08 mai 2020
Prétendant « apporter des clarifications » quant à la parution de l’étude scientifique de BLOOM sur l’imposture du label MSC(Marine StewardshipCouncil), rédigée conjointement avec des chercheurs des universités de New York (États-Unis) et de Dalhousie (Canada) et publiée dans le renommé journal scientifique PLOS ONE, le MSC justifie son imposture par… une nouvelle imposture : celle de sous-entendre que les résultats de notre étude, démontrant que 83% des captures certifiées MSC sont issues de la pêche industrielle, ne reposeraient que sur l’analyse « d’un corpus de photographies et de supports de communication« [1]etque par conséquent, nos affirmations seraient « complètement fausses« .[2]
Il aurait pourtant suffi au label MSC de lire la méthodologie de notre étude[3]ou son résumé dans notre document de plaidoyer[4]pour comprendre — sans ambiguïté possible — que l’analyse des photographies et supports de communication ne constituait qu’une petite partie de notre étude. L’affirmation on ne peut plus fausse du MSC fait donc éclater au grand jour soit son incompétence soit son cynisme absolu, ce qui est extrêmement inquiétant pour une structure qui se définit quelques lignes plus loin comme une « ONG scientifique » et qui certifie déjà 15% des captures mondiales et ambitionne d’en certifier 30% d’ici 2030.[5]
Comme nous l’expliquons dans notre article scientifique[3]et son résumé,[4]nos résultats concernant l’origine des captures certifiées MSC ne reposent pas sur une analyse d’images. Ils reposent exclusivement sur l’analyse exhaustive de 500 rapports d’évaluations, tous disponibles sur le site internet du MSC.[6]Nous avons extrait de cesrapports — réalisés par les cabinets d’audits certifiant les pêcheries MSC (comme la Lloyd’s Registerou Bureau Veritas) — quelques 27 500 lignes de données de captures mensuelles (disponibles en ligne), par engin de pêche et longueur de navires — les deux paramètres que nous avons utilisés pour caractériser les pêcheries certifiées MSC. Ce sont ces données qui nous ont permisde démontrer que 83% des pêcheries certifiées MSC correspondaient à des navires de grande taille (plus de 12 mètres, souvent 40, 60 ou 80 et jusqu’à 144 mètres de long !) et utilisant des engins de pêche « actifs » à fort impact tels que les chaluts de fonds et les dragues.
Notre analyse du fameux “corpus de photographies et de supports de communication », c’est-à-dire les quelques 400 photos que nous avons également étudiées, nous a en revanche conduit à quantifier le fossé existant entre la communication du MSC et la réalité de ses certifications. En effet, la petite pêche côtière — utilisant des engins à faible impact comme les lignes et les casiers, sur des navires de moins de 12 mètres de long — représente près de la moitié des images utilisées par le MSC dans ses communications, alors qu’elle ne représente que 7% des captures certifiées. Quasiment 6,5 fois moins. À l’inverse, la pêche industrielle à fort impact, qui représente 83% des captures certifiées, n’est présente que dans 32% des photos utilisées par le MSC.
Ne pouvant réfuter nos résultats et refusant comme d’habitude la moindre critique, le MSC s’arc-boute sur son modèle et opte donc pour une communication mensongère visant à semer le doute — technique bien connue des lobbies industriels —[7]sur une recherche scientifique présentant de manière irréfutable la réalité trompeuse de leur label.
[1]https://www.msc.org/fr/espace-presse/communiques-presse/le-msc-repond-a-bloom-sur-sa-derniere-etude.
[2]https://www.msc.org/media-centre/press-releases/press-release/msc-response-to-bloom-report.
[3]Voir le tableau 3 p5 : https://journals.plos.org/plosone/article/file?id=10.1371/journal.pone.0231073&type=printable
[4]Voir l’encadré « Méthodologie de l’étude » p6 : https://www.bloomassociation.org/wp-content/uploads/2020/05/imposture-label-msc.pdf.
[5]https://www.msc.org/fr/a-propos-du-msc/notre-ambition.
[6]https://fisheries.msc.org/en/fisheries/.
[7]Voir le livre “Les marchands de doute”, de Naomi Oreskes et Erik M. Conway : https://www.babelio.com/livres/Oreskes-Les-marchands-de-doute/375319.
05 mai 2020
BLOOM publie aujourd’hui, avec des coauteurs des universités de New York (États-Unis) et de Dalhousie (Canada), une étude démontrant que les pêcheries certifiées par le label MSC sont principalement destructrices et industrielles, à l’inverse de la communication déployée par le MSC.
25 octobre 2016
Alors que le chalutage de fond vient d’être interdit en Europe au-delà de 800 mètres de profondeur en raison de son incontestable destructivité, le label de « pêche durable » Marine Stewardship Council (MSC) n’a rien trouvé de mieux à faire que de certifier une pêcherie ciblant une espèce emblématique de la surpêche : l’empereur. Cette espèce n’atteint sa maturité sexuelle qu’autour de 30 ans et peut vivre jusqu’à 150 ans, ce qui la rend en effet très vulnérable à la pêche.
31 août 2017