16 avril 2024
Alors que la communauté internationale annonce en ce moment même à Athènes engager des moyens considérables pour protéger effectivement ses eaux et interdire le chalutage de fond dans ses aires marines protégées, BLOOM est contraint de se mobiliser en urgence pour forcer le lobby du chalut à renoncer à poursuivre dans une voie condamnée par la science.
Deux mois après l’adoption de la Feuille de route halieutique bretonne lors du vote qui s’est tenu au Conseil régional de Bretagne mi-février, BLOOM adresse un premier recours gracieux au Conseil régional lui demandant officiellement de retirer ce texte hautement incompatible avec les enjeux de préservation de l’océan et de protection du climat, mais aussi avec les enjeux sociaux d’un secteur en crise qui doit, pour retrouver sa vitalité économique, s’appuyer sur un océan en bonne santé. A rebours de ces enjeux, la feuille de route bretonne porte des objectifs de renouvellement de la flotte et de décarbonation qui ignorent complètement les enjeux de protection des écosystèmes et du climat, sans la moindre considération pour la préservation et le développement de la pêche artisanale.
Pour faire prévaloir les enjeux de protection de l’océan et de transition du secteur de la pêche sur les intérêts des lobbies industriels, BLOOM appelle à un rassemblement le jeudi 18 avril à 12h00 devant le Conseil régional de Bretagne à la veille d’un vote crucial durant lequel les élu.es de la région Bretagne devront se prononcer sur l’interdiction du chalutage de fond dans nos aires marines « protégées » et la mise en place d’une véritable politique de protection de nos eaux.
Alors que l’océan est en surchauffe et que les preuves s’accumulent concernant le caractère néfaste du chalutage sur le climat, les écosystèmes marins, les finances publiques et les emplois, le Conseil régional de Bretagne poursuit en ce début d’année 2024 une politique de l’autruche mortifère, aveugle aux objectifs internationaux établis lors de la COP15 à Montréal et au « Plan d’action pour l’océan » de la Commission européenne.
Dans ce contexte, BLOOM appelle le Conseil régional de Bretagne à la responsabilité et plaide, à l’instar du Royaume-Uni, de la République dominicaine et de la Grèce, pour que le secteur de la pêche passe d’une logique de destruction à une logique de cohabitation, avec une transition sociale et écologique du secteur qui allie protection de l’environnement et justice sociale.
Le 16 février 2024, le Conseil régional de Bretagne adoptait une Feuille de route halieutique bretonne 2024-2027 en dépit d’une mobilisation citoyenne massive appelant le président de la Région Loïg Chesnais-Girard à retirer ce texte et demandant aux élus de le rejeter lors du vote en plénière.
Alors que la transition du secteur de la pêche est urgente pour protéger l’océan et les pêcheurs, la région Bretagne entend, au contraire, mobiliser tous les moyens à sa disposition pour soutenir les industriels et leur permettre de poursuivre leur entreprise de destruction des écosystèmes marins et des emplois.
BLOOM adresse donc par voie d’avocats un recours gracieux au Conseil régional de Bretagne et lui demande de retirer ou d’annuler cette Feuille de route. Dans ce recours, BLOOM démontre notamment que :
Le Conseil régional dispose désormais d’un délai de deux mois pour y répondre. En cas de refus explicite ou tacite, BLOOM l’attaquera en justice.
Par ailleurs, BLOOM appelle à manifester ce jeudi 18 avril à 12h devant le Conseil régional de Bretagne (Hôtel de Courcy) pour que les élu.es de la région se prononcent le lendemain en faveur de la création d’aires marines véritablement « protégées » en France.
Le Conseil régional de Bretagne doit en effet se prononcer ce vendredi 19 avril sur un vœu des écologistes de Bretagne demandant à l’État français de créer des aires marines « réellement » protégées en y interdisant le chalutage de fond et les pêches destructrices.
Or, lors d’une réunion de la « Commission climat » du Conseil régional de Bretagne qui se tenait le 11 avril dernier à Rennes, les élu.es de la majorité se sont prononcés contre ce vœu, refusant d’envisager une interdiction de la technique de pêche la plus destructrice des écosystèmes au sein mêmes des zones désignées pour la protection des écosystèmes marins.
Adopter ce vœu permettrait de signifier au gouvernement, de la part de la région devenue le véritable fief du lobby du chalut, la nécessité d’engager une politique publique de protection de l’océan et de transition du secteur de la pêche fondée sur les recommandations scientifiques et les objectifs établis par la Commission européennes :
Si la région Bretagne avait le courage de prendre le parti des citoyens et de défendre l’intérêt général, le climat et les écosystèmes marins, le gouvernement français n’aurait plus de raisons de bloquer ces mesures élémentaires de protection et de restauration de la santé de l’océan.
Crédit image : P. Danilo Royet – Licence CC BY-SA 4.0 DEED – Attribution-ShareAlike 4.0 International