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Le bilan de santé océanique

Comprendre l’impact de la pêche aujourd’hui, ses tenants et aboutissants, nécessite une analyse préliminaire de l’état actuel de l’océan. Un « bilan de santé » qui nous aide à mesurer l’ampleur des phénomènes sociaux, écologiques et économiques liés à l’industrie de la pêche. Cette analyse permet un premier éclairage édifiant sur les enjeux liés à la transition de l’industrie de la pêche. C’est une entrée en matière précieuse dans le rapport « Changer de cap, pour une transition sociale-écologique des pêches », que BLOOM a le plaisir de livrer.

L’océan mondial va mal

L’océan mondial est notre meilleur allié climatique : il absorbe 20 à 30% de nos émissions de CO2 et plus de 90% de la chaleur générée par nos activités, mais il est en surchauffe. Depuis 1970, l’océan se réchauffe sans cesse et depuis 1993, le rythme de réchauffement a plus que doublé, comme les vagues de chaleur marines, qui sont deux fois plus fréquentes depuis 1982 et dont l’intensité est croissante. L’absorption d’une plus grande quantité de CO2 a entraîné une augmentation de l’acidification des eaux superficielles de l’océan. La teneur en oxygène entre la surface et 1000 m de profondeur a, quant à elle, diminué.

L’ensemble des changements physiques survenus dans l’océan est documenté par la littérature scientifique, en particulier par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans son Rapport spécial sur l’océan et la cryosphère. Ces changements ont des conséquences dramatiques sur les écosystèmes marins et terrestres. L’acidification des océans entraîne une déstructuration complète des chaînes alimentaires en menaçant les organismes calcificateurs planctoniques et les récifs coralliens qui abritent environ 25% de la biodiversité marine du monde. En plus d’intensifier les cyclones, ouragans et tempêtes, le réchauffement de l’océan entraine la détérioration des récifs coralliens et des mangroves, génère des canicules marines de plus en plus fréquentes qui causent des mortalités animales de masse, et affecte directement les poissons qui migrent vers les pôles, mettant en péril la sécurité alimentaire des populations les plus nécessiteuses des zones tropicales, notamment les communautés locales qui vivent de la pêche

Au-delà des conséquences durables qu’ils engendrent sur les écosystèmes, ces changements impactent également la vie et les moyens de subsistance de communautés entières. Environ 680 millions de personnes vivent dans des zones côtières susceptibles d’être submergées, tandis que près de deux milliards d’habitants dans la moitié des mégapoles du monde se trouvent en zones côtières. De plus, près de la moitié de la population mondiale dépend de la pêche pour couvrir ses besoins en protéines. Ces observations soulignent la portée étendue des répercussions sociétales liées aux changements environnementaux en cours. En sus de ces changements physiques, l’océan est le théâtre d’une dégradation significative de la biodiversité marine due aux activités humaines. La principale cause de cette altération réside dans l’exploitation des organismes marins, principalement par la pêche, qui constitue le facteur ayant eu l’impact relatif le plus marqué sur ce milieu. D’après la FAO, la durabilité de l’exploitation des ressources halieutiques mondiales a diminué de 90% en 1974 à 64,6% en 2019. L’IPBES estime que plus de 55% des océans sont exposés aux pressions exercées par la pêche industrielle. 

Les mers d’Europe sont sous la menace constante de la perte de biodiversité marine et de la disparition des habitats. En 2020, un rapport spécial de la Cour des comptes européenne sur la protection de l’océan indique « qu’en dépit du cadre mis en place pour protéger le milieu marin, les actions de l’UE [n’ont] pas permis de rétablir le bon état écologique des mers, ni d’y ramener partout la pêche à des niveaux durables ».

