L’équipe de BLOOM a travaillé d’arrache-pied pendant huit ans dans le but de faire interdire le chalutage profond. L’interdiction de cette méthode de pêche absurde, destructrice et subventionnée aurait dû avoir lieu il y a longtemps mais c’était sans compter la désinformation, les mensonges, la mauvaise foi et les manœuvres tordues des lobbies industriels et de leurs alliés politiques. Découvrez quatre années de procédures législatives et près de quatre années supplémentaires de lobbying intense de la part des industriels.
Catherine le Gall publie « L’imposture océanique », un livre dans lequel l’autrice relaie inexactitudes, erreurs factuelles, et théories du complot propagés depuis des années par les lobbies de la pêche industrielle pour tenter de décrédibiliser BLOOM.
Après quatre années de procédures législatives et près de quatre années supplémentaires de lobbying intense de la part des industriels de la pêche pour tenter d’empêcher, en amont, l’Etat français puis la Commission européenne de proposer l’interdiction du chalutage profond, un accord vient enfin d’être trouvé, le jeudi 30 juin, entre les trois institutions européennes (Parlement, Conseil, Commission) scellant la réforme du règlement encadrant la pêche profonde européenne.
Les trois institutions ont adopté une série de mesures importantes pour la protection des écosystèmes profonds européens, notamment l’interdiction du chalutage profond dans toutes les eaux européennes au-dessous de 800 mètres de profondeur et un mécanisme juridiquement contraignant de fermeture de zones abritant ou susceptibles d’abriter des écosystèmes marins vulnérables tels que des coraux.
Le règlement « pêche profonde » remplace celui de 2002, faible et inadapté, qui sert aujourd’hui encore de cadre légal à la pêche profonde. L’Union européenne se dote ainsi d’un cadre réglementaire à la hauteur des résolutions votées par l’Assemblée générale des Nations Unies sur la pêche profonde.
Sans le soutien de centaines de milliers de citoyens qui ont mis la pression sur Intermarché pour que le groupe cesse le chalutage profond, l’Union européenne n’aurait jamais adopté cette interdiction. Nous espérons que les citoyens ont conscience que cette victoire est également la leur et que sans leur mobilisation et leur soutien financier, les ONG ne peuvent pas faire de miracles. L’interdiction du chalutage profond au-delà de 800 mètres est la mesure la plus importante de ce règlement. C’est un succès franc aux conséquences nettes : cela signifie que la déforestation sous-marine qui a lieu aujourd’hui dans les eaux européennes sans aucune contrainte légale jusqu’à 2000 mètres de profondeur cessera à jamais.
Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM
Le groupement des Mousquetaires a annoncé que sa flotte de pêche, la « Scapêche », cessera progressivement, d’ici 2025, de pêcher des espèces profondes et que les magasins du groupe en arrêteront la vente à la même échéance.
Qu’un groupe industriel ait la volonté d’opérer une mutation aussi profonde et difficile est un signe extrêmement positif pour la pêche en général ainsi que pour tous les autres secteurs de production. Cela montre qu’avec de la vision et du courage, rien n’est impossible. Ce qui compte c’est d’être déterminé à s’engager dans la bonne direction, d’être à l’écoute des citoyens, de prendre sa responsabilité sociale et environnementale au sérieux et de se donner les moyens de la réussite. Or évidemment, tout cela est plus simple à dire qu’à faire quand on est à la tête d’un paquebot car les changements de cap se font dans la durée, jamais du jour au lendemain, ce n’est d’ailleurs pas ce qu’on leur demande.
Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM
A voir le climat instauré par les représentants de la pêche au chalut avant le vote sur l’interdiction du chalutage profond dans le cadre du projet de loi biodiversité, on se serait cru en république bananière : mensonges éhontés repris avec gloriole par une poignée de députés subitement débarqués dans l’hémicycle pour faire barrage à la mesure proposée, blocages de ports « symboliques » pour donner le ton, accompagnés de menaces explicites de représailles plus dures si le gouvernement ne se couchait pas devant la demande des pêcheurs, appel à démission de la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal : voilà la façon dont le « secteur de la pêche » comprend et pratique la démocratie.
Cela fait des décennies que le secteur de la pêche subit le diktat de la terreur d’un groupe d’individus ne représentant qu’une méthode de pêche, le chalut, mais absolument pas le secteur dans son intégralité. En France, le politique qui oserait poser les enjeux d’orientation à long terme du secteur de la pêche est immédiatement intimidé, brutalisé, étrillé. Le débat est impossible. Les pouvoirs publics achètent systématiquement la paix sociale à coups de subventions publiques gigantesques sans mettre en œuvre de politique permettant de sortir le secteur de la crise durable dans laquelle il se trouve. Les vrais fossoyeurs du secteur de la pêche sont ceux qui disent le représenter.
