28 février 2024
Hier, le Parlement européen a donné son accord final à la Loi sur la Restauration de la Nature, mais ce n’est pas la fin du parcours d’embûches pour cette loi qui génère depuis des mois une opposition faramineuse des lobbies de l’agro-alimentaire et de leurs alliés politiques.
C’est encore à un fil que ça s’est joué hier, alors que le Parlement européen devait de nouveau se prononcer sur la « NRL » (Nature Restoration Law) pour entériner l’accord trouvé en « Trilogue » entre la Commission, le Parlement et le Conseil de l’UE après la victoire obtenue in extremis en juillet dernier grâce à votre mobilisation hors normes.
Au grand dam de l’extrême-droite, de la droite conservatrice et d’un tiers de la droite libérale, nous avons gagné ! Jusqu’à quelques minutes du vote, les ONG ont interpellé les politiques pour qu’ils soient au rendez-vous de l’Histoire, alors que les écosystèmes européens sont parmi les plus dégradés du monde et que l’empoisonnement de l’eau, des rivières, des sols, des animaux et des humains atteint des niveaux sidérants.
Merci à toutes celles et ceux qui s’étaient déjà mobilisés en juillet dernier et qui ont relayé le message de notre fondatrice Claire Nouvian sur Twitter hier pour rappeler au groupe d’Emmanuel Macron « Renew », que nous comptions sur eux pour assurer la résilience de nos territoires, enrayer l’effondrement de la biodiversité et restaurer la santé des écosystèmes dont dépendent les agriculteurs et les pêcheurs.
Nous avons gagné en juillet, nous avons gagné hier, mais vu la hargne politique qui se déchaîne sur ce texte qui fixe la restauration impérative de 30% des habitats terrestres et marins dégradés d’ici 2030 et 90% d’ici 2050, il reste une étape qui devrait être une formalité, mais qui pourrait s’avérer fatale.
Le texte doit maintenant repasser devant le Conseil de l’UE. Étant donné qu’il a été approuvé en Trilogue par la Commission, le Conseil et et le Parlement, c’est habituellement un parcours de santé. Sauf coup de théâtre… Et c’est la tournure dangereuse que prennent les événements.
Celle de suivre le destin de la Loi Devoir de Vigilance pour les entreprises.
Ce règlement, d’une importance capitale pour responsabiliser les entreprises vis-à-vis de la protection de l’environnement et des droits des travailleurs, a été bloqué au Conseil.
Dans un revirement spectaculaire, l’Allemagne, sous pression des libéraux du Freie Demokratische Partei (FDP), membres de la coalition au pouvoir et du groupe d’Emmanuel Macron au Parlement « Renew Europe », a décidé de saboter cette loi en s’abstenant au Conseil, et cela, malgré un vote haut la main du Parlement en faveur de la loi en juin dernier.
Résultat : une loi débattue depuis des années et considérée comme acquise n’a pas obtenu la majorité nécessaire à son approbation. Elle entre maintenant dans les limbes politiques… Selon toute vraisemblance, le dossier ne sera pas rouvert avant la nouvelle législature.
C’est un désastre.
Le commissaire à la justice Reynders avait annoncé le projet de directive durant le confinement en avril 2020. Quatre ans pour en arriver là…
Les députés macronistes de Renew, qui ont voté à juste titre en faveur de la Loi sur la Restauration de la Nature hier, sont en première ligne pour convaincre leurs collègues libéraux de ne pas la tuer. C’est le moment pour la tête de liste Renaissance, Valérie Hayer, de montrer tout son pouvoir d’influence à Bruxelles.
Ne lâchons rien jusqu’au bout !
Merci de votre soutien
11 juillet 2023
Ce mercredi 12 juillet, les 705 parlementaires européens ont l’occasion d’adopter un amendement à la « Loi sur la restauration de la nature » qui fait consensus auprès des pêcheurs et des citoyens européens pour protéger l’océan et la pêche côtière européenne.
03 octobre 2023
Alors que la Commission, le Conseil et le Parlement européen se réuniront en trilogue les 5 octobre et 16 novembre prochains pour sceller le sort de la législation européenne sur la « restauration de la nature », pilier du Green Deal européen, les lobbies de la pêche industrielle et leurs complices politiques (la France et une partie de la Commission européenne) mènent l’offensive pour torpiller l’unique mesure favorable à la protection et à la restauration de l’océan qui demeure après un travail de sape inédit par le Conseil et le Parlement européen.
17 juillet 2023
Mercredi 12 juillet, les députés européens ont finalement adopté in extremis, par 336 voix contre 300, une Loi sur la restauration de la nature (« Nature restoration law » ou NRL) très affaiblie. Les objectifs de restauration des écosystèmes que la loi instaure (20% des terres et des mers d’ici 2030 et l’intégralité des écosystèmes en besoin de restauration d’ici 2050) constituent une victoire politique incontestable de la gauche écologiste sur la droite, qui s’était juré de faire tomber le texte.
Mais à quel prix ?