17 février 2024
Un vote très important a eu lieu le vendredi 16 février au soir au Conseil régional de Bretagne. Une feuille de route pour la pêche a été adoptée, ignorant souverainement l’effondrement climatique et biologique en cours ainsi que la petite pêche côtière.
Ce vote rétrograde et sidérant mérite une explication.
Si vous voulez savoir qui, au Conseil régional de Bretagne, roule pour la pêche industrielle financée par l’argent public, pour le chalutage qui alimente la grande distribution en poisson pas cher pour qu’elle augmente ses marges au lieu de rétribuer le travail digne, le vote qui a eu lieu le vendredi 16 février a permis d’en établir la liste.
Rappelons que les pêcheurs artisans étaient contre la feuille de route, comme plus de 40 000 citoyens et les associations de protection de l’environnement.
Mais les lobbies industriels qui servent les intérêts de la grande distribution étaient pour.
Or ce que la grande distribution veut, c’est du volume de poisson pas cher. Mais gardons à l’esprit une chose : le bas prix dont jouit la grande distribution, ce sont les contribuables qui le rendent possible avec leurs impôts.
En réalité, les citoyens payent deux fois le poisson : une 1ère fois avec les subventions, une 2ème fois à l’étal. Nous avons calculé avec l’Institut Rousseau que 63% des aides publiques allouées au secteur de la pêche sur le budget de l’Etat étaient des aides au carburant (206 millions d’euros d’exonérations en 2021).
C’est donc bien les contribuables qui payent la note de gasoil des navires de pêche. Et qui en consomme autant ?
Les chalutiers !
Si nous ne payons pas la facture de carburant de ces bulldozers sous-marins énergivores, ils font faillite. C’est pour sauver leur peau et donc celle de la grande distribution que la Région Bretagne votait vendredi 16 février au soir.
Tout ce gasoil consommé ne pose pas qu’un problème aux finances publiques, mais aussi au climat. Alors qu’ils ne représentent même pas un quart de la flotte de pêche, les chalutiers émettent 57% du CO2 du secteur.
Au moment où le changement climatique et l’effondrement des espèces sur Terre nous somment de repenser toutes nos activités pour les rendre compatibles avec les limites planétaires, où l’océan n’a jamais été aussi chaud depuis l’ère industrielle, une majorité de conseillers régionaux ont donc voté pour maintenir avec NOS IMPOTS la recette du désastre qui impacte des écosystèmes déjà à bout de souffle.
Pour rappel, les eaux européennes sont les plus chalutées du monde et les eaux françaises parmi les moins protégées du globe. Les captures sont effondrées historiquement, ce vote était donc irresponsable.
Le Président de la région Bretagne Loïg Chesnais-Girard et le Vice-Président ‘Mer et littoral’ Daniel Cueff ont refusé de retirer ce texte fait par les lobbies industriels pour les lobbies industriels, qui tente de faire passer des vessies pour des lanternes et un chalut « hydrogène » pour de la pêche écologique !
Les Ecologistes (@EcolosBretagne) sont les seuls à s’être clairement battus contre le texte.
Le RN a tenu des propos confus, europhobes et incompréhensibles mais a également voté contre le texte.
Les autres Ecologistes (@Ecologistes_Bzh – oui, il y a bien deux groupes !), la gauche autonomiste (@Breizhagleiz) et la droite (@Hissonshautbzh / Les Républicains) se sont abstenus.
La majorité de gauche avec la droite macroniste ! (Liste @NousLaBzh)…
Une HONTE.
Au Conseil régional de Bretagne, la majorité de gauche est formée du :
Nous n’en resterons évidemment pas à ce vote désastreux.
Grâce à votre mobilisation :
S’entêter à soutenir les méthodes de pêche les plus destructrices de la ressource, des habitats marins, des emplois et du climat n’est pas le fruit du hasard. C’est le résultat d’un lobbying forcené des pêcheurs industriels qui sont le porte-voix de la grande distribution. C’est une trahison aux intérêts des Français et des pêcheurs artisans qui n’ont pas été consultés ni même mentionnés une seule fois dans le document de 112 pages alors qu’ils représentent la seule pêche « d’avenir » qui soit durable.
Lorsque les organes officiels de représentation des pêcheurs défendent les intérêts non pas de ces derniers mais des industriels de l’alimentaire, les implications sont graves et multiples :
– Cela enferme le secteur de la pêche dans des méthodes brutales pour l’environnement marin et le climat comme le chalutage et les sennes de fond, qui fournissent le « volume » nécessaire aux échelles industrielles ;
– Cela surdétermine le fléchage des fonds publics, contre toute forme de rationalité sociale et économique ;
– Cela verrouille la possibilité même d’obtenir des décisions ambitieuses au plus haut niveau de l’Etat : les représentants des industriels ayant la capacité d’enflammer l’ensemble des pêcheurs sur la base de communications trompeuses, comme cela fut le cas en mars 2023 (avec l’incendie du siège de l’OFB).
– S’entêter dans le chalutage, quoi qu’il en coûte aux contribuables, empêche aussi de mener une véritable politique de protection de la nature et de créer des aires marines « protégées » dignes de ce nom, qui interdiraient les méthodes de pêche à fort impact et les infrastructures industrielles.
L’action de BLOOM en Bretagne, aux côtés de nombreux pêcheurs, élus et associations, ne fait que marquer le début d’une campagne sans relâche contre la déforestation des écosystèmes marins par les chaluts de fond, pour protéger l’océan, le climat, les finances publiques et les emplois en déchalutisant les flottes de pêche et en créant de véritables aires marines protégées.
Nous ne laisserons plus les défenseurs du chalutage industriel climaticide, structurellement déficitaire et dont nos impôts épongent les pertes, chaluter les cerveaux de nos politiques sans se battre et leur opposer des données factuelles.
Une transition sociale et écologique des pêches peut épargner l’océan et créer des emplois.
Défendons-la dès maintenant.
Participez au débat public sur l’avenir de l’océan organisé par la CNDP (la Commission du débat public) pour peser face à ces vagues de mauvaise foi. Nous avons préparé une page spécifique pour expliquer comment participer et mis en ligne la position que nous défendions.
Merci de votre soutien !
13 février 2024
Le Conseil régional de Bretagne s’apprête à voter vendredi 16 février une feuille de route pour le secteur de la pêche et de l’aquaculture à l’horizon 2027 qui déroule un tapis rouge à la pêche industrielle à fort impact écologique et social, sans la moindre considération pour la préservation de la pêche artisanale et des écosystèmes marins.
15 février 2024
Le président de la région Bretagne, M. Chesnais-Girard a répondu à vos nombreuses interpellations. D’abord en privé, avant de faire un communiqué public.
Mauvaise fois, langue de bois…
Il s’est enfoncé.
Ses arguments prouvent que les “responsables” politiques sont prêts à tout pour défendre la destruction de l’océan par les industriels.
18 décembre 2023
Le 28 novembre dernier, une digue de plus a lâché.
Sur le plateau de l’émission « Les super-pouvoirs de l’océan » présentée par Léa Salamé et Hugo Clément, le secrétaire d’État à la mer Hervé Berville a menti aux Françaises et Français de façon répétée et délibérée.