07 juin 2024
Après la Grèce, la Suède est le deuxième pays européen à annoncer une interdiction du chalutage de fond dans ses aires marines protégées.
Après des décennies de destruction méthodique de la biodiversité marine en mer Baltique, le gouvernement suédois a finalement décidé de mettre fin à la catastrophe écologique.
Le Premier ministre Ulf Kristersson et la ministre du Climat et de l’Environnement Romina Pourmokhtari ont annoncé lors d’une conférence de presse ce mardi 4 juin, l’intention du gouvernement d’interdire le chalutage de fond dans toutes les aires marines protégées et dans l’ensemble des eaux territoriales suédoises Une décision historique, puisqu’il s’agit du premier projet de loi sur l’environnement marin depuis 2009 en Suède. Le gouvernement souhaite également étendre à 30 % la surface des aires marines protégées et interdites au chalutage d’ici 2030, conformément aux objectifs européens.
Semi-fermée et peu profonde, la mer Baltique cristallise tous les enjeux liés à la préservation de l’océan : elle est polluée par les engrais issus de l’agriculture qui s’y accumulent, se réchauffe plus vite que n’importe quelle autre mer, et est confrontée à la surpêche et à la destruction des habitats marins par les chalutiers qui y opèrent. Tous ces phénomènes combinés ont conduit à l’effondrement des stocks de cabillaud, et à la diminution notable des ressources de harengs et de plies sur les dernières années. « Les problèmes de la mer Baltique sont connus depuis longtemps et nous faisons désormais quelque chose pour y remédier », a déclaré le Premier ministre suédois. Une décision sensée, mais qui démontre malheureusement à nouveau que l’inaction climatique, la politique de l’autruche et le retard pris dans l’adoption de politiques de protection de la biodiversité efficaces ont des conséquences très concrètes sur l’environnement et les activités économiques qui en dépendent. Lors de la conférence de presse du 4 juin, la ministre du Climat et de l’Environnement a elle-même mentionné que l’effondrement des stocks de cabillaud dans le Kattegat aurait pu être stoppé si « les bonnes mesures avaient été prises à temps ».
Lors de la conférence internationale Our Ocean, qui se déroulait à Athènes en avril dernier, la Grèce avait fait sensation en annonçant l’interdiction du chalutage de fond dans ses parcs nationaux d’ici 2026, et son interdiction dans toutes les aires marines protégées du pays d’ici 2030. Une nouvelle salvatrice pour l’océan, qui démontre qu’il est possible de mettre en œuvre les recommandations de la Commission européenne pour assurer une protection réelle du principal poumon et thermostat de notre planète.
En ouvrant la voie en Europe, la Grèce avait ainsi mis les autres pays européens face à leur propre inaction. Hervé Berville, secrétaire d’État français chargé de la Mer, présent à Athènes lors de cette annonce, avait d’ailleurs dû louvoyer face à ses interlocuteurs qui le pressaient de faire une annonce similaire pour éviter de souffrir la comparaison en réitérant son opposition à l’interdiction du chalutage de fond dans les aires marines protégées.
La France, qui accueillera la conférence des Nations Unies sur les océans en 2025 à Nice, est particulièrement attendue sur le sujet. Après les annonces de la Grèce et de la Suède, alors que le Royaume-Uni a également commencé à interdire le chalutage de fond dans certaines de ses aires marines protégées, la pression sur le gouvernement français s’accroît. Charge au gouvernement de faire enfin preuve d’une réelle volonté pour protéger l’océan et ceux qui en dépendent, plutôt que de poursuivre dans la défense d’un statu quo qui nous entraîne chaque jour un peu plus près de l’abysse.
Crédit image : @Felid – GoodFon
03 septembre 2024
Après le Royaume-Uni, la Grèce et la Suède, l’Écosse s’attaque à son tour au chalutage de fond et s’apprête à interdire cette pratique dévastatrice pour les fonds marins dans une partie de ses aires marines protégées. Alors que cette tendance européenne se précise pour protéger réellement l’océan, le silence de la France est assourdissant.
18 juillet 2024
BLOOM engage une procédure auprès de la Commission européenne pour s’attaquer au chalutage sur les herbiers de posidonie de Méditerranée et faire respecter le droit européen.
Véritable joyau de la grande bleue, la posidonie constitue un habitat exceptionnel et particulièrement vulnérable. Mais, alors que la France accueillera dans moins d’un an la troisième conférence des Nations unies sur l’océan, elle met tout en œuvre pour déroger au droit européen et maintenir le statu quo pour permettre à des chalutiers d’opérer dans le Parc national de Port-Cros et la rade d’Hyères, quitte à sacrifier des écosystèmes marins exceptionnels dans la manœuvre.
La Commission européenne doit révoquer cette dérogation illégale et mettre fin à l’imposture chaque jour plus criante de la « protection à la française ».
16 avril 2024
Alors que la communauté internationale annonce en ce moment même à Athènes engager des moyens considérables pour protéger effectivement ses eaux et interdire le chalutage de fond dans ses aires marines protégées, BLOOM est contraint de se mobiliser en urgence pour forcer le lobby du chalut à renoncer à poursuivre dans une voie condamnée par la science.