La loi Biodiversité est en cours de deuxième lecture à l’Assemblée nationale. A cette occasion, quelques députés proches des lobbies de la pêche industrielle comme Bluefish ont déposé des amendements visant à supprimer l’interdiction du chalutage profond (art. 56).
Au cours de l’examen en 1ère lecture du projet de loi Biodiversité au Sénat, la ministre de l’Écologie Ségolène Royal et le sénateur républicain de la Somme Jérôme Bignon, rapporteur du projet de loi Biodiversité, ont prononcé des discours longs, engagés, rationnels et passionnés en faveur de l’interdiction du chalutage profond, qui donnent la mesure du chemin parcouru par la sphère publique depuis que BLOOM milite pour la fin des pêches destructrices en profondeur.
On ne peut plus évoluer sur aucun sujet, parce que les groupes de pression sont tellement puissants et tellement organisés, que même le fait d’en parler est difficile. Que quelqu’un comme moi, qui suis de droite, ce que j’assume et que je défends, puisse avoir ce type d’opinion est considéré comme « enfreindre », je transgresse, j’ai le sentiment mais c’est assez pesant, alors que simplement je mets sur la table des débats que nous devons avoir. Les pêcheurs ont peut-être un avis différent mais l’ensemble de la société a peut-être envie que le fond des océans ne soit pas massacré.
Jérôme Bignon, rapporteur du projet de loi Biodiversité
Malgré les propos percutants du rapporteur et de la ministre, les sénateurs ont rejeté l’interdiction du chalutage profond (article 56), déposé par le groupe communiste du Sénat, qui avait été adopté par la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable le 8 juillet 2015.
Le discours de Jérôme Bignon contre le chalutage profond
Le discours de Ségolène Royal contre le chalutage profond
La deuxième partie du discours de Ségolène Royal contre le chalutage profond
Un accord politique devait être trouvé cette semaine à Strasbourg entre le Parlement, le Conseil et la Commission à propos du règlement pêche profonde, mais les « shadow rapporteurs », des groupes politiques qui font partie des négociations de trilogue aux côtés de la rapporteur du règlement pêche profonde (l’euro-députée PS Isabelle Thomas), ont estimé que la position à défendre n’avait pas été suffisamment discutée entre les groupes politiques. Ils ont ainsi demandé plus de temps pour se mettre d’accord sur ce que seraient leurs positions communes face aux demandes du Conseil.
Deux ans jour pour jour depuis le vote du Parlement européen sur la pêche profonde, le règlement entame sa dernière ligne droite de négociation. Il est possible que le Parlement européen, réuni à Strasbourg, aboutisse dans la négociation qu’il a entamée avec le Conseil de l’Union et la Commission européenne juste après que le Conseil a adopté sa position sur le règlement pêche profonde, le 6 novembre dernier.
Le texte adopté en 2013 par le Parlement est plus ambitieux et contraignant pour l’encadrement de la pêche profonde que celui adopté par le Conseil à l’exception de l’interdiction du chalutage profond, sur laquelle le Conseil est allé au-devant du Parlement en adoptant l’interdiction au-delà de 800 mètres de profondeur. Malheureusement, Isabelle Thomas est favorable au chalutage profond…
Plus de 300 scientifiques et des centaines de milliers de citoyens de l’Union européenne se sont mobilisés pour exiger la fin du chalutage profond. Des acteurs particulièrement importants du secteur de la pêche comme la flotte d’Intermarché et la Scapêche ont d’ores et déjà accepté de cesser de chaluter au-delà de 800 mètres. La balle est maintenant dans le camp du Parlement européen et nous appelons à une conclusion rapide des négociations avec le Conseil et la Commission.
Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM
Ségolène Royal communique publiquement sur le soutien « au nom de la France » de « l’interdiction du chalutage au-delà de 800 mètres »
Je soutiens au nom de la France l'interdiction du chalutage au-delà de 800m #pêcheprofonde #biodiversité pic.twitter.com/ouL9009YNJ
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) November 6, 2015
BLOOM attendait une position claire du gouvernement français contre la pêche destructrice en profondeur depuis le début de son engagement actif auprès des autorités en…2008 !
Après six années de blocage féroce, l’impensable se produit donc : le pays le plus farouchement opposé au règlement pêche profonde change sa position ! Le communiqué de Ségolène Royal et le changement de position française au Conseil de l’Union européenne va modifier la dynamique européenne et ouvrir une voie « royale » à l’interdiction du chalutage profond en Europe, enfin !