Selon l’Agence européenne pour l’environnement en 2019, la situation est jugée « problématique » dans 84% des zones étudiées, tandis que 65% des fonds marins prétendument « protégés » demeurent en condition « défavorable »

La politique commune de la pêche (PCP) et les principales politiques environnementales applicables au milieu marin énoncées dans la directive-cadre « Stratégie pour le milieu marin » et dans les directives « Habitats » et « Oiseaux », visant à protéger les écosystèmes et habitats essentiels n’ont pas permis leur régénération : les zones marines dites « protégées » offrent peu de protection. Car dans 59% de ces aires, la pêche commerciale au chalut est pratiquée plus intensément que dans les zones non protégées. Les efforts de coordination entre la politique de la pêche et celle de la protection du milieu marin demeurent limitées et seule une part relativement faible des fonds publics disponibles est allouée au financement des mesures de conservation.  En ce qui concerne l’objectif de la directive-cadre sur la stratégie marine de l’UE consistant à « parvenir à un bon état environnemental » dans toutes les eaux marines de l’UE d’ici 2020, ce dernier n’a pas été atteint s’agissant de l’état de la biodiversité marine. En 2015, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) signalait que 7,5% des espèces européennes de poissons marins étaient menacées d’extinction et que les informations scientifiques disponibles étaient insuffisantes pour évaluer le risque d’extinction de 20,6% supplémentaires d’espèces de poissons. Les eaux européennes, longtemps considérées inépuisables, sont aujourd’hui exsangues. Selon l’Agence européenne pour l’environnement en 2019, la situation est jugée « problématique » dans 84% des zones étudiées, tandis que 65% des fonds marins prétendument « protégés » demeurent en condition « défavorable ». Dans l’Atlantique Nord, 90% des espèces marines de prédateurs ont disparu depuis 1900. En mer du Nord, la biomasse actuelle des poissons pesant entre 4 et 16 kilogrammes a enregistré une chute massive de 97,4% par rapport à la période préindustrielle. Ce déclin atteint 99,2% pour les poissons pesant entre 16 et 66 kilogrammes. 

La pêche européenne aujourd’hui

L’Union européenne contribue à 5,2% des captures mondiales avec 4,1 millions de tonnes de poissons pêchés en 2019. La pêche, l’aquaculture et la transformation des produits de la mer contribuent à moins de 1% du PIB de l’UE, génèrent environ 267 000 emplois et 6,3 milliards d’euros de recettes chaque année, selon la Cour des comptes européenne. En volume, les États membres qui dominent le marché sont l’Espagne, le Danemark, la France et les Pays-Bas. 

Selon l’INSEE en France, le secteur de la pêche et de l’aquaculture représente plus de 640 000 tonnes produites pour une valeur d’environ 1,7 milliard d’euros (Md€), avec la Bretagne comme première région de pêche (environ un tiers des volumes). La contribution du secteur de la pêche au PIB français est faible (moins de 1%). Les trois espèces les plus vendues en France en tonnage sont le thon, l’huître et la moule. Les Français consomment environ 33,5 kg de produits de la mer par habitant par an, dont 24 kg provenant de la pêche. En termes de répartition géographique, 31,5% des navires sont situés sur la façade méditerranéenne, 30,5% en mer du Nord et Manche et 38% sur la façade atlantique.  

La France se démarque de certains pays européens comme l’Allemagne ou les Pays-Bas qui ont orienté leur pêche vers un modèle industriel et standardisé. En effet, la flotte de pêche française est diverse, alliant pêche côtière, pêche hauturière et pêche industrielle. Elle repose sur une grande diversité de métiers (des petits caseyeurs ou ligneurs de quelques mètres jusqu’aux chalutiers surgélateurs de plus de 80 mètres). Toutefois, près de trois quarts des navires français mesurent moins de 12 mètres de long et appartiennent à une flottille considérée comme côtière. Indépendamment de leur taille, plus de la moitié des navires utilisent des arts dormants (63%).

En termes de captures, les chalutiers et senneurs (de fond et pélagiques) représentent 28% des jours en mer et totalisent 47% des captures totales. Entre 1983 et 2013, la flotte métropolitaine est passée de 11 660 à 4654 navires, toutes tailles confondues, témoignant d’un très fort déclin du secteur. Les données par tailles de navires montrent une diminution drastique du nombre de navires de moins de 12 mètres (moins 30% de la flotte entre 1995 et 2020).

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