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05 janvier 2010

Objection des ONG à la certification MSC de la pêcherie de sardine à la bolinche en Bretagne Sud

Soumission au cours de la phase d’expression publique de la certification MSC accordée aux pêcheries de sardine à la bolinche en Bretagne Sud d’une motion commune aux ONG et associations de pêche artisanale.

L’objectif était d’objecter l’entrée imminente sur ces pêcheries artisanales de petite taille, bien gérées, de quelques unités beaucoup plus importantes, qui allaient mener à une augmentation de l’effort de pêche d’environ 80%. Motion commune aux organisations suivantes : Association des ligneurs de bar de la Pointe de Bretagne, Collectif Bar Européen, BLOOM, Greenpeace, WWF.
Pour accéder au document, cliquer ici.

Jusqu’en 2012, la pêcherie de la sardine à la bolinche en Bretagne Sud était pratiquée par 22 bateaux actifs pour un tonnage annuel de 15 à 20 000 tonnes. La certification MSC concernait 18 de ces 22 unités regroupées au sein de l’Association des Bolincheurs de Bretagne.

Le dossier de certification MSC (finalement accordée sans tenir compte de nos objections) posait problème aux associations unies autour de cette motion commune pour les raisons suivantes ::

La formulation de la définition de la zone de pêche sur laquelle s’exercerait la certification avait évolué en cours du processus. L’évaluation initiale pour la certification avait été réalisée pour une pêcherie opérant à une distance comprise entre 5 et 10 milles des côtes alors que les derniers documents publiés faisaient désormais état de la bande des 0 à 12 milles.
Une telle emprise de la bolinche sur la proche bande côtière n’était pas souhaitable dans la mesure où elle présenterait des risques et inconvénients spécifiques (impacts sur habitats et sur juvéniles notamment), qui seraient moins présents, voire absents, à partir de 5 milles des côtes.
En marge des armements artisanaux qui étaient en cours de certification MSC, deux autres armements (Dhellemmes et Scapêche) avaient déposé, de concert avec des acteurs de la partie aval de la filière (Halios et Makfroid), des demandes d’autorisations pour entrer sur la pêcherie.
Dhellemmes détenait en totalité ou en partie deux unités récentes et Scapêche (flotte d’Intermarché) avait annoncé (et depuis réalisé) son intention de racheter des bateaux à un armement basque. Les bolincheurs Tximistarri II et Mirentxu I, de 15,90 m, ont ainsi rejoint la flotte Scapêche en 2010 et 2011 respectivement.

Ainsi, de 22 bolincheurs opérationnels jusqu’alors, il faudrait compter en compter 4 ou 5 de plus sur la zone de pêche dès 2010.
Le plafond journalier de captures de sardines pour la flottille dans son ensemble passerait de 10 à 20 tonnes.
Les bateaux opérant alors sur la pêcherie avaient tous une capacité d’emport (cuve) d’environ 10 à 12 tonnes. Or, les nouveaux entrants disposent d’une capacité en cuve d’environ 35 tonnes (capacité maximale techniquement possible sur un bateau de 17 mètres). La capacité d’emport théorique passerait donc d’environ 200 tonnes à une valeur comprise entre 340 et 380 tonnes soit une augmentation de 80% rien que sur ces 4 à 5 bateaux supplémentaires.
Les espèces ciblées par les deux projets étaient la sardine (espèce non soumise à quotas mais seulement « protégée » par une mesure technique de taille minimale de capture) et la daurade grise alors que les pêches ciblées sur ce poisson étaient interdites ! L’arrêté 0330 de la préfecture de la Région Bretagne du 23 avril 2009 stipule que « La pêche à la bolinche ne peut pas être ciblée sur le bar et la daurade grise. La daurade rose ne peut pas être pêchée ou débarquée par les navires pratiquant la bolinche. » Or la Scapêche avait déclaré dans Le Marin du 4 décembre 2009 (page 15) que le bolincheur qu’ils étaient en train d’acquérir travaillerait « sur toutes les espèces pélagiques, principalement la sardine et la daurade ».
Une approche écosystémique même minimale montrait qu’une augmentation de la pression de pêche sur la sardine sur cette zone constituerait un risque certain de modifications profondes de l’écosystème qui pourraient se révéler irrémédiables. Un effet unanimement établi serait la réduction brutale de la biomasse de poissons fourrage et la baisse concomitante des stocks de carnassiers ciblés par la pêche professionnelle (stocks dont on sait que l’abondance est directement liée à celle des poissons fourrage).

Depuis, un rapport scientifique (Little Fish, Big Impact) a montré la nécessité de conserver les populations de « poissons fourrage » (poissons de petite à moyenne taille incluant par exemple les anchois, les harengs, les sardines, les menhadens) qui représentent plus d’un tiers des captures de poissons dans le monde. Certaines populations se sont déjà effondrées à la suite d’une surexploitation. Ces poissons fourrage jouent un rôle essentiel dans l’alimentation des mammifères marins, des oiseaux et d’autres espèces de poissons à forte valeur commerciale comme les thons, les saumons et le cabillaud. Les experts recommandent de diviser par deux les taux de capture de ces espèces et de laisser dans les océans une biomasse de poissons fourrage deux fois supérieure aux objectifs traditionnels de gestion des pêches.

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