Le même jour, le Conseil de l’Union européenne adopte sa position sur le règlement, conserve l’interdiction du chalutage profond en Europe au-delà de 800 mètres et obtient mandat pour entrer en négociation finale de trilogue avec le Parlement et la Commission européenne.
L’Espagne a fait pression sur le Conseil pour que le règlement ne s’applique plus aux eaux internationales et qu’il soit restreint aux seules eaux sous juridiction européenne. En somme, l’Espagne souhaite que ses flottes puissent tranquillement continuer à détruire les océans profonds de l’autre côté de la frontière maritime européenne !
Nous félicitons Ségolène Royal d’avoir sauvé l’honneur de la France sur le dossier de la pêche profonde. Ne pas adopter cette mesure facile et concrète pour la préservation d’un puits de carbone aussi efficace que les océans profonds aurait été de très mauvais augure avant les négociations climat de Paris en décembre
Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM
Pour la première fois, les océans sont inclus dans le programme de développement durable des Nations Unies via l’objectif 14 : « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable ».
2500 cartes postales ont été envoyées à François Hollande et Ségolène Royal les interpellant sur la position de la France en vue des négociations climatiques de Paris (COP21) alors que les océans profonds sont un immense puits de carbone et que la France est favorable au chalutage profond dans les eaux européennes.
2750 tweets et 4250 mails envoyés à Ségolène Royal pour l’enjoindre à soutenir la proposition de la Présidence luxembourgeoise du Conseil d’interdire le chalutage profond au-delà de 800 mètres de profondeur.
Il prend comme référence les 800 mètres négociés entre BLOOM et Intermarché. Le Luxembourg, qui assure la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne de juillet à décembre 2015, inscrit le règlement pêche profonde parmi les priorités de son agenda et propose aux Etats membres de l’Union européenne d’interdire le chalutage profond au-delà de 800 mètres de profondeur. Cette décision montre l’impact majeur de la campagne menée par BLOOM en France dans le processus législatif européen.
L’alinéa 23 du groupe communiste du Sénat amendant l’article 56 du projet de loi Biodiversité et visant à « interdire la pratique particulièrement destructrice du chalutage en eaux profondes » est adopté. Le texte prévoit qu’un « décret en Conseil d’Etat définira les conditions d’application du présent alinéa » selon la formule déjà utilisée dans l’amendement que la députée EELV Laurence Abeille a présenté à l’Assemblée nationale un an auparavant, le 17 juillet 2014, mais qui fut alors rejeté. Cette adoption montre que le temps aidant, l’interdiction du chalutage profond s’impose dans les esprits comme une évidence historique.
Après une campagne de deux ans au Royaume-Uni menée par BLOOM et la Deep Sea Conservation Coalition avec le soutien d’ONG locales, le gouvernement britannique change enfin sa position et se déclare en faveur de l’interdiction du chalutage profond.
Les poissons profonds ciblés par les navires de pêche sont classés sur la Liste Rouge des Espèces Menacées. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) publie la première évaluation exhaustive de l’état de santé des poissons des mers européennes et conclut que deux des trois espèces ciblées en eaux profondes sont menacées d’extinction ! Le grenadier de roche (Coryphaenoides rupestres) s’avère ainsi « en danger d’extinction » au niveau régional selon les critères de la Liste rouge des espèces menacées tenue par l’UICN, et la lingue bleue (Molva dypterygia) est évaluée comme étant « vulnérable ».
BLOOM dénonce la trahison d’Intermarché. Contrairement à son engagement, le groupe ne fournit pas les données GPS des navires permettant de vérifier qu’ils ont bien cessé de pêcher au-delà de 800 mètres. Il continue d’armer le rassemblement d’industriels se battant contre le règlement (le lobby industriel Blue Fish), et le groupe Intermarché entame même un processus de certification en vue d’obtenir le label MSC (Marine Stewardship Council) de « pêche durable » pour ses pêches de poissons profonds (lingue bleue, sabre noir, grenadier de roche).
Ils ont bien joué la partie pendant un an en jurant qu’ils n’avaient rien à voir avec le lobbying déchaîné des Lorientais et des Boulonnais contre le règlement européen visant à interdire le chalutage profond et ont utilisé la trêve avec les ONG comme tremplin à une grande entreprise de ‘greenwashing’ de leurs pêches inacceptables. Pendant ce temps, ils ont continué à dicter la politique de la France en sous-main. Ils viennent de prouver qu’ils n’étaient pas dignes de confiance. La leçon est prise. On leur souhaite bonne chance pour trouver une ONG intègre prête à collaborer avec eux !
Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM
Après une longue série de questions parlementaires du député conservateur Zac Goldsmith, le gouvernement britannique finit par révéler les données que l’administration centrale des pêches du Royaume-Uni (Defra) refusait de communiquer. La réponse du gouvernement britannique révèle que le Royaume-Uni, loin d’être fortement impacté par le règlement pêche profonde comme le clamaient l’industrie de la pêche et l’administration, est à peine concerné par la pêche profonde : seuls 12 navires britanniques pêchent au-delà de 60m de profondeur (et non 76 comme il avait été précédemment affirmé), et encore, une toute petite partie de leur temps!
BLOOM gagne du terrain dans la construction d’un argumentaire robuste face aux déclarations tirées par les cheveux des industriels du secteur de la pêche. In fine, cette stratégie permettra d’avoir raison de la mauvaise foi du secteur et des administrations centrales.
Question orale du député EELV Jean-Louis Roumégas à la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal au sein de l’Hémicycle à propos de la position de la France sur le chalutage profond.
Ce documentaire de 49 mn réalisé par Laure Ducos retrace des années de bras de fer de BLOOM contre le front uni de quelques géants industriels soutenus par le gouvernement et la diplomatie française avec la complicité de la recherche d’Etat et de certains élus locaux.
Sa sortie intervient au moment où les Français interpellent massivement Madame Royal : plus de 3000 mails et 300 tweets ont été envoyés à son cabinet en trois jours.
La présidence italienne de l’Union européenne souhaite actuellement faire progresser le règlement pêche profonde. Celui-ci est enfin à l’agenda des prochaines discussions du Conseil des Ministres européens.
Ségolène Royal retourne sa veste et reçoit à Lorient un « trophée » du plus gros lobby industriel Blue Fish. Ouest France relatait que la ministre de l’Ecologie « saluait » l’approche lorientaise de « l’activité grands fonds » et qu’elle devait « être encouragée en tant que telle ».
Soit Ségolène Royal a pratiqué la langue de bois pour se sortir du traquenard lorientais, soit elle a retourné sa veste et contredit sa propre position publique sur les pêches profondes au chalut (pour rappel, elle tweetait le 20 octobre « Il faut arrêter le chalutage profond, c’est clair »). Dans le second cas de figure, cela signifierait qu’elle donne raison à un minuscule lobby local contre plus de 300 chercheurs internationaux mobilisés contre le chalutage profond, plus de 100 publications scientifiques, près de 900 000 citoyens et 73% des Français qui souhaitent l’interdiction de cette méthode de pêche destructrice et subventionnée. J’ai du mal à imaginer qu’une professionnelle de la politique, fer-de-lance de la démocratie participative, choisisse de se mettre l’opinion publique à dos. Nous en aurons le cœur net lorsque nous la rencontrerons : les ONG ont fait une demande urgente de rendez-vous à la Ministre.
Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM
Un rassemblement orchestré par BLOOM en collaboration avec plusieurs ONG dont une coalition internationale de plus de 70 organisations (la Deep Sea Conservation Coalition) s’est tenu le mercredi 19 novembre devant un forum organisé par France Filière Pêche sur le thème de « la pêche de demain » pour rappeler à Ségolène Royal que la pêche de demain ne sera certainement pas le chalutage profond !
"S'il n'y a plus de poissons, il n'y a plus de pêcheurs." Cécile Duflot, députée écologiste, rappelle l'urgence d'arrêter le chalutage profond au profit de méthodes de pêche plus durables et pourvoyeuses d'un plus grand nombre d'emplois.
28 ONG dont BLOOM adressent un courrier à la Présidence italienne, la pressant d’avancer sur le règlement pêche profonde au niveau du Conseil des Ministres européens.
Tweet de Ségolène Royal qui se prononce en faveur de l’interdiction du chalutage. A l’issue d’une réunion publique avec des chercheurs français, la ministre de l’Ecologie tweete :
Connaître, aimer et protéger les Océans Avec les chercheurs.Il faut arrêter le chalutage en eau profonde, c'est clair pic.twitter.com/XdkdaC4RHT
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) October 20, 2014
3096 emails sont envoyés à Ségolène Royal à la suite de ce tweet et à la contre-réaction immédiate des lobbies le 21 octobre.
Contribution de BLOOM à la consultation de la Commission européenne sur les quotas d’espèces profondes bisannuels (pour 2015-2016). BLOOM rédige également un communiqué de presse rendant intelligibles les recommandations scientifiques. Cela met en perspective le mépris total de celles-ci par le ministre français de la Pêche (Alain Vidalies) lors des négociations à Bruxelles.
La députée socialiste Geneviève Gaillard formule une question écrite (n°63851) au ministère des Transports (sous tutelle du ministère de l’Ecologie) sur les conséquences désastreuses du chalutage en eaux profondes.
