Association Bloom

Contre la destruction de l'océan, du climat et des pêcheurs artisans

Une ONG 100% efficace

Vous mobiliser Faire un don

04 décembre 2022

BLOOM interpelle le Président de la République dans Le Monde

Trois jour avant la COP15 sur la biodiversité au Canada, BLOOM adresse un message crucial pour l’océan, la biodiversité et le climat au Président Emmanuel Macron dans Le Monde.

M. MACRON, VOUS AVEZ PERDU LA MÉMOIRE ?

Vous n’êtes pas le seul. Nous souffrons tous d’amnésie collective. Nous avons oublié ce qu’était la nature avant qu’on ne la détruise de façon déterminée, jour après jour, pendant des siècles.

Nous avons oublié qu’il y a quelques décennies, les pêcheurs de Bretagne capturaient des cabillauds de plus d’un mètre de longueur, que les eaux du globe étaient sillonnées par des dizaines de millions de baleines, de dauphins, de tortues, que les fonds marins étaient recouverts de forêts animales… Oui, de véritables forêts marines constituées d’animaux: de gorgones, de coraux d’eau froide et d’éponges qui servaient de nids, de garde-manger et de protection à une diversité biologique époustouflante. Nous avons oublié que la nature était saine, complexe et belle. Que nous avons retourné contre l’océan et les animaux la technologie militaire inventée pour anéantir les vies humaines. Armés de GPS, de radars, de sonars, de filets incassables en nylon, les navires de pêche ont mené une guerre contre la vie océanique et ont exterminé plus de 90 % des grands poissons tels que les espadons, les thons, les mérous, les raies et les requins depuis 1950. Dans la Manche, les poissons de plus de quatre kilogrammes ont reculé de plus de 97% depuis la fin du XIXe siècle. Au total, la pêche industrielle exploite une surface quatre fois supérieure à celle de l’agriculture alors que les poissons représentent moins de 10% des protéines animales mondiales. La déforestation sous-marine et le dépeuplement de l’océan sont en passe de transformer 70% de notre planète en monde du silence.

M. Macron, vous êtes comme nous, vous avez oublié ce que fut la beauté du monde.

Mais vous n’avez pas oublié votre engagement de Brest en février 2022 de mettre en œuvre l’injonction européenne de protéger 30% de l’océan d’ici 2030, dont un tiers en «protection stricte», sachant que la protection intégrale des écosystèmes marins permet leur restauration spectaculaire : en cinq à dix ans, les biomasses de poissons bondissent de 670%, la diversité d’espèces de 20%, les habitats marins retrouvent structure, complexité et richesse.

Aujourd’hui en France, les aires marines dites «protégées» ne le sont aucunement. Il est possible d’y pêcher avec de redoutables engins industriels qui raclent les fonds, comme la senne démersale ou le chalut de fond, l’une des mé- thodes de pêche les plus destructrices et les moins sélectives. Les zones réellement protégées interdisant les activités industrielles ne représentent que 0.005% de notre façade Manche, Mer du Nord et Atlantique et 0.094% de notre façade méditerranéenne. Un ratio si faible fait honte à la France qui devrait être exemplaire en matière de protection marine puisque nous formons la première puissance maritime européenne et la deuxième mondiale par la taille de notre zone économique exclusive.

Monsieur le Président,

Il est minuit moins une pour la planète.
Le vivant a besoin de se réparer. La nature a besoin de souffler. Les humains de respirer.
L’océan produit la moitié de l’oxygène sur Terre : c’est notre poumon et le berceau de la vie sur notre planète. Protéger l’océan, c’est nous protéger collectivement.
Montrez au reste du monde qu’en France aussi, «protéger» signifie «mettre à l’abri, défendre, sauvegarder» et non pas «chaluter, extraire et exploiter».

Avant la COP15 sur la diversité biologique qui se tiendra à Montréal à partir du 7 décembre, annoncez que la France se met en conformité avec la définition internationale d’une « aire marine protégée » : annoncez l’interdiction des activités industrielles, dont le chalutage de fond, dans toutes les aires marines protégées françaises ainsi que la protection « stricte » de 10% de nos eaux.

Plus de 300 chercheurs internationaux et des centaines de milliers d’Européens le demandent.

Co-signataires

Contenus
associés

05 décembre 2022

Le sabotage par la France des objectifs de protection marine de la COP15 biodiversité

Le sabotage par la France des objectifs de protection marine de la COP15 biodiversité

De fausses aires marines protégées, un vrai satisfecit donné à la pêche industrielle : une analyse inédite de la politique de protection maritime de la France de 2009 à 2022.

19 décembre 2022

Mission COP15 accomplie : la France a réussi à saboter l’accord mondial sur la biodiversité

Mission COP15 accomplie : la France a réussi à saboter l’accord mondial sur la biodiversité

La France a atteint ses objectifs : s’assurer que l’accord mondial censé mettre un terme à l’effondrement du vivant, que les 195 États membres de la Convention sur la diversité biologique viennent d’adopter à Montréal, jette de la poudre aux yeux avec des objectifs chiffrés de protection spectaculaire (30% d’ici 2030) sans que le texte ne contienne la moindre indication de ce que signifie « protéger ». La France avait réussi, avant la COP, à saboter de l’intérieur de l’UE l’objectif de 10% de protection « stricte » au niveau mondial, alors que c’est la mesure la plus efficace pour régénérer la vie marine, elle vient en outre d’anéantir la possibilité d’unifier la communauté internationale sur une définition précise et sans ambiguïté de ce que signifie « protéger la nature ». C’est une page sombre qui s’ouvre pour ce qu’il reste de biodiversité sur Terre.

23 décembre 2022

COP15 : décryptage de l’accord Kunming-Montréal

COP15 : décryptage de l’accord Kunming-Montréal

La COP15 s’est terminée lundi 19 décembre avec l’adoption de l’accord Kunming-Montréal. BLOOM a dénoncé le rôle de la France dans les négociations : la première puissance maritime européenne s’est en effet assurée que l’accord fixant un objectif de 30% de protection des écosystèmes marins et terrestres d’ici 2030 ne contienne aucune indication de ce que signifie « protéger », laissant le champ libre à la création de « parcs de papier » inefficaces, similaires aux aires marines protégées françaises.

Ce n’était pas le seul sujet à l’agenda pour les 195 États membres de la Convention sur la diversité biologique. Ces derniers se sont accordés sur divers enjeux clés tels que la protection des grands fonds marins, la restauration des écosystèmes dégradés, la défense des droits des peuples autochtones, les droits de la nature et les financements à destination des pays en développement pour la protection de la nature. Décryptage.

Vous aussi, agissez pour l'Océan !

Faire un don
Réservation en ligne
Je réserve un hôtel solidaire

Je réserve un hôtel solidaire

Achat solidaire
Je fais un achat solidaire

Je fais un achat solidaire

Mobilisation
Je défends les combats de BLOOM

Je défends les combats de BLOOM

Contre-pouvoir citoyen
J’alerte les décideurs

J’alerte les décideurs