16 février 2023
A l’issue du cinquième congrès international pour les aires marines protégées (IMPAC 5) qui s’est achevé le jeudi 9 février 2023 à Vancouver, le Canada a annoncé l’interdiction des engins de pêche traînants ainsi que celle de l’exploitation et exploration minière dans ses nouvelles aires marines protégées fédérales.
En établissant une liste précise des activités à bannir des aires marines protégées, la norme de protection des aires marines protégées (AMP) pour 20231Gouvernement du Canada (2023) Aires marines protégées fédérales : norme de protection 2023 du Canada se rapproche des standards internationaux proposés par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui engage les États à bannir toutes les activités industrielles, y compris la pêche industrielle, de l’ensemble des espaces protégés.
De son côté, la France, qui a pourtant participé activement au congrès grâce à la délégation d’agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), n’a toujours pas établi une telle liste, et demeure sourde aux recommandations internationales pour protéger le vivant, le climat et les emplois de la pêche artisanale.
La décision du Canada précède de quelques jours une annonce majeure de l’Union européenne pour protéger réellement l’océan, actuellement pollué, surexploité et soumis au passage incessant de méthodes de pêche destructrices tractées sur les fonds marins, comme le chalutage, la drague ou la senne démersale.
Le 21 février prochain, la Commission européenne devrait enfin présenter officiellement, après des années de blocage par les lobbies de la pêche industrielle, son « plan d’action pour l’océan ». Celui-ci devrait proposer aux États membres d’interdire les pêches destructrices, notamment le chalutage de fond, dans les aires marines protégées au plus tard en 20302LEAK: EU biodiversity plan aims to ban bottom trawling in protected areas. Le Royaume-Uni, quant à lui, a déjà interdit le chalutage de fond dans certaines de ses AMP et entend désormais étendre cette interdiction à 13 aires marines supplémentaires3Formal Consultation – MMO management of fishing activity impacts in marine protected areas – Stage 2.
Dans ce contexte, la France, qui accueillera pourtant la prochaine Conférence des Nations unies sur l’Océan à Nice en Juin 20254Emmanuel Macron sur twitter : https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1624076185314512898, fait pâle figure. Le gouvernement français n’a toujours pas établi un cadre normatif et réglementaire clair qui précise sans aucune ambiguïté, les activités interdites dans l’ensemble des AMP françaises.
Une étude récente de BLOOM montre la vacuité des aires marines protégées « à la française » qui sont de véritables coquilles vides. La COP15 à Montréal en décembre dernier a acté que 30% de l’océan devait être protégé d’ici 2030, mais encore faut-il que ce ne soit pas selon les normes françaises de protection qui autorisent les méthodes de pêche destructrices, les extractions et installations industrielles en tous genres.
19 décembre 2022
La France a atteint ses objectifs : s’assurer que l’accord mondial censé mettre un terme à l’effondrement du vivant, que les 195 États membres de la Convention sur la diversité biologique viennent d’adopter à Montréal, jette de la poudre aux yeux avec des objectifs chiffrés de protection spectaculaire (30% d’ici 2030) sans que le texte ne contienne la moindre indication de ce que signifie « protéger ». La France avait réussi, avant la COP, à saboter de l’intérieur de l’UE l’objectif de 10% de protection « stricte » au niveau mondial, alors que c’est la mesure la plus efficace pour régénérer la vie marine, elle vient en outre d’anéantir la possibilité d’unifier la communauté internationale sur une définition précise et sans ambiguïté de ce que signifie « protéger la nature ». C’est une page sombre qui s’ouvre pour ce qu’il reste de biodiversité sur Terre.
16 février 2023
Le Canada a annoncé l’interdiction des engins de pêche traînants ainsi que celle de l’exploitation et exploration minière dans ses nouvelles aires marines protégées fédérales, à l’issue du cinquième congrès international pour les aires marines protégées (IMPAC 5). Des mesures encourageantes mais encore loin d’êtres parfaites.
03 février 2023
Alors que s’ouvre aujourd’hui à Vancouver la conférence internationale sur les aires marines protégées, BLOOM sort une analyse inédite embarrassante pour la France puisqu’elle révèle que le mille-feuilles administratif particulièrement complexe qui caractérise le réseau d’aires marines dites « protégées » de l’Hexagone est une caricature d’inefficacité qui ne correspond à aucun critère international et échoue entièrement à protéger l’océan.