Du 8 au 14 septembre, les boutiques LUSH en Europe proposant des produits cosmétiques faits-main d’origine naturelle ont accueilli une campagne de sensibilisation à la destruction engendrée par le chalutage profond et ont demandé aux gouvernements européens de soutenir l’interdiction de ce que les scientifiques considèrent comme “la méthode de pêche la plus destructrice de l’histoire”. BLOOM s’est associée avec LUSH pour attirer l’attention du public sur le lointain signal de détresse lancé depuis les eaux profondes européennes. Le 10 septembre, une performance en direct de body painting représentant des créatures profondes aura lieu dans 13 boutiques phares de LUSH à travers l’Europe afin de symboliser l’incroyable diversité de la vie sous-marine et son extrême vulnérabilité.
1er Septembre 2014
L’article de Claire Nouvian publié dans l’Ecologiste exposant les lobbies et leurs alliés politiques. « Qui défend la pêche en eau profonde ? » expose le fonctionnement des institutions et des élus sous influence des lobbies et dénonce le rôle de la diplomatie française et des réseaux lorientais dans le blocage du dossier « Pêche Profonde ».
La pire ennemie des océans profonds, l’eurodéputée socialiste Isabelle Thomas, récupère la responsabilité du règlement pêche profonde au Parlement.
L’eurodéputée socialiste Isabelle Thomas, fervente défenseuse iconique de la pêche industrielle destructrice, est désignée rapporteur du règlement pêche profonde pour conduire les négociations à huis clos entre le Parlement, le Conseil et la Commission européenne, le fameux « trilogue » où l’opacité règne en maître. En tant que marraine officielle de Blue Fish, le plus gros lobby de la pêche industrielle en France, Isabelle Thomas se retrouve engluée dans un conflit d’intérêts gênant, contredisant frontalement le code de conduite des Parlementaires européens auquel elle a souscrit.
Pour défendre les intérêts du lobby chalutier de Bretagne et de Boulogne-sur-Mer, Isabelle Thomas n’a reculé devant rien, elle a voté avec l’UMP, cosigné avec les conservateurs européens et le FN les amendements de la pêche industrielle et a menti explicitement en répandant récemment au Parlement la rumeur que l’ancien rapporteur du règlement pêche profonde (Kriton Arsenis) avait démissionné de ce dossier et fait retirer son nom du rapport, cela dans le but de décourager les potentiels prétendants au poste de rapporteur de ce règlement. C’est de la politique sans foi ni loi.
Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM
Notre réaction à l’annonce de la désignation d’Isabelle Thomas comme rapporteur du règlement pêche profonde
La députée Laurence Abeille (EELV) propose d’interdire le chalutage profond en complétant l’article L.945-4 du Code rural et de la pêche maritime par un alinéa ainsi rédigé : « 23° De Pratiquer le chalutage en eaux profondes. Un décret en Conseil d’Etat définira les conditions d’application du présent alinéa ».
Le 14 juillet, les ministres européens de la pêche se réunissent au Conseil européen à Bruxelles. Une réforme de la réglementation de la gestion de la pêche profonde dans l’Union européenne, incluant l’interdiction du chalutage profond, a été proposée par le Commissaire à la pêche Maria Damanaki en Juillet 2012. Alors que les chalutiers continuent à traîner leurs filets, le Conseil freine des quatre fers en raison principalement de la pression que les pays comme la France et l’Espagne ont mise en place pour empêcher la réforme. Ces nations de pêche industrielle mettent maintenant en péril l’adoption de l’interdiction au Conseil.
A cette occasion, plusieurs Street-Artists renommés ont produit simultanément des œuvres d’art spectaculaires dans plusieurs capitales d’Europe, appelant les ministres de la pêche et les gouvernements européens à prendre la réforme de la pêche profonde au sérieux et à interdire le chalutage profond, largement reconnu comme la menace la plus directe à l’immense réservoir d’espèces et aux habitats fragiles qui se trouvent dans les eaux profondes.
La France et l’Espagne partagent une signature politique : elles n’ont d’oreilles que pour les puissants lobbies industriels, ignorent et méprisent la volonté citoyenne, jouent sur les procédures pour noyer un règlement qu’elles n’arrivent pas à tuer autrement puisque tout va contre leur position : la science qui prouve le désastre écologique, les analyses économiques qui prouvent la performance épouvantable de ces navires industriels gourmands en gasoil et en subventions, la société civile qui refuse en bloc que soit détruit un patrimoine naturel unique pour une poignée de poissons dont personne n’a que faire. Les officiels français et espagnols ont même le culot de parler de chalutage profond « durable » ! C’est une insulte à la raison et à leurs électeurs.
Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM
A la suite de la demande formulée à la CADA par BLOOM avec d’autres ONG, Ségolène Royal ordonne que l’Ifremer rende enfin publiques des données (ici et là) sur les activités de pêche profonde en France que BLOOM et les ONG réclamaient depuis le Grenelle de la Mer ! Celles-ci montrent que toutes les estimations de BLOOM étaient justes. En 2012, seuls 12 chalutiers français fréquentaient des profondeurs de plus de 600 mètres plus de 10% de leur temps et seulement 10 d’entre eux pêchaient au-delà de 800 mètres de profondeur ! En outre, les données confirment et quantifient l’impact désastreux des pêches profondes au chalut sur les populations de requins profonds menacés d’extinction.
Le communiqué de presse « Pêche profonde, la vérité enfin révélée » de la coalition d’ONG
La lettre ouverte des ONG appelant Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, à protéger la biodiversité marine des grandes profondeurs
Lancement d’une pétition soutenue par une coalition d’ONG orchestrée par BLOOM et rassemblant plusieurs ONG britanniques et internationales : Environmental Justice Fondation, Hebridrean Whale Dolphin Trust, Greenpeace, Marine Conservation Society, The National Trust for Scotland, New Economics Foundation, Nourish Scotland, Oceana, Deep-Sea Conservation Coalition. 15 000 signatures ont été réunies en janvier 2015. La coalition d’ONG permet de renforcer au sein du débat politique britannique le problème posé au Royaume-Uni, et particulièrement à l’Ecosse, de la destruction de son patrimoine naturel par des flottes de pêche étrangères. L’objectif final de BLOOM sera atteint en juillet 2015, au bout d’un an de campagne.
Je ne peux trouver une seule raison qui puisse justifier le fait que le gouvernement britannique défende des navires étrangers pillant l’héritage du pays. Vous pensiez que les êtres étranges provenaient des abysses ? Réfléchissez-y à deux fois.
Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM
Création et diffusion d’une infographie en amont des élections européennes sur le thème « Star Wars » pour rappeler le vote des élus sur le chalutage profond.
Coordination par BLOOM de l’envoi d’un courrier à la CADA ( Commission d’Accès aux Documents Administratifs) demandant l’accès aux données de l’IFREMER sur les navires pêchant en eaux profondes.
Le courrier co-signé par Greenpeace, Oceana, WWF et la Fondation GoodPlanet convainc Ségolène Royal d’ordonner la publication des données en juillet.
Le député UDI Yves Jégo adresse une question écrite sur la pêche profonde à la ministre de l’Ecologie Madame Ségolène Royal. Dans sa question n°53490 parue au Journal officiel du 15 avril 2014, le député Yves Jégo demande à la Ministre ce qu’elle entend faire pour aller dans le sens des enseignes et de la volonté citoyenne, en se référant à la pétition de BLOOM et à ses 800 000 signataires d’alors.
24 000 messages envoyés au Président de la République, au Premier ministre et au ministre de la Pêche pour l’interdiction du chalutage profond.
Un sondage BVA/BLOOM indique que 73% des Français souhaitent que François Hollande soutienne la proposition européenne d’interdiction du chalutage profond, soit une progression de 2% par rapport au sondage identique réalisé en novembre 2013.
Les citoyens et les ONG attendent très clairement que la France prenne au sérieux la défense de la biodiversité marine qu’elle prêche sur la scène internationale et qu’elle défende dorénavant l’interdiction du chalutage profond en Europe. La position de la France au Conseil sera un moment de vérité. Si l’interdiction du chalutage profond ne passe pas en Europe, la responsabilité sera clairement celle de la France.
Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM
Claire Nouvian est auditionnée sur la pêche profonde et continue à porter la voix de la rationalité scientifique au sein des institutions nationales. Claire Nouvian poursuit sa démonstration de l’absurdité économique et écologique de cette pratique de la pêche. Les représentants du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (le CNPMEM), eux, claquent la porte de l’audition avant même qu’elle ne démarre sous prétexte qu’elle est biaisée étant donné que les ONG sont entendues.
La députée PS Isabelle Thomas a entraîné la délégation socialiste française à sa perte en lui recommandant de voter contre l’interdiction du chalutage profond au-delà de 600 mètres. Elle a trahi en cela la volonté citoyenne pour faire allégeance aux lobbies de la pêche, dont elle est marraine.
Une alliance du PS, de l’UMP et du FN au Parlement européen a fait échouer une chance unique d’éliminer la méthode de pêche la plus destructrice de l’Histoire, selon les chercheurs.
La délégation française socialiste s’est une fois de plus opposée à la majorité des socialistes européens en rejetant cette fois l’interdiction du chalutage profond (les socialistes français avaient déjà rejeté les objectifs de reconstitution des stocks de poissons compris dans la réforme de la Politique Commune de la Pêche portée par la socialiste allemande Ulrike Rodust). Les socialistes français étaient entraînés par l’élue Isabelle Thomas de la région Bretagne, ouvertement proche des flottes industrielles, marraine du lobby lorientais « BlueFish ».
