23 septembre 2019
Suite aux violences qui ont eu lieu lors de la Marche pour le climat samedi 21 septembre 2019 à Paris, BLOOM condamne la tournure inacceptable qu’ont pris les événements et le mépris, sans commune mesure, dont le président Macron a fait aujourd’hui preuve alors qu’il se rend à New York pour assister à l’Assemblée générale de l’ONU.
Tandis que la Marche pour le climat a rassemblé des millions de personnes à travers le monde sans qu’aucun heurt ne survienne, BLOOM est particulièrement choquée par la gravité des faits qui se sont produits samedi 21 septembre à Paris. Malgré un risque avéré d’infiltration par des groupes violents, de nombreux Black blocs ont réussi à accéder, sans aucune difficulté, au point de rendez-vous situé Place Edmond Rostand. Alors que ces derniers ne se sont nullement dissimulés, les Forces de l’ordre les ont laissés rejoindre le cortège. Sans surprise, ces individus ont rapidement convergé vers la tête du défilé pour commettre des violences et des dégradations inadmissibles que BLOOM condamne avec la plus grande fermeté. Pourquoi les Forces de l’ordre les ont-ils laissé faire alors qu’il était évident qu’ils allaient mettre en péril le bon déroulement de la Marche ? Quelles sont les consignes qui ont été données par la préfecture de police de Paris quant à la gestion de ces groupes?
Du côté des Forces de l’ordre, la réponse s’est révélée à la fois disproportionnée et inadaptée. Des moyens violents ont été employés contre des manifestants pacifiques qui ont été traités, sans discernement, comme de violents fauteurs de troubles. De surcroît, des nasses ont été mises en place dans les rues adjacentes au Boulevard Saint Michel empêchant les manifestants de quitter le cortège. En cas de panique, de tels dispositifs auraient pu se solder par un bilan dramatique, en raison de la présence de familles avec de jeunes enfants, mais aussi de personnes âgées et de personnes à mobilité réduite.
Il est intolérable que la Marche pour le Climat ait ainsi été noyautée par les Black blocs et que nous, citoyennes et citoyens, soyons ainsi privés de notre droit de manifester. Mais il est insupportable que le président Macron ose afficher un tel mépris à l’égard des organisations de défense de l’environnement, des citoyens et des jeunes qui se mobilisent. Dans une interview accordée au journal Le Parisien, alors qu’il se rendait à l’Assemblée générale des Nations unies à New York ce lundi 23 septembre, Emmanuel Macron n’a pas eu de meilleure idée que de suggérer d’organiser « tous les vendredis […] de grandes opérations de ramassage sur les rivières ou les plages corses » et d’inviter « les jeunes qui défilent en Europe » à faire plier la Pologne, « ce pays qui bloque tout ». Ces mots illustrent la violence dont fait preuve le gouvernement à l’égard de ceux qui réclament des actes face aux beaux discours réchauffés de notre gouvernement. Alors qu’Emmanuel Macron faisait son aggiornamento environnemental en déclarant il y a quelques semaines « J’ai changé », ces mots vides sonnent comme une mascarade pour ne rien changer.
Emmanuel Macron ne semble effectivement pas comprendre que les mouvements qui émergent actuellement (sur l’environnement, sur les violences faites aux femmes, sur la crise sociale etc.) remettent profondément en cause l’État et sa capacité à relever les défis immenses qui nous attendent. Cette incapacité profonde de nos dirigeants à se montrer à la hauteur des enjeux contribue à creuser le fossé qui existe entre des citoyens lassés des discours vides de sens, et un gouvernement qui s’enfonce dans ses certitudes et son mépris au lieu de faire des propositions concrètes.
Les Marches pour le climat doivent continuer à se tenir. Il en va tout simplement de la survie de notre démocratie dans laquelle le droit à manifester est un pilier fondamental. Pour ce faire, toutes les organisations doivent unir leurs forces pour faire barrage aux groupuscules violents. Nous ne nous laisserons ni intimider par les Black blocs, ni mépriser par ce gouvernement.