29 mars 2019
L’interdiction totale de la pêche électrique en Europe interviendra le 1er juillet 2021.
Mais l’accord de trilogue trouvé le 13 février 2019 prévoie également que les Etats membres peuvent interdire la pratique du chalut électrique dans leurs eaux territoriales (12 milles nautiques) dès l’entrée en vigueur du Règlement ‘Mesures Techniques’. Les députés français souhaitent ainsi saisir cette opportunité en inscrivant cette interdiction dans la loi. Cette proposition, portée par le député Erwan Balanant (MoDem) et cosignée par 125 députés de tous bords, témoigne de l’engagement fort trans-partisan de l’Assemblée nationale et de la nécessité d’agir vite face aux impacts catastrophiques de la pêche électrique.
BLOOM salue l’action de l’Assemblée nationale qui avait déjà voté, à l’unanimité, le 6 mars 2018, une motion pour que gouvernement français défende l’interdiction de la pêche électrique pendant les négociations de Trilogue. Cette motion avait suscité un raz-de-marée consensuel et avait conduit le Ministre de la pêche a clarifié sa position. On retrouve parmi les signataires les députés moteurs qui ont oeuvré pour une interdiction de cette technique dont Paul Christophe (UDI) et François Ruffin (France Insoumise).
Cette mesure est indispensable à la survie des pêcheurs artisans des Hauts-de-France qui connaissent de très grandes difficultés financières depuis l’intensification de la pêche électrique. Le mois de mars représente pour ces fileyeurs 40% de leur chiffre d’affaires mais cette année, les 28 fileyeurs boulonnais ont capturé seulement 7 tonnes de soles entre le 1er et le 19 mars 2019, contre une centaine l’année dernière. Cette situation est insoutenable et pourrait conduire à la faillite d’une dizaine d’entreprises familiales dans l’année, selon Stéphane Pinto, représentant des fileyeurs des Hauts-de-France et Vice-Président du Comité régional des pêches.
Les pêcheurs artisans belges sont également très impactés par la pêche électrique. Une dizaine de chalutiers néerlandais viennent pêcher quotidiennement dans les eaux territoriales belges (voir exemple du ARM-25 ci-dessous). BLOOM appelle le gouvernement fédéral belge ainsi que le gouvernement régional flamand à suivre l’initiative française et à interdire la pêche électrique dans les eaux territoriales pour protéger les ressources, les écosystèmes marins, et les pêcheurs artisans.