Quant à la délégation UMP, c’est l’élu breton Alain Cadec qui donnait à son groupe la consigne de vote sur l’interdiction du chalutage profond.
Les intérêts électoraux locaux ont eu raison de l’évidence économique, écologique et scientifique, de la mobilisation de plus de 300 chercheurs internationaux pour l’interdiction du chalutage profond et de la volonté de près de 800 000 citoyens.
Intermarché accepte un compromis : remonter les filets de sa flotte de 1500 mètres à 800 mètres de profondeur à partir de 2015. Cet engagement ne constitue pas la victoire de notre campagne mais une étape significative.
Alors que la France bloque toujours le règlement au Conseil des Ministres européens, les initiatives et les changements sont à chercher au niveau des acteurs privés qui ont su, eux, répondre aux attentes des citoyens français.
Intermarché, victime d’une crise d’e-réputation à cause de la BD de Pénélope Bagieu, tend la main aux ONG. Cette annonce va donner lieu à des négociations entre les ONG et le groupe.
Le Parlement européen, en session plénière, vote le règlement pêche profonde. Les députés votent en faveur de l’amendement de compromis qui retire l’interdiction du chalutage profond à 342 voix contre 326. Mais la vraie surprise arrive lorsque tombent les résultats député par député : certains ont voté pour cet amendement alors qu’ils s’étaient prononcés publiquement contre le chalutage profond. Aussi insensé que cela puisse paraître, ils se sont trompés et pensaient voter pour un amendement « inoffensif », alors que celui-ci faisait « tomber » l’amendement qui interdisait le chalutage profond, sur lequel ils n’ont pas pu se prononcer. Le vote a été corrigé : 343 contre 330. Il s’agit d’une victoire… qui ne comptera que pour les archives.
En quelques semaines, plus de 400 articles de presse, émissions de radio et de télévisions parlent du chalutage profond et du vote au Parlement européen. La polémique créée de toutes pièces par les lobbies industriels ne tarde pas à trouver un écho parmi les journalistes qui découvrent le sujet. La polémique s’étiole enfin lors de l’audition à l’Assemblée Nationale, à laquelle BLOOM participe, lorsque l’Ifremer désavoue un document publié sur leur site, seul à parler de pêche profonde « durable » et contredisant toutes les études scientifiques qui sonnent l’alerte sur les dangers pour la biodiversité du chalutage profond.
Après plusieurs mois de discussion entre BLOOM et la grande distribution, l‘enseigne Casino arrête de commercialiser les espèces profondes. Elle est suivie par Carrefour à la veille du vote au Parlement européen, puis la Ville de Paris et enfin Auchan qui en suspend la commercialisation jusqu’à la décision finale européenne.
Après avoir vu la conférence TEDx de Claire Nouvian, la dessinatrice Pénélope Bagieu publie une BD savoureuse sur son blog qui dénonce le scandale du chalutage profond. Un tsunami viral déferle sur Internet : la BD compte plus de 300 000 partages sur les réseaux sociaux. La pétition de BLOOM, qui a réuni 26 000 signatures en quelques mois, gagne 100 000 signatures par jour et culmine à plus de 840 000 signatures, ce qui en fait la pétition environnementale la plus signée de l’Histoire de France.
Le règlement pêche profonde, enfin voté en Commission de la pêche du Parlement européen, a été négocié au rabais : le texte qui part pour un vote en plénière du Parlement ne comporte plus l’interdiction du chalutage profond, mais un amendement de compromis très alambiqué qui maintient cette pratique et renvoie sa réévaluation aux calendes grecques. L’industrie est soulagée. Le dossier quitte au moins la Commission PECH.
Nouveau coup médiatique : plus de 50 personnalités influentes apportent leur soutien à BLOOM et deux affiches géantes Gare du Nord interpellent les députés européens et autres voyageurs en partance pour Bruxelles.
20/21 septembre : BLOOM est invitée par Les Amis de la Terre à prendre part à la Conférence environnementale, au grand dam du Ministre délégué à la pêche Frédéric Cuvillier qui préside la Table ronde « Biodiversité marine » (une provocation aux ONG). L’engagement y est pris d’établir la position française sur la pêche profonde avec les parties prenantes, y compris les ONG.
BLOOM, le WWF et Humanité & Biodiversité obtiennent l’engagement formel de la part des autorités que la position française sur la pêche profonde sera établie en accord avec les parties prenantes, notamment les ONG.
