21 novembre 2023
Confronté à la critique sur sa politique de déploiement de projets fossiles, TotalEnergies a pour réponse systématique que l’entreprise sera « neutre en carbone » à l’horizon 2050, laissant entendre que cela constitue un engagement suffisant pour répondre au dérèglement climatique et rester sous les 1,5°C de réchauffement global.
C’est faux.
Et c’est extrêmement dangereux.
TotalEnergies fait l’impasse sur un concept clé de l’atténuation du changement climatique, celui de « budget carbone », méprisant autant les conclusions et recommandations scientifiques internationales que les médias, les politiques et les citoyens. Une stratégie de communication délétère de TotalEnergies, qui est loin d’en être à son coup d’essai en matière de greenwashing.
Ce mensonge par omission est au centre d’un nouveau rapport que BLOOM publie aujourd’hui pour dénoncer la stratégie cynique de TotalEnergies qui n’a AUCUNE intention de respecter l’Accord de Paris et de réduire ses émissions d’ici 2050, au contraire.
Au lieu de réduire ses émissions de CO2 de 45% d’ici 2030 comme ce que recommande le GIEC, TotalEnergies les maintiendra au niveau actuel en ouvrant de nouveaux sites d’exploitation d’énergies fossiles. La major pétrolière peut assurer être « neutre en carbone » le matin du 1er Janvier 2050 en ayant fermé tous ses sites d’exploitation la veille, étant donné que Total ne s’est nullement engagée à ne pas détruire le climat d’ici le 31 déc 2049.
En effet, depuis l’Accord de Paris, TotalEnergies n’a pas une seule fois prononcé les termes « budget carbone » dans ses communications publiques, que BLOOM a passées au crible pour évaluer factuellement le niveau de cynisme de l’entreprise.
C’est l’un des résultats inédits de notre rapport.
Le choix cynique de TotalEnergies aura des conséquences sur la vie, et potentiellement la mort, de millions de personnes. C’est un choix criminel.
La lutte contre le changement climatique passe par le déploiement d’un objectif, le « net zéro », et d’un outil, le « budget carbone ».
Comme le soulignent le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les notions de « net zéro » et de « budget carbone » constituent les deux faces indissociables d’une même pièce et requièrent, pour respecter l’Accord de Paris :
Or si TotalEnergies nous promet bien d’atteindre le troisième objectif de « net zéro en 2050 », la major pétrolière piétine le premier en lançant de nouveaux projets d’extractions fossiles à tout bout de champ et ne dit rien sur le deuxième, à savoir la nécessaire réduction de ses émissions d’ici là et dès à présent. TotalEnergies ne prend jamais en compte la notion pourtant centrale de « budget carbone » dans ses documents et trajectoires en lien avec le climat.
A rebours de toutes les recommandations scientifiques, TotalEnergies annonce même que ses émissions resteront constantes jusqu’en 2030 au moins (1), et que sa production d’hydrocarbures augmentera de 15% d’ici là (2), avec le développement de dizaines de bombes climatiques et de nouveaux projets d’extraction d’énergies fossiles en Afrique du Sud (TEEPSA), au Qatar (North Field), en Papouasie Nouvelle-Guinée (Papua LNG), ou encore en Ouganda et en Tanzanie (EACOP), entre autres (3).
En poursuivant ses choix irresponsables d’investissement dans les énergies fossiles et en refusant de s’engager sur une baisse immédiate d’émissions compatible avec le respect d’un budget carbone déterminé par les scientifiques pour répondre à l’Accord de Paris, TotalEnergies alimente le chaos climatique. L’affichage trompeur du seul objectif de « net zéro en 2050 » ne parvient pas à masquer le choix délétère de TotalEnergies.
En d’autres termes, si TotalEnergies s’engage à être neutre en carbone en 2050, sa stratégie d’investissement nous mène vers la catastrophe climatique par la multiplication de projets fossiles qui enterrent inexorablement la possibilité de limiter à 1,5°C le réchauffement global d’ici la fin du siècle. Mue par une quête obsessionnelle du profit, ne se considérant nullement contrainte à réduire ses émissions avant 2050, TotalEnergies refuse de renoncer à la moindre goutte d’hydrocarbure, même s’il en coûte à la planète de se diriger vers des scénarios de 3°C ou 3,5°C de réchauffement global.
La malhonnêteté intellectuelle de TotalEnergies, sa stratégie de communication et son incapacité à s’engager sur une réduction immédiate de ses émissions de CO2 mettent ainsi l’entreprise face à sa responsabilité criminelle vis-à-vis de l’humanité et de l’ensemble de la biosphère. Ne jamais mentionner son « budget carbone » apparaît ainsi pour ce qu’il est : un silence climaticide.
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