16 février 2024
Malgré la forte mobilisation des pêcheurs artisans, des associations, des élus de divers bords et des citoyens sur les réseaux sociaux et à Saint-Malo en matinée du 15 février (environ 200 personnes présentes), le Président de région Loïg Chesnais-Girard n’a toujours pas annoncé retirer ce qui est devenu la pomme de discorde : la « feuille de route halieutique ».
Ce plan d’action pour la filière pêche et aquacole plaide notamment pour une réintroduction des aides publiques les plus néfastes, c’est-à-dire celles soutenant la construction de navires et qui ont historiquement conduit à la ruine sociale et écologique du secteur de la pêche. (Voir notre communiqué du 13 février).
La feuille de route de la région Bretagne, concoctée dans la plus grande opacité, n’était pas consultable publiquement jusqu’à ce que les médias Splann et Reporterre la mettent en ligne . C’est ainsi que les pêcheurs artisans ont découvert que la feuille de route les ignorait souverainement, bien qu’ils représentent les trois quarts des navires de pêche.
« Ce plan d’action pour le secteur de la pêche est en tous points sidérant tant il est enfermé dans une vision productiviste appartenant au passé » a déclaré Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM. « Il est injustifiable socialement et scientifiquement. Il ne s’appuie sur aucune rationalité et ne cherche en rien à bénéficier à la société. C’est un plan de sauvegarde des privilèges de la pêche industrielle et de son modèle écocide. Ni plus, ni moins. Maintenir cette feuille de route relève du déni démocratique« .
La mobilisation orchestrée par BLOOM, y compris la manifestation organisée hier, le 15 février en matinée à Saint-Malo avec l’association Pleine Mer contre le navire-usine géant « Annelies Ilena », a rencontré un important écho médiatique.
Étaient présents, entre autres :
Interpellés par les pêcheurs, par plus de 42 000 citoyens, de nombreux élus et associations, le président de la région Bretagne Loïg Chesnais-Girard et le vice-président Mer et Littoral Daniel Cueff n’ont toujours pas annoncé retirer la feuille de route qui devrait être votée vendredi 16 février dans l’après-midi. Au lieu de cela, le 14 février M. Loïg Chesnais-Girard répondait en privé aux interpellations citoyennes avec des arguments que nous avons réfutés ici . Dans la matinée du 15 février, ce dernier a publié un communiqué qui réaffirme son soutien aux pêcheurs industriels, qui sont, de facto, les seuls gagnants de cette feuille de route.
Notons que si M. Chesnais-Girard appliquait réellement ce qu’il prône, c’est-à-dire « un débat apaisé basé sur des informations vérifiées« , il retirerait immédiatement cette feuille de route biaisée et annoncerait un processus citoyen transparent et transpartisan pour en élaborer une qui soit à la hauteur des enjeux de transition sociale et écologique du secteur de la pêche.
C’est précisément pour produire une vision objective de la performance des flottes de pêche françaises que BLOOM a monté un groupement de recherche interdisciplinaire et produit le premier bilan multi-critères du secteur. Lire nos résultats ici « Changer de cap ».
En attendant qu’un volontarisme de rationalité atteigne la présidence de la région Bretagne, BLOOM s’adapte à la situation et suivra de Rennes la session publique du Conseil régional de Bretagne pour en assurer un suivi citoyen.
Photo ©Margot L’Hermite.
17 février 2024
Un vote très important a eu lieu le vendredi 16 février au soir au Conseil régional de Bretagne. Une feuille de route pour la pêche a été adoptée, ignorant souverainement l’effondrement climatique et biologique en cours ainsi que la petite pêche côtière.
Ce vote rétrograde et sidérant mérite une explication.
18 février 2024
Réponse au Conseiller régional de Bretagne M. Daniel Cueff qui a affirmé de façon erronée sur Linkedin le 17 février 2024 que « la Région Bretagne est uniquement concentrée sur la pêche artisanale et sa durabilité » et que les Bretons ne sont « pas concernés par la pêche industrielle ».
13 février 2024
Le Conseil régional de Bretagne s’apprête à voter vendredi 16 février une feuille de route pour le secteur de la pêche et de l’aquaculture à l’horizon 2027 qui déroule un tapis rouge à la pêche industrielle à fort impact écologique et social, sans la moindre considération pour la préservation de la pêche artisanale et des écosystèmes marins.