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07 juin 2025

Emmanuel Macron, le Président impuissant

« UNOC3 », le sigle de la troisième conférence des Nations Unies sur l’océan, sera donc associé au naufrage du politique en France. Dans un entretien donné à la PQR en amont de la journée mondiale de l’océan pour écraser de la communication présidentielle tout l’espace de mobilisation citoyenne du 8 juin, Emmanuel Macron a consacré son impuissance et son inutilité : il a confirmé aux lobbies de la pêche industrielle que c’étaient bien eux les maîtres du jeu, qu’ils pourraient continuer à régner sur l’océan contre l’intérêt général et poursuivre, sans encombre, la destruction inexorable de la biodiversité et du climat. Le Président a mis en scène l’annonce… du statu quo ! Il a en effet confirmé que l’imposture de la politique de protection maritime de la France se poursuivrait, à savoir qu’il n’existerait jamais de cadre contraignant pour protéger véritablement les aires marines dites « protégées. La fausse protection « à la française » continuera à se faire au cas par cas, confetti par confetti, si et seulement si elle recueille un « consensus » entre scientifiques et pêcheurs. Ce qu’a annoncé le Président correspond à ce que la France fait déjà, c’est-à-dire rien.  

On pensait qu’Emmanuel Macron s’était battu à l’ONU pour obtenir l’accueil d’UNOC3 de façon à mener une opération de communication. On s’était trompés. Il comptait avant tout en faire une plateforme de sabotage international du concept même de protection.  

Cerise sur le gâteau de cette imposture : Emmanuel Macron s’attribue les annonces de la Polynésie pour poursuivre sa politique du chiffre et masquer son inaction en métropole. Emmanuel Macron signe la destruction des écosystèmes marins et l’abandon des petits pêcheurs. 

Les recommandations scientifiques et les objectifs internationaux sont sans équivoque : nous devons mettre en place 30% d’aires marines protégées, dans lesquelles sont interdites toutes les techniques de pêche destructrices, dont le chalutage. Et un tiers de ces zones sous « protection stricte », sans aucune activité extractive. 

Mais, à la veille de la journée mondiale de l’océan et de l’ouverture de la conférence des Nations unies sur l’océan, Emmanuel Macron annonce dans la presse régionale (ici et ici, entre autres), son soutien plein et entier aux destructeurs du monde, aux pratiques mafieuses. 

Les chalutiers de fond, responsables de la destruction annuelle de 670.000 km2 de fonds marins chaque année, peuvent dormir tranquille, il leur suffit d’élever la voix pour que toute « limitation » de leur activité soit écartée. 

Où se situe le pouvoir normatif de l’État ?

Demain, le monde entier pourra voir de ses propres yeux les ravages occasionnés par le chalutage de fond, grâce à un film magnifique, effrayant, révoltant, de David Attenborough. Un film coup de poing, véritable plaidoyer à l’interdiction de toutes les techniques de pêche destructrices dans toutes les aires marines protégées.  

La seule réponse du Président de la République à l’évidence ? Donner les clés du pouvoir aux chalutiers qui disposent, à entendre le Président de la République, d’un droit de veto sur toute interdiction du chalutage dans les aires marines dites « protégées ». 

Aujourd’hui, moins de 0,1% de nos eaux de France métropolitaine sont protégées selon les critères scientifiques internationaux. Nous sommes la risée du monde entier, la revue scientifique Nature ayant publié il y a près de deux ans un éditorial au vitriol dénonçant « l’hypocrisie qui menace les océans du monde », et évoquant spécifiquement le cas de la France : « la France, qui accueillera la prochaine conférence des Nations unies sur les océans en 2025, s’oppose à une mesure visant à exclure des zones marines protégées de l’Union européenne une pratique de pêche destructrice appelée ‘chalutage de fond’ ». 

Deux ans plus tard, en dépit des grandes annonces sur le deep-sea mining et le traité sur la haute mer, nous en sommes toujours, exactement, au même stade. 

Notre politique publique se décide sous l’emprise d’un minuscule lobby industriel et n’aboutit qu’à protéger ses intérêts financiers au détriment de l’intérêt général alors que l’urgence climatique se fait chaque jour plus pressante et que les scientifiques martèlent jour après jour l’urgence de faire preuve de courage et d’imagination pour engager une transition sociale et écologique ambitieuse. 

« “Bienvenue en enfer“ : c’est le message qu’Emmanuel Macron a adressé à la jeunesse à la veille de la journée mondiale de l’océan en annonçant refuser d’agir pour préserver les animaux sauvages, le climat et les écosystèmes naturels » réagissait Claire Nouvian, directrice générale de BLOOM. « Que leur protection soit identifiée comme le deuxième levier le plus efficace pour lutter contre le changement climatique n’a aucune importance ; Que ces derniers mènent une campagne de harcèlement par la terreur, la menace et l’agression contre BLOOM et moi ne change rien aux lignes de fidélité du Président : les lobbies destructeurs du monde et de la démocratie. Devant le monde entier, Emmanuel Macron montre qu’il est réduit à un rôle de pantin au service des industriels, assurant un peu de décorum protocolaire. Qui aurait prédit que le Président tomberait aussi bas ? Au moment où le monde a besoin de politiques plus courageux et intègres que jamais pour maintenir l’intégrité du climat, des écosystèmes et donc de la civilisation, nous assistons à l’effondrement du politique. C’est une malédiction. » 

Emmanuel Macron nous offre le néant

Nous avons le droit au confetti de Port-Cros. Au confetti des Calanques. Au confetti de la Corse. Selon le registre de la flotte européen, la France dénombre moins de 30 chalutiers de fond en Méditerranée. Même face à 30 chalutiers, Emmanuel Macron capitule et se refuse à annoncer l’interdiction du chalutage de fond dans toutes les aires marines protégées de Méditerranée.  

Aucune cartographie. Rien de précis. A ce stade, le chalutage sera « limité » « dans certaines zones ». Cerise sur le gâteau de cette imposture, Emmanuel Macron masque son inaction dans les eaux métropolitaines, soumises aux assauts quotidiens des chalutiers, en s’attribuant la primeur de l’annonce de la Polynésie, qui a déjà interdit les techniques de pêche destructrices dans ses eaux, et qui annoncera dans quelques jours à Nice la création d’une vaste aire marine protégée de 5,5 millions de kilomètres carrés, dont 1,1 millions de kilomètres carrés sous protection stricte, fruit d’un travail sérieux du gouvernement et des acteurs locaux durant une décennie, pour expliquer que, « d’ici le 1er janvier 2026 », nous aurons atteint l’objectif européen de 10% de protection stricte. 

 La « protection à la française », combiné honteux de politique du chiffre dans les territoires ultra-marins et d’aires marines protégées factices en métropole se poursuit aveuglement au détriment de la petite pêche côtière, première victime du règne sans partage imposé par l’industrie du chalut. Et cette conférence des Nations Unies sur l’océan, véritable gabegie d’argent public, vient de franchir un seuil en devenant l’opération de greenwashing la plus coûteuse de la diplomatie française, avec près de 50 millions d’euros déboursés pour que le Président de la République s’autoproclame champion de l’océan. 

La faillite du pouvoir politique est totale. 

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