’appeler à retirer, purement et simplement, sa proposition législative sur la restauration de la nature.
Le processus parlementaire de la « Loi sur la restauration de la nature » a illustré la détermination aveugle et forcenée des partis libéraux, de droite et d’extrême droite pour torpiller toute législation visant à modifier le statu quo et tentant de répondre à la crise environnementale qui nous frappe de plein fouet.
La « Loi sur la restauration de la nature » constitue une opportunité historique. Après les directives Natura 2000 sur les habitats et les oiseaux, datant de 1992 et 2009, l’Union européenne peut enfin, avec cette législation, se fixer des objectifs contraignants en matière de restauration des écosystèmes dégradés. L’objectif ? Restaurer un minimum de 20% des terres et des eaux européennes d’ici 2030, et l’intégralité des écosystèmes dégradés d’ici 2050.
Afin de s’assurer de l’adoption de mesures d’application immédiate, BLOOM se mobilise dès aujourd’hui pour que les groupes politiques « Champions de la Terre », au vu de leur performance écologique sur cette mandature, déposent ces amendements ambitieux pour protéger et restaurer l’océan. Il en va de l’avenir de l’humanité, du climat, des écosystèmes et habitats marins européens.
13 juin 2023
Jeudi 15 juin, les députés de la Commission Environnement du Parlement européen voteront une proposition historique de règlement, pilier du Green Deal européen pour restaurer et protéger les écosystèmes européens : la Loi sur la restauration de la nature.
02 juin 2023
C’est une opportunité historique. Pour la première fois, l’Union européenne propose de fixer aux États des objectifs contraignants de restauration des écosystèmes dégradés de façon à « ramener la nature dans nos vies », mettant ainsi en œuvre la « Stratégie de l’Union européenne (UE) pour la biodiversité à l’horizon 2030 » que les députés ont votée en juin 2021. Après l’adoption d’une loi climat pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, le Parlement européen et le Conseil doivent désormais se prononcer sur une pièce maîtresse du Green Deal européen, la « Loi sur la restauration de la nature », qui propose de restaurer un minimum de 20% des terres et des eaux européennes d’ici 2030, et l’intégralité des écosystèmes dégradés d’ici 2050.
06 juin 2023
Alors qu’au Parlement européen, les députés de la Commission Environnement s’apprêtent à voter le 15 juin prochain une proposition de règlement européen essentiel pour restaurer et sauvegarder les écosystèmes terrestres et marins, la « Loi sur la restauration de la nature », BLOOM publie une évaluation factuelle et un classement inédit de la performance écologique des groupes politiques siégeant au Parlement européen depuis 2019.
Notre évaluation arrive dans un contexte particulier au Parlement où une alliance entre la droite et l’extrême droite appuyée par les libéraux du groupe ‘Renew’ a empêché l’examen de la « Loi sur la restauration de la nature » dans les Commissions de l’Agriculture (le 23 mai) et de la Pêche (le 24 mai).