07 février 2023
Bruxelles / Paris / Berlin / Afrique du Sud – A la veille de l’annonce des résultats annuels de TotalEnergies, cinq lauréates du prestigieux prix Goldman pour l’environnement publient une tribune pour appeler les institutions financières à cesser de soutenir l’expansion pétrolière et gazière de la major française en Afrique, qui piétine le climat, la biodiversité et les droits humains. Aujourd’hui, elles interviendront au Parlement européen pour réitérer leur appel.
Les lauréates1Claire Nouvian, lauréate du prix Goldman 2018, fondatrice de BLOOM (France) ; Heffa Schücking, lauréate du prix Goldman 1994, fondatrice et directrice d’Urgewald (Allemagne) ; Liziwe McDaid, lauréate du prix Goldman 2018, responsable stratégique chez The Green Connection (Afrique du Sud) ; Lucie Pinson, lauréate du prix Goldman 2020, fondatrice et directrice de Reclaim Finance (France) ; Makoma Lekalakala, lauréate du prix Goldman 2018, directrice d’Earthlife Africa. du prix Goldman ont écrit en novembre dernier à 78 banques, investisseurs et assureurs pour leur demander de s’engager à ne plus soutenir la stratégie d’expansion de TotalEnergies en Afrique, où la major française prévoit de développer de nombreux projets, notamment l’oléoduc EACOP (East African Crude Oil Pipeline) entre l’Ouganda et la Tanzanie ou encore l’exploitation de Luiperd et Brulppada, deux importants gisements de gaz offshore en Afrique du Sud2Voir la page web « Protéger l’Afrique d’un avenir carboné » détaillant les plans d’expansion de TotalEnergies sur le continent et les institutions financières soutenant la major française.. Deux mois plus tard, seules 4 institutions financières se sont engagées à ne pas soutenir TotalEnergies dans ses projets en Afrique du Sud3Voir ci-dessous un tableau avec les réponses..
Lucie Pinson, directrice et fondatrice de Reclaim Finance, déclare : « L’Agence internationale de l’énergie est claire – il n’y a pas de place pour de nouveaux projets pétroliers et gaziers dans un monde net zéro et les organisations de la société civile de toute l’Afrique appellent à une transition énergétique juste vers un avenir énergétique vert. Nous sommes déterminées à faire entendre leur appel et à le faire respecter par les entreprises et les institutions financières européennes. Les banques, les assureurs et les investisseurs doivent se retirer de TotalEnergies qui prévoit de faire exploser le budget carbone mondial et d’enfermer l’Afrique dans une dépendance aux énergies fossiles. »
Les lauréates, originaires de France, d’Allemagne et d’Afrique du Sud, réitéreront leur appel aujourd’hui en public dans une tribune et au Parlement européen, à la veille de l’annonce des résultats 2022 de la major pétrolière et gazière française TotalEnergies.
Claire Nouvian, fondatrice de l’ONG française BLOOM, déclare : « Chaque annonce de profits records par TotalEnergies ne fait qu’accélérer le chaos climatique et la destruction de la nature. Chaque dividende versé aux actionnaires de TotalEnergies a pour corollaire la destruction du monde naturel, détruisant les conditions mêmes qui rendent la vie possible sur notre planète. »
Deux femmes viennent d’Afrique du Sud, où TotalEnergies prévoit d’investir 3 milliards de dollars dans le développement de réserves dans les eaux au sud du Cap, ce qui dévastera probablement les écosystèmes marins de l’Afrique du Sud et mettra en danger les nombreuses communautés côtières qui en dépendent.
Liziwe McDaid, fondatrice de l’organisation sud-africaine The Green Connection, ajoute : « Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour stopper le projet de TotalEnergies sur nos côtes. Il est temps que les institutions financières européennes comprennent enfin que l’Afrique du Sud dispose de nombreuses ressources solaires et éoliennes, et que l’augmentation des énergies fossiles ne fera qu’aggraver les inégalités dans notre pays. Ce projet spécifique met en danger les moyens de subsistance des pêcheurs et menace nos océans. Nous voulons faire comprendre aux banques et aux investisseurs qu’ils ne peuvent pas le soutenir en notre nom.”
Makoma Lekalakala, directrice d’Earthlife Africa, poursuit : « Les entreprises et les institutions financières françaises tentent une fois de plus d’influencer la politique énergétique sud-africaine pour leurs propres intérêts. Ce qu’ils ont fait pour le charbon, ils essaient de le refaire pour le pétrole et le gaz. Les décideurs européens disent qu’ils veulent soutenir un « partenariat pour une transition énergétique juste » avec l’Afrique du Sud, mais leurs grands mots sonnent creux tant qu’ils refusent d’entendre les demandes du peuple pour une « vraie » transition énergétique « juste”.”
Heffa Shücking, fondatrice de l’ONG allemande Urgewald, conclut : « Chaque dollar dépensé dans de nouveaux projets pétroliers et gaziers va à l’encontre de la feuille de route de 1,5°C établie par l’Agence internationale de l’énergie en 2021. Pourtant, TotalEnergies, que de nombreuses institutions financières disent en transition, est déjà responsable de plus de 14% de l’expansion à court terme du pétrole et du gaz en Afrique et est sur le point d’ajouter 2,27 milliards de barils d’équivalent pétrole à son portefeuille de production sur le continent. Il faut que cela cesse. Les institutions financières qui prétendent s’aligner sur 1,5°C doivent cesser de soutenir ce numéro un de l’expansion fossile en Afrique. »
« Les acteurs financiers finiront par être rattrapés par les impacts du dérèglement climatique », la tribune des cinq lauréates du prix Goldman parue dans Le Monde
En novembre dernier, nos 5 ONG (BLOOM, Earthlife Africa, Reclaim Finance, The Green Connection et Urgewald) ont envoyé une lettre privée aux principales banques, assureurs et investisseurs susceptibles de soutenir TotalEnergies dans ses projets en Afrique du Sud et, plus généralement, dans sa stratégie expansionniste en Afrique.
Deux mois plus tard, le constat est amer : sur les 78 institutions financières contactées (28 banques, 25 assureurs et 25 investisseurs), seules quatre se sont engagées à ne pas soutenir, directement ou indirectement, TotalEnergies dans sa stratégie expansionniste en Afrique.
07 février 2023
Paris / Bruxelles – Aujourd’hui, cinq lauréates du Prix Goldman pour l’environnement* ont dénoncé au Parlement européen la complicité du secteur financier avec la trajectoire carbone cataclysmique de nos sociétés. Sur les 78 acteurs financiers majeurs contactés en novembre dernier, seuls quatre (Unicredit, Generali, Hanover Re et HDI Global) se sont engagés à ne plus financer les nouveaux projets fossiles de TotalEnergies en Afrique. Un résultat déplorable au vu des enjeux existentiels auxquels expose la stratégie expansionniste dans les fossiles de la major pétrolière française.
17 octobre 2022
En Afrique du Sud, TotalEnergies s’apprête à déclencher une nouvelle bombe climatique, malgré les recommandations spécifiques des experts du climat de ne plus développer de nouveaux projets dans les énergies fossiles.