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28 juin 2025

Le conseil régional de Bretagne trahit une nouvelle fois les pêcheurs artisans et abat ses cartes pour défendre la pêche industrielle

Ce vendredi 27 juin, au conseil régional de Bretagne, les élu.es écologistes défendaient un vœu pour l’interdiction des navires industriels de plus de 25 mètres dans la bande côtière des 12 milles nautiques, ces espaces marins clefs soumis à la pêche intensive des méga-chalutiers et à leurs effets dévastateurs sur la biodiversité et les emplois. Ce vœu intervient quelques jours après l’adoption de la même mesure au conseil régional de Normandie. Mais comme à son habitude, la majorité de Loïg Chesnais Girard, Président du conseil régional de Bretagne, et en particulier son vice-président à la mer, Daniel Cueff, un élu auto-proclamé « écologiste » qui a trahi sa propre liste et provoqué l’ire citoyenne en rejoignant le groupe socialiste majoritaire, ont montré jusqu’où ils étaient prêts à aller pour défendre les intérêts des armements industriels : ils ont rejeté le vœu qui aurait permis de mettre à l’abri d’une concurrence déloyale 97% des unités de pêche française qui font moins de 25 mètres et se voient piller les ressources par 3% des navires faisant plus de 25 mètres. Loïg Chesnais-Girard et Daniel Cueff, suivis par les élu.es de la majorité, n’ont pas seulement trahi les pêcheurs français, ils en ont profité pour franchir une nouvelle étape dans leur chasse aux sorcières contre les élu.es écologistes : Daniel Cueff a attaqué ad-hominem, de façon insultante et diffamatoire, l’élue écologiste Claire Desmares, accusée de « nuire » à la Bretagne. Le trumpisme breton a trouvé son incarnation, faisant des dégâts considérables sur le débat public et la qualité de la vie politique régionale.

La destruction des écosystèmes, des ressources marines et de la petite pêche côtière se poursuivra donc, avec la bénédiction du conseil régional de Bretagne. Alors que les élu·es écologistes proposaient un vœu de bon sens, soutenu par la profession — interdire l’accès des navires de plus de 25 mètres à la bande côtière des 12 milles nautiques — la majorité régionale, par la voix de Daniel Cueff, vice-président à la mer, a rejeté cette mesure indispensable.

Plutôt que d’écouter les pêcheurs artisans, et de s’inscrire dans la préservation cruciale de toutes les zones littorales côtières, la majorité de Loïg Chesnais-Girard a choisi de discréditer les auteurs du vœu par des attaques ad hominem, en les accusant de plagiat, et de “nuire” à la Bretagne au motif de la proximité du texte avec les positions défendues publiquement par BLOOM. Cette dérive inacceptable des pratiques politiques en dit long sur l’effondrement de la notion même d’intérêt général. Rappelons de ce fait quelques notions essentielles.

– ⁠D’abord, BLOOM est une ONG scientifique dont toutes les positions sont fondées dans une réalité factuelle et établie scientifiquement. Nous défendons une vision du monde dans laquelle les activités économiques maximisent les bénéfices sociaux et minimisent les impacts environnementaux. Le bon sens humain, écologique et économique plaide objectivement pour la défense prioritaire des activités artisanales de pêche (moins de 12 m). En cela, nous entrons en lutte ouverte avec le système politique qui domine encore actuellement et qui a pris parti pour les réseaux puissants d’industriels de la pêche, malgré leur destructivité sur le milieu marin, l’emploi, les finances publiques et la démocratie (voir les multiples travaux de BLOOM).

– ⁠Ensuite, défendre l’interdiction des navires de plus de 25 mètres de la bande côtière est une mesure soutenue par les professionnels de la pêche eux-mêmes.

– Cette mesure évidente, qui finira par s’imposer malgré le pacte de corruption morale passée entre les industriels de la pêche et certains politiques, a été soutenue de manière transpartisane par de nombreux groupes politiques français aussi bien au Sénat (PPL Ollivier), qu’à l’Assemblée nationale (PPL Pahun, PPL Guetté, proposition de résolution européenne proposée par Anna Pic). Au sein même de la majorité de Loïg Chesnais Girard, la conseillère régionale Claudia Rouaux a d’ailleurs signé la proposition de loi Pahun qui porte cette mesure. En 2023, le président du groupe politique RENEW au Parlement européen, Stéphane Séjourné, s’était également prononcé en faveur de cette mesure.

– la communauté scientifique soutient largement les ONG et notamment BLOOM après les attaques incessantes dont nous sommes la cible de la part des lobbies de la pêche industrielle. Dans une tribune collective parue dans le journal Le Monde, universitaires et chercheurs rappellent que même s’ils n’ont pas vocation à adouber les stratégies militantes des ONG, force pour eux de constater que seules les ONG portent aujourd’hui dans l’espace public des propositions fondées sur les connaissances qu’ils produisent.

Quatre jours plus tôt, le 23 juin, le conseil régional de Normandie, porté par son Président Hervé Morin, a lui fait le choix d’écouter les demandes des pêcheurs et votait à l’unanimité l’interdiction des navires de plus de 25 mètres dans la bande côtière des 12 milles nautiques en Manche-est. Contrairement à la posture sur laquelle s’arc-boutent les défenseurs de la pêche industrielle, cette mesure est soutenue par le Comité des pêches de Normandie, qui alerte depuis des années sur la pression insoutenable exercée par les navires industriels sur les ressources côtières, en particulier dans la Manche. Ces énormes chalutiers, conçus pour pêcher au large, viennent en effet concurrencer de manière déloyale les petits bateaux dans leurs propres zones de pêche, menaçant directement l’équilibre économique et social des littoraux.

Actant son rôle de courroie de transmission des lobbies de la pêche industrielle en Bretagne, Daniel Cueff a préféré voir dans ce vœu contre l’effondrement des ressources halieutiques et de la petite pêche côtière un “piège terrible”. Conscient de ses actes, il a même prédit l’issue de sa posture indéfendable en proclamant avec lucidité : “si nous refusons ce vœu on dira : vous voyez, encore une fois la Bretagne prône la pêche industrielle”. De fait, un acte vaut 1000 mots. Les pêcheurs côtiers savent désormais pour qui roule, dans les faits, la majorité des élu.es bretons. Les pêcheurs feraient bien de se méfier de la propagande anti-BLOOM et anti-élu.es écologistes que les structures de pouvoir alimentent en vue de scinder BLOOM des pêcheurs. Les alliés des pêches industrielles paniquent à l’idée d’une alliance de BLOOM avec eux car ils savent qu’elle serait de nature à renverser la table.

Les paroles passent, les faits restent : au détriment de la pêche artisanale et des emplois français, la Bretagne prend une nouvelle fois la défense des lobbies de la pêche industrielle, tout en prétendant que celle-ci n’existe pas dans la région, et porte un coup fatal à la crédibilité de la politique régionale en matière de sauvegarde de la pêche.

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