Association Bloom

Contre la destruction de l'océan, du climat et des pêcheurs artisans

Une ONG 100% efficace

Vous mobiliser Faire un don

12 septembre 2022

Plus de 250 scientifiques demandent l’interdiction des méthodes de pêche destructrices et les activités industrielles dans les aires marines protégées

Communiqué de presse – Paris – Bruxelles, le 12 septembre 2022

Alors que des chercheurs viennent de montrer que la forêt amazonienne émettait désormais plus de CO2 qu’elle n’en absorbait, plus de 250 scientifiques du monde entier appellent les institutions européennes et les États membres de l’UE à protéger véritablement l’océan, le climat et la biodiversité marine en « interdisant toutes les méthodes de pêche destructrices et les activités industrielles dans les aires marines protégées« .

La « Déclaration de soutien » inédite des scientifiques rappelle aux institutions européennes que les aires marines protégées (AMP) actuelles de l’UE sont à peine protégées et ne présentent donc aucun bénéfice écologique. Depuis le printemps 2021, la Commission européenne est censée publier son « Plan d’Action pour l’Océan« , mais les pressions intenses exercées par les lobbies de la pêche industrielle ont jusqu’à présent réussi à retarder la publication de cette feuille de route hautement stratégique. Le Plan d’action pour l’Océan devrait proposer des réformes systémiques pour protéger les écosystèmes marins et les ressources halieutiques des activités humaines destructrices et freiner la perte de biodiversité, la destruction des habitats et le dérèglement climatique.

Au moment où les États membres de l’UE se réunissent la semaine prochaine à Bruxelles pour arrêter leur position commune en matière de protection de la nature en vue de la quinzième réunion de la Convention sur la Diversité Biologique (Montréal, 5-17 décembre 2022), les scientifiques soulignent que l’UE forme « la plus grande zone maritime au monde » et qu’elle est donc « dans une position unique pour montrer la voie en interdisant le chalutage de fond dans son réseau d’aires marines prétendument ‘protégées’. »

Après un été de records de sécheresse, d’incendies, de tempêtes et d’inondations, le moment est venu pour la Commission européenne de tracer, avec son « Plan d’Action », un chemin résolument ambitieux pour la conservation de l’océan de façon à sortir du désastreux statu quo actuel.

Parallèlement, les États européens doivent adopter la semaine prochaine au Conseil de l’UE leur position commune de négociation en amont de la réunion de la Convention sur la Diversité Biologique (5-17 décembre, Montréal). En toute logique et cohérence avec la Stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030, le Conseil devrait déjà s’être accordé sur un minimum de 30% de véritables aires marines protégées, dont 10% en zones strictement protégées, sans aucun prélèvement (zones de « no-take »). Malheureusement, la Belgique est actuellement le seul État membre à plaider haut et fort pour un tel niveau d’ambition. Le silence de la France, 2ème puissance maritime mondiale, est assourdissant, ce qui est d’autant plus remarquable qu’il s’inscrit à l’opposé de la communication renforcée d’Emmanuel Macron sur la protection marine avant l’élection présidentielle.

En savoir plus sur l’imposture écologique d’Emmanuel Macron sur les aires marines protégées

À ce jour, les méthodes de pêche hautement destructrices telles que les chalutiers de fond, les dragueurs ou les senneurs démersaux sont toujours autorisées à opérer dans les soi-disant « aires marines protégées » de l’UE, appauvrissant ainsi la biodiversité marine et libérant le dioxyde de carbone des sédiments océaniques.

En 2020, la Commission européenne avait déjà prévenu que moins de 1% des eaux européennes étaient strictement et efficacement protégées. De même, la Cour des comptes de l’UE soulignait que « les zones marines protégées de l’UE offrent en pratique peu de protection« . Une étude a même révélé que 86 % des eaux européennes « protégées » faisaient l’objet d’un chalutage intensif, tandis qu’une autre publication scientifique a montré que dans plus de deux tiers des AMP d’Europe du Nord, le chalutage était 1,4 fois plus intense à l’intérieur de la zone dite « protégée » qu’à l’extérieur.

Face à cet état de fait, les scientifiques soulignent dans leur déclaration collective que « la transition vers une pêche à faible impact et la protection de 30% de la zone économique exclusive (ZEE) de l’UE via un réseau d’aires marines protégées d’ici 2030 (dont 10% en protection stricte « no-take ») contribueraient à restaurer la biodiversité marine européenne, à reconstituer les pêcheries épuisées, à redonner vie aux petites pêches côtières en souffrance et aux équilibres économiques qu’elles génèrent et seraient facilement financées par la réorientation des subventions publiques néfastes accordées au secteur de la pêche dans l’UE”.

En 2021, le GIEC et l’IPBES ont averti dans un rapport coparrainé sur la biodiversité et le changement climatique que « la perturbation du carbone des sédiments marins jusqu’alors non perturbés par le chalutage était estimée libérer l’équivalent de 15 à 20% du CO2 atmosphérique absorbé annuellement par l’océan« . Une fois encore, la science est claire. Ce dont nous avons maintenant besoin, ce sont des actions fortes, claires et concrètes pour sauver le climat et la biodiversité.

→ BLOOM a lancé une pétition adressée à Emmanuel Macron pour obtenir des Aires marines réellement ‘protégées’

 

Pour en savoir plus

La France s’illustre par sa médiocrité en matière de protection de la biodiversité océanique. Bien que notre pays forme la deuxième puissance maritime mondiale après les États-Unis, nous sommes classés au 17ème rang en ce qui concerne notre ratio d’aires marines protégées : contrairement aux États-Unis qui protègent 23% de leur ZEE (zone économique exclusive) ou au Royaume-Uni qui a sanctuarisé 39% de ses eaux (voir le MPA Atlas), la France en protège moins de 4%. Ces aires protégées se situent majoritairement dans des zones éloignées et peu fréquentées comme l’Océan austral.

En France métropolitaine, loin des annonces claironnées par le Président Macron que la France protège “plus de 30%” de son territoire marin, le pourcentage de protection tombe à un niveau quasiment inexistant :  en Manche, Atlantique et Mer du Nord, seul 0,005% des eaux françaises sont totalement protégées.

Vous aussi, agissez pour l'Océan !

Faire un don
Réservation en ligne
Je réserve un hôtel solidaire

Je réserve un hôtel solidaire

Achat solidaire
Je fais un achat solidaire

Je fais un achat solidaire

Mobilisation
Je défends les combats de BLOOM

Je défends les combats de BLOOM

Contre-pouvoir citoyen
J’alerte les décideurs

J’alerte les décideurs