La Conférence environnementale se conclut par un discours du Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Je suis favorable à ce que la France participe activement aux discussions communautaires pour mieux connaître et encadrer la pêche en eaux profondes.
Jean-Marc Ayrault, premier ministre français - 2013
Pendant ce temps, la pêche profonde s’enlise au Parlement européen avec des pressions exercées par les parlementaires Isabelle THOMAS, Alain CADEC, Struan STEVENSON, Gabriel MATO ADROVER, Carmen FRAGA, Maria do Céu PATRÃO NEVES et alliés pour que le dossier prenne le maximum de retard et se rapproche de la date fatidique des élections européennes.
La rentrée commence sur les chapeaux de roues avec un évènement organisé au Grand Palais qui réunit chercheurs, politiques, personnalités et ONG et marque le début d’une percée médiatique du sujet pêche profonde.
L’association rallie des soutiens de tous bords lors d’un appel à François Hollande, publié dans le journal Le Monde, co-signé par 14 figures politiques incontournables. Au même moment, BLOOM et la coalition d’ONG Deep Sea Conservation Coalition réunissent les signatures de plus de 300 chercheurs internationaux qui demandent l’arrêt des pratiques destructrices de pêche profonde.
C’est le moment que choisit BLOOM pour lancer une pétition adressée à François Hollande, qui va devenir la pétition environnementale la plus signée de l’histoire de France, dépassant même le Pacte écologique de Nicolas Hulot…
La bande-dessinée de la talentueuse et généreuse dessinatrice Pénélope Bagieu, explorant toutes les facettes de la pêche profonde et ses acteurs en reprenant la conférence TEDx de Claire Nouvian de mars 2013.
BLOOM publie un classement des supermarchés français selon leur politique d’achat « poisson durable ». Casino arrive en tête du classement (68%), suivi de près par Carrefour (61%) puis Système U (52%), tandis qu’Auchan (26%) et E. Leclerc (19%) affichent un score faible et qu’Intermarché obtient un score quasi nul (6%) en ne satisfaisant qu’un critère sur les 23 retenus.
Lors de la conférence sur la gouvernance de la haute mer organisée par le Conseil économique, social et environnemental, Nicolas Hulot interpelle spécifiquement le ministre délégué à la pêche Frédéric Cuvillier pour le presser de mettre fin au « non sens écologique et économique » qu’est la pêche en eaux profondes.
Claire Nouvian réalise une conférence TEDx, visionnée depuis environ 70 000 fois. C’est à cette occasion qu’elle rencontre la dessinatrice Pénélope Bagieu.
C'est en 2001, en exerçant son métier de journaliste, productrice et réalisatrice de documentaires animaliers, que Claire Nouvian découvre le monde des abysses et les dangers qui le menacent. Se donnant alors pour mission de partager ses découvertes avec le monde entier, Claire fonde "BLOOM Association" en 2005, pierre angulaire de toutes ses actions d'éducation et de conseil politique sur les océans profonds. Son livre "Abysses" et l'exposition éponyme itinérante servent de plateforme pour la diffusion de ses messages forts sur la protection des grands fonds.
La commission Environnement du Parlement européen, chargée de rédiger un avis sur le règlement pêche profonde, vote à 58 votes contre 1 la fin du chalutage profond et fixe le seuil d’application à 200 mètres de profondeur.
Le lendemain, les coordinateurs de la commission Pêche – chargée de rédiger le rapport qui sera voté en session plénière – prennent la décision à huis clos de repousser l’agenda du règlement, avec pour but inavoué de saborder l’avancée du règlement dans les rouages législatifs européens.
Claire Nouvian participe à une audition sur la pêche profonde au Parlement européen et révèle la non viabilité économique des flottes industrielles françaises et les subventions publiques perçues. Cela donne lieu à d’âpres débats entre députés européens.
BLOOM sort deux études pour tordre le cou aux idées reçues véhiculées par les lobbies de la pêche industrielle sur l’impact socio-économique des pêches profondes.
BLOOM publie également une lettre ouverte au président de la Scapêche.
Notre étude sur les comptes de la Scapêche et notre estimation des emplois directs et indirects générés par le secteur.
La Commission européenne propose l’interdiction progressive du chalut de fond comme méthode de pêche pour la pêche en eaux profondes. L’équipe de BLOOM va dédier l’année 2013 à compiler les données les plus rationnelles sur le sujet, éclairer le débat politique, rallier des soutiens et convaincre les députés européens de l’urgence écologique.
En 2019, nous avons obtenu l'interdiction de la pêche électrique en Europe. Elle est effective depuis le 1er juillet 2021. Découvrez notre combat !
Pour que les subventions publiques ne soutiennent plus les pêches qui détruisent les écosystèmes marins, le climat et les emplois