11 avril 2024
Ce jeudi 11 avril, le Conseil régional de Bretagne a eu une opportunité historique de se prononcer en faveur de la protection de l’océan en appelant le gouvernement à interdire le chalutage dans les aires marines françaises dites “protégées”. Mais, au sein de la Commission climat du Conseil régional, la majorité socialiste a plié devant le lobby du chalut en annonçant son opposition à une telle mesure.
Le 19 avril prochain, les élu.es du Conseil régional de Bretagne auront l’occasion de se ressaisir lors d’un ultime vote en plénière. BLOOM invite les citoyen.nes à se mobiliser en amont de ce vote crucial pour que les élu.es se prononcent en faveur d’une réelle protection de nos eaux, conformément aux recommandations scientifiques et aux objectifs européens et internationaux.
Aujourd’hui, les flottes de pêche peuvent opérer dans plus de 99% des eaux françaises métropolitaines. Cela signifie que des navires aussi destructeurs que les chalutiers peuvent ravager les fonds marins dans la quasi-totalité des aires marines dites « protégées » au mépris des citoyens et des recommandations scientifiques, la prestigieuse revue scientifique NATURE étant allée jusqu’à dénoncer cette hypocrisie française dans un éditorial au vitriol.
Jeudi 11 avril, le Conseil régional de Bretagne détenait une opportunité historique pour changer la donne. Le groupe des Écologistes de Bretagne a en effet soumis au vote un vœu demandant à l’État français de créer de “véritables” aires marines protégées en suivant les recommandations de l’UICN, c’est-à-dire en y interdisant les méthodes de pêche les plus destructrices comme le chalutage de fond.
Rappelons-le, le chalutage est une méthode de pêche qui cumule toutes les tares : il génère 2 à 3 fois moins d’emplois que la petite pêche côtière utilisant des engins sélectifs et est 3 à 4 fois moins rentable qu’elle.
Les demandes des Écologistes de Bretagne relevaient du bon sens :
La région Bretagne, principal fief du lobby du chalut, avait l’opportunité de faire preuve de courage en prenant le parti des citoyens, en défendant l’intérêt général, le climat et les écosystèmes marins. Elle pouvait envoyer un message fort au gouvernement français pour que la protection des écosystèmes marins et la survie de la pêche artisanale deviennent une priorité.
Suite à l’appel de BLOOM, des milliers de citoyens ont interpellé le Président socialiste de la région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, pour lui demander de soutenir le vœu des Écologistes de Bretagne en “Commission climat”, ce qui aurait quasiment garanti son adoption en plénière le 19 avril.
En dépit d’une mobilisation citoyenne massive, la majorité socialiste s’est opposée à ce vœu en expliquant qu’il ne fallait surtout pas agir car… “la question est complexe”. Une décision en totale contradiction avec la position du parti socialiste européen qui s’est engagé à défendre les Objectifs de Développement Durable de l’ONU, illustration criante d’un double discours intolérable.
Compte-tenu de la piètre performance sociale, économique et écologique du chalutage, la position de Loïg Chesnais-Girard et des socialistes bretons semble être fondée sur une confiance aveugle au lobby du chalut, en dépit de l’évidence.
Tout n’est pas perdu pour autant. Le Conseil régional de Bretagne va se prononcer le 19 avril en séance plénière sur le vœu formulé par le groupe des Écologistes de Bretagne. Si la majorité socialiste se ravise et vote en sa faveur, elle peut marquer l’histoire et poser un jalon décisif en faveur de la protection de l’océan et de la pêche artisanale. Pour cela, il lui suffit de cesser de se faire le relais du lobby du chalut, et de se prononcer pour la transition sociale et écologique du secteur de la pêche.