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07 octobre 2022

La pêche industrielle à l’assaut des aires marines dites « protégées »

Aujourd’hui, près de la moitié de la pêche industrielle ayant lieu dans la Zone économique exclusive française (ZEE) se déroule dans des zones dites « protégées », en dépit de l’urgence absolue de répondre à la crise climatique et à l’effondrement de la biodiversité. Ainsi, malgré les engagements de l’Union européenne et de la France de protéger 30% de leurs eaux, dont un tiers en « protection stricte », la vaste majorité des aires marines dites « protégées » françaises ne limite aucunement les pratiques de pêche les plus destructrices et les plus énergivores.

En février 2022, le Président de la République Emmanuel Macron annonçait lors du One Ocean Summit l’extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes, clamant haut et fort que la France avait ainsi « créé la deuxième plus grande aire marine protégée au monde », « dépassé l’objectif de 30% des espaces maritimes et terrestres français en aires protégées (33 %) », et « contribué fortement à l’objectif de protection des espaces emblématiques en protection forte ». Derrière ce tableau idyllique, la réalité est tout autre.

Une imposture écologique

Nous avons enquêté pour évaluer l’efficacité des aires marines dites « protégées ». Le résultat est sans appel : le mille-feuille administratif français des aires marines dites « protégées » n’a à peu près aucun impact sur les stratégies de pêche des navires opérant dans les eaux de France métropolitaine (1).

carte de France des zones pêchées et des AMP superposées

Au sein de la zone économique exclusive de France métropolitaine, les navires de pêche industriels opèrent sans que l’existence d’une aire marine dite « protégée » ne change quoi que ce soit à leurs stratégies et trajectoires.

En 2021, la pêche industrielle a ainsi consacré près de la moitié de son temps (47%) à pêcher dans les aires marines dites « protégées » de France métropolitaine ! Les plus gros navires de pêche européens, comme le CAROLIEN (126 mètres de long) de la puissante entreprise néerlandaise Cornelis Vrolijk, y cumulent plusieurs centaines d’heures de pêche chaque année.

En 2021, près de 50% des heures de pêche industrielle étaient concentrées dans des aires marines dites « protégées », alors que ces zones ne représentent que 43,5% de la ZEE de France métropolitaine.

À lire aussi :

Les résultats détaillés de l’étude de BLOOM.

Nos demandes

Conformément à l’appel publié par désormais plus de 300 scientifiques (2), et en accord avec les recommandations de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) (3), la France doit interdire la pêche industrielle — c’est-à-dire tous les navires de plus de 12m et/ou utilisant des engins de pêche dits « traînants » — dans l’ensemble de ses aires marines « protégées ».

En amont de la COP 15 de la Convention sur la diversité biologique (4), qui se tiendra à Montréal du 5 au 17 décembre 2022, la France doit aligner ses paroles et ses actes. Elle doit se prononcer sur la scène européenne et internationale pour l’interdiction de la pêche industrielle dans au moins 30% de l’océan, et pour une « protection stricte » dans au moins 10% de ses eaux.

À lire aussi :

→ Citoyens, faites entendre votre voix en signant notre pétition « Pour des aires marines vraiment protégées »

(1) Le Programme des Nations unies pour l’environnement met à disposition une cartographie des aires marines dites « protégées » au sein de son World Conservation Monitoring Centre. Nous avons croisé cette cartographie avec les données de Global Fishing Watch, qui fournissent les coordonnées GPS des navires de pêche de plus de 15 mètres opérant dans les eaux de France métropolitaine.

(2) BLOOM (2022) Plus de 300 scientifiques demandent l’interdiction des méthodes de pêche destructrices et les activités industrielles dans les aires marines protégées.

(3) UICN (2020) Congrès mondial de la nature. Marseille. Orientations pour identifier la pêche industrielle incompatible avec les aires protégées

(4) Convention sur la diversité biologique (2022) 2020 UN Biodiversity Conference. COP 15

 

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