08 janvier 2025
À cinq mois jour pour jour du lancement de la Conférence des Nations Unies sur l’océan accueillie par la France, BLOOM lance le radar du chalutage dans les aires marines françaises supposément « protégées ». Cet outil rend visible la destruction massive occasionnée par le chalutage de fond sur des écosystèmes vulnérables et précieux. Cette technique de pêche destructrice pour la biodiversité, le climat et la justice sociale se déroule aujourd’hui avec la bénédiction de l’État, qui autorise le chalutage dans les aires marines dites « protégées ».
Alors que les recommandations scientifiques sont sans équivoque et soulignent l’urgence à interdire le chalutage dans les aires marines « protégées », tous les regards sont rivés vers la France qui, en tant que deuxième puissance maritime mondiale et hôte de cette conférence internationale, doit mettre fin à l’imposture de la protection « à la française » et mettre en œuvre une véritable protection de l’océan.
Le radar du chalutage dans les aires marines dites « protégées » lancé par BLOOM à l’orée de cette année 2025, décrétée « Année de la Mer » par le Président de la République, a vocation à rendre compte factuellement, jour après jour, du passage incessant de chalutiers de fond au sein d’espaces censés être protégés de ces bulldozers des mers qui raclent les fonds à l’aide de filets lestés, détruisent les écosystèmes sur leur passage, et anéantissent le puits de carbone océanique en libérant le carbone emprisonné dans les sédiments marins.
Ce radar estime la surface raclée en kilomètres carrés (km²) par les chalutiers de fond opérant dans les aires marines protégées de France métropolitaine, sur la base des données publiées par la plateforme Global Fishing Watch, à partir du 1er janvier 2025. En proposant des comparaisons en termes de surface avec des villes, départements, et lieux emblématiques, ce radar met en lumière la supercherie que représente ce modèle de « protection à la française », pensé par et pour le lobby du chalut.
Le chalutage de fond a des impacts massifs sur les écosystèmes, qui sont pulvérisés par le passage de filets lestés, mais aussi sur le climat, ces engins perturbant les sédiments qui sont pourtant des puits de carbone essentiels : en effet, les cinq premiers centimètres de sédiments stockent, à l’échelle planétaire, l’équivalent de dix années d’émissions annuelles mondiales de carbone. Ainsi, chaque année dans le monde, le chalutage de fond contribue à relâcher quelques 370 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, soit les émissions annuelles de la France ! Le chalutage de fond détruit les habitats marins, joue un rôle majeur dans la surexploitation des stocks et occasionne la capture de nombreuses espèces non-ciblées, en raison de son manque de sélectivité.
Une aire marine véritablement protégée doit justement permettre la protection et la restauration des écosystèmes marins : selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, une aire marine ne peut être considérée comme « protégée » que si elle interdit toute activité ou infrastructure industrielle, dont la pêche industrielle et le chalutage de fond. Les scientifiques du GIEC et de l’IPBES recommandent ainsi explicitement la mise en place d’un réseau cohérent d’aires marines protégées pour lutter contre le dérèglement climatique et l’effondrement de la biodiversité.
Alors que la France et l’Europe se réchauffent deux fois plus vite que la moyenne mondiale, la France, en tant que première puissance maritime européenne, et deuxième puissance maritime mondiale, a une responsabilité particulière. En accueillant la conférence des Nations unies pour l’Océan, la France doit se montrer à la hauteur de la tâche et mettre en œuvre de vraies aires marines protégées. Le compte à rebours est lancé.
16 décembre 2024
La semaine dernière, l’équipe de BLOOM a pris en flagrant délit de ravage environnemental dans une aire marine supposément « protégée » des navires gigantesques faisant jusqu’à 142 mètres de longueur. Notre enquête inédite, publiée samedi 14 décembre, révèle la concentration stupéfiante de navires-usines, majoritairement néerlandais, pillant les eaux faussement « protégées » de la zone Natura 2000 des Bancs des Flandres, située entre Dunkerque et Douvres, grâce à la complicité des autorités françaises. BLOOM a révélé dans une vidéo déjà vue plus de 890 000 de fois le massacre industriel qui se déroule à seulement quelques kilomètres de la côte, sous les yeux impuissants des pêcheurs artisans. Nous révélons également un « aspirateur à poissons » permettant aux navires géants d’aspirer les animaux vivants sans même relever les filets : une démesure industrielle écœurante pour les pêcheurs côtiers. Chaque jour, des millions d’animaux marins sont prélevés dans les zones « protégées » grâce à la volonté du gouvernement de protéger les industriels plutôt que les écosystèmes marins et le climat. Après avoir pillé les eaux devant Calais, l’armada de chalutiers géants vient de faire cap vers la Normandie et d’entamer la razzia entre Dieppe et Fécamp.
26 mars 2024
En démontrant que les méthodes de pêche les plus destructrices, comme le chalutage de fond, sévissent quotidiennement dans les aires marines supposément protégées d’Europe, BLOOM publie une étude scientifique majeure qui met en lumière le chemin qu’il reste à parcourir à l’Union européenne pour atteindre ses objectifs de protection et de restauration des écosystèmes marins.
25 janvier 2024
Alors que le secteur de la pêche artisanale, en crise, n’a pas d’autre défenseur que les ONG environnementales, BLOOM saisit aujourd’hui l’ARCOM et le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) pour dénoncer la communication mensongère et favorable aux pêches industrielles du secrétaire d’État Hervé Berville lors de l’émission de France 2 du 28 novembre 2023 sur « les super-pouvoirs de l’océan » et pour s’assurer que des sanctions et mesures adaptées seront prises pour garantir une information